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Économie

L'inflation restera à 2 % ou grimpera légèrement en novembre, croient les économistes

«Une grande partie de la hausse de l'inflation que nous prévoyons en novembre sera due à des facteurs temporaires liés à l'arrivée de Taylor Swift au Canada».

Ritika Dubey
Ritika Dubey / La Presse canadienne

L'inflation s'est probablement maintenue à un niveau égal ou légèrement supérieur au taux cible de 2 % de la Banque du Canada en novembre, selon les économistes, après que la tournée Eras de Taylor Swift eut donné un coup de pouce temporaire à l'économie.

Vendredi, les économistes estimaient que l'indice des prix à la consommation (IPC) avait augmenté en moyenne de 2 %, selon un sondage Reuters. Ce chiffre serait inchangé par rapport à celui d'octobre.

Cependant, Andrew Grantham, économiste principal à la Banque CIBC, indique que l'inflation pour le mois de novembre pourrait atteindre 2,1 %, ajoutant que certaines mesures de l'inflation de base pourraient également être un peu plus élevées.

Et puis, il y a l’effet Taylor Swift dans tout cela.

«Une grande partie de la hausse de l'inflation que nous prévoyons en novembre sera due à des facteurs temporaires liés à l'arrivée de Taylor Swift au Canada», a déclaré M. Grantham.

Il souligne que les concerts de la vedette pop, qui se sont déroulés pendant deux semaines à Toronto (les représentations à Vancouver ne seront pas prises en compte dans ces données), ont eu une incidence sur les prix des hôtels, des restaurants et des billets de concert.

«Si l'accélération de l'inflation est suffisamment importante dans ces domaines, elle peut avoir un impact sur les chiffres globaux», a-t-il affirmé.

Capital Economics prévoit également une légère hausse de l'inflation à cause de Taylor Swift. Il estime que l'inflation globale pour le mois de novembre atteindra 2,2 %.

«Sur la base de l'effet Taylor Swift observé sur les prix des hôtels et des billets d'avion dans d'autres pays, nous estimons que les prix des services de base ont augmenté de 0,7 % d'un mois à l'autre», a déclaré Ruben Gargallo Abarques, économiste adjoint chez Capital Economics.

Les aspects volatils de l'inflation – l'alimentation et l'énergie – n'ont pas été affectés par la «Swiftonomics».

Selon Ruben Gargallo Abarques, les prix de l'énergie devraient rester similaires à ceux d'octobre d'une année à l'autre.

Le prix de l'essence a été le facteur déterminant de l'inflation globale, qui a atteint 2 % en octobre, contre 1,6 % le mois précédent.

«Même si les prix de l'essence sont restés largement inchangés en novembre, il en résultera une hausse désaisonnalisée de près de 3 %», a écrit M. Abarques dans une note adressée à ses clients.

«Avec la hausse des prix du gaz naturel en Alberta, les prix de l'énergie ont probablement augmenté de 3 % d'un mois à l'autre, ce qui a fait grimper l'IPC de 0,2 %», a-t-il ajouté.

Nathan Janzen et Claire Fan, économistes à la Banque royale du Canada, prévoient que le taux d'inflation des aliments restera probablement stable, à environ 3 %.

Dans l'ensemble, les économistes de la Banque royale du Canada prévoient que l'inflation a légèrement baissé à 1,9 % en novembre.

«On s'attend à ce que la croissance de l'indice des prix à la consommation au Canada ait légèrement ralenti en novembre, après avoir augmenté en octobre», écrivent-ils dans une note aux clients.

L'inflation du logement a également montré des signes de ralentissement en novembre, ont-ils indiqué.

Les coûts des intérêts hypothécaires ont augmenté de 15 % par rapport à l'année précédente en octobre, «mais ce chiffre est inférieur au pic de croissance de 30 % atteint en 2023 et continuera à diminuer à la suite des réductions des taux d'intérêt», ont souligné Mme Fan et M. Janzen.

Les effets du congé de TPS

La Banque du Canada a continué d'abaisser son taux directeur d'un demi-point de pourcentage en début de semaine, maintenant fixé à 3,25 %. Il s'agit de sa cinquième baisse de taux depuis juin, alors que le marché de l'emploi se refroidit considérablement et que les employeurs réduisent les embauches.

M. Grantham prévoit une décélération de l'inflation en décembre et en janvier en raison de la suspension de la taxe fédérale sur les produits et services (TPS) pendant les deux prochains mois. Cependant, l'impact de l'allègement fiscal sera divisé en deux en décembre, puisqu'il n'est entré en vigueur qu'à la mi-décembre.

Le gouvernement fédéral a annoncé le mois dernier qu'il supprimerait la taxe de vente de 5 % sur certains produits entre le 14 décembre et le 15 février.

«Il s'agit simplement d'une mesure qui va temporairement faire paraître les chiffres de l'inflation plus faibles. Lorsque cette mesure prendra fin, les chiffres de l'inflation paraîtront à nouveau plus élevés après que cette mesure se sera estompée en février et en mars», a-t-il prédit.

La Banque du Canada s'attend à ce que la suspension de la TPS fasse baisser temporairement l'inflation à environ 1,5 % en janvier.

Malgré les effets à court terme de la réduction de la TPS, des facteurs à plus long terme se profilent pour l'inflation au cours de la prochaine année, car Donald Trump menace d'imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes. Si elle se concrétisait, cette mesure pousserait l'inflation au-delà de l'objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada.

Il est difficile de savoir exactement comment les tarifs douaniers affecteraient l'inflation, mais M. Grantham a déclaré qu'ils pourraient être «significatifs».

«Si la menace tarifaire se concrétise et que nous prenons des mesures de rétorsion, nous constaterons une pression à la hausse sur l'inflation, mais il s'agira en quelque sorte d'une augmentation ponctuelle des prix», a-t-il affirmé, ajoutant qu'elle aurait un impact sur les chiffres de l'inflation pendant un an, jusqu'à ce que les tarifs douaniers disparaissent du calcul et que l'inflation revienne à des niveaux normaux.

Ritika Dubey
Ritika Dubey / La Presse canadienne