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Économie

Taux directeur: voici le calendrier des décisions de la Banque du Canada en 2025

Voici les dates des mises à jour pour l'année 2025.

L'enseigne de la Banque du Canada est montrée à Ottawa le lundi 21 octobre 2024.
L'enseigne de la Banque du Canada est montrée à Ottawa le lundi 21 octobre 2024.
/ Noovo Info

Après plusieurs baisses importantes du taux directeur depuis la mi-année 2024, la Banque du Canada a signalé que le rythme de ses baisses pourrait ralentir en 2025. D'ailleurs, les conséquences de la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis se font déjà ressentir, ce qui pourrait influencer les prochaines décisions vis-à-vis du taux directeur.

Dans sa plus récente mise à jour, la banque centrale a prévenu que l’incertitude commerciale — en raison de la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis — nuit déjà à l’économie canadienne.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a affirmé que les signes de stabilité de l’inflation et la dynamique de l’économie canadienne, alimentés par les réductions de taux précédentes, sont menacés par la guerre commerciale avec les États-Unis.

«L’incertitude généralisée des derniers mois — causée par les menaces tarifaires américaines qui changent de jour en jour — a ébranlé la confiance des entreprises et des consommateurs», a-t-il déclaré. «À elle seule, l’incertitude cause déjà des torts.»

 

M. Macklem a averti que les répercussions économiques pourraient être «graves», selon l’ampleur et la durée des nouveaux droits de douane américains. Il a ajouté que, si le conflit persiste, la croissance au deuxième trimestre de 2025 serait affectée.

La banque centrale émet huit mises à jour pour son taux directeur chaque année.

Voici les dates des mises à jour à retenir pour 2025:

Les économistes s’attendaient à ce que la Banque du Canada rétrécisse ses changements de taux d’intérêt pour la prochaine année à des baisses d’un quart de point de pourcentage. Toutefois, les préoccupations liées à la guerre tarifaire vont peut-être influencer les prochains choix de la banque centrale. 

 

Avery Shenfeld, économiste en chef chez Marchés des capitaux CIBC, a indiqué mercredi dans une note à ses clients que les signes d’une reprise économique au Canada à l’approche de 2025 auraient probablement suffi à inciter la banque centrale à adopter une attitude attentiste quant à de nouvelles réductions, mais la guerre commerciale a ensuite éclaté.

Guerre commerciale avec les États-Unis

Le 4 mars, le président américain Donald Trump a mis à exécution ses menaces de droits de douane contre le Canada, qui duraient depuis des semaines. Cependant, ces droits de douane ont déjà été modifiés par une série de changements, de retards et d’annulations.

Le 12 mars marque la prochaine étape du programme tarifaire de M. Trump: des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium canadiens aux États-Unis sont entrés en vigueur peu après minuit. Le Canada a dévoilé qu’il riposterait par des droits de douane le matin même.

M. Macklem a déclaré que la banque centrale «va aborder avec prudence tout changement futur du taux directeur», en tenant compte à la fois du frein à la croissance économique et des pressions à la hausse sur les prix liées au conflit commercial. Il a ajouté que la Banque du Canada utilisera la politique monétaire pour s’assurer que les chocs de prix causés par les droits de douane ne se transforment pas en une poussée inflationniste.

Pourquoi tant de baisses?

Selon la banque centrale, la décision de baisser le taux directeur dans les derniers mois de l’année 2024 a été motivée par les progrès continus dans la réduction de l'inflation ainsi que par l'affaiblissement des conditions économiques. C'est ce qu'avaient estimé plusieurs observateurs.

Dans sa dernière déclaration de l'année 2024, le gouverneur Tiff Macklem rapportait que la banque centrale avait choisi de procéder à des réductions importantes consécutives des taux, parce que l'inflation et la croissance économique n'avaient plus besoin d'être limitées.

«À l’avenir, nous allons évaluer la nécessité de procéder à d’autres baisses une décision à la fois.» 
Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada le 11 décembre 2024.

Rappelons que la Banque du Canada avait maintenu son taux d'intérêt directeur à 5% en mars 2024, arguant qu'il était encore trop tôt pour commencer à baisser les taux. Il s’agissait du taux le plus élevé depuis 2001.

À voir également: Baisse attendue du taux directeur: un couteau à double tranchant sur le marché immobilier

La banque centrale canadienne avait toutefois souligné qu’un certain nombre de mesures politiques annoncées à la fin de l'année 2024 auraient un effet sur les perspectives d’inflation et de croissance à court terme au pays.

Les réductions des niveaux des cibles d’immigration semblent démontrer que, durant l'année 2025, la croissance du PIB risque d’être en dessous de la prévision faite par la Banque en octobre dernier. Les effets sur l’inflation seront vraisemblablement moins prononcés puisque «la plus faible immigration freine autant l’offre que la demande».

Les politiques fédérales, notamment la suspension temporaire de la TPS sur certains produits de consommation, auront une incidence sur l’inflation. La Banque note cependant qu’elle fera abstraction des effets temporaires de ces mesures et se concentrera sur les tendances sous-jacentes pour guider ses décisions.

Pour le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, la réduction de taux reste «une bonne nouvelle» qui vient «soutenir la consommation et le marché résidentiel». Selon lui, elle «tempère la menace des tarifs» douaniers américains.

«Pour 2025, on est extrêmement bien positionné, c'est-à-dire qu'avec l'inflation qui baisse, les taux qui baissent, si on réussissait à ne pas avoir de tarifs, par exemple, on pourrait avoir une très forte croissance en 2025, c'est positif».
-Eric Girard, ministre des Finances du Québec, le 11 décembre 2024

-Avec de l’information de CTV News, La Presse canadienne et la collaboration d'Émile Bérubé-Lupien et d'Audrey Bonaque pour Noovo Info.