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«Malgré la baisse des taux d’intérêt, les gens demeurent inquiets.»
Selon le rapport trimestriel de MNP sur l’endettement des consommateurs publié lundi, la moitié des Canadiens sont à 200 $ ou moins de ne plus pouvoir payer leurs factures mensuelles et leurs dettes.
«Malgré la baisse des taux d’intérêt, les gens demeurent inquiets.»
L’enquête, menée par Ipsos, révèle que moins de Canadiens s’attendent à ce que leur situation d’endettement s’améliore au cours de la prochaine année, tandis qu’un nombre croissant d’entre eux pensent qu’elle va s’aggraver. Plus de la moitié d’entre eux expriment leurs inquiétudes quant à leur capacité à assurer leurs dépenses courantes et familiales au cours de l’année à venir sans s’endetter davantage.
L’indice des dettes à la consommation de MNP, qui mesure l’attitude des Canadiens à l’égard de leurs dettes et leur capacité à payer leurs factures, a chuté au deuxième niveau le plus bas depuis le début de son suivi en 2017. Pendant ce temps, la cote d’endettement personnel des Canadiens a atteint un creux historique. Un tiers des répondants ont déclaré être insolvables, les femmes étant plus susceptibles que les hommes d’être à 200 $ ou moins de l’insolvabilité.
«Je pense qu’ils ont tellement de dettes et qu’il devient de plus en plus difficile de les rembourser, indique M. Bazian. Le Canada est l’un des pays occidentaux où le ratio d’endettement est le plus élevé… le volume de la dette rattrape les gens.»
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Les Canadiens ressentent également de l’anxiété face à l’emploi, deux répondants sur cinq craignant qu’un membre de leur ménage puisse perdre son travail. M. Bazian précise que ce chiffre est le plus haut de l’histoire de ce rapport.
La tendance générale du taux de chômage au Canada est en constante augmentation. Malgré une légère baisse en décembre à 6,7 %, selon Statistique Canada, le chômage reste élevé.
D’après M. Bazian, la perception qu’ont les gens de leur situation financière est habituellement basée sur ce qui les affecte immédiatement.
« Les gens réagissent à ce qui se passe maintenant plutôt qu’à ce qui se passera dans le futur», admet-il.
Bien que les indicateurs économiques ou les changements de taux d’intérêt prennent un peu de temps à montrer leurs effets dans la vie quotidienne, M. Bazian explique qu’ils peuvent également affecter la perception qu'ont les consommateurs de leur situation financière.
Malgré la baisse des taux d’intérêt, le revenu disponible des Canadiens continue de s’amoindrir et beaucoup ne se sentent pas préparés à gérer un éventuel événement financier important et inattendu, comme la réparation ou l’achat d’une voiture, ou la perte d’un emploi.
« Nous avons toujours un nombre croissant de personnes qui prévoient que leur situation financière va se détériorer, qu’elles auront plus de mal à rembourser leurs dettes à l’avenir », rapporte M. Bazian.
Le coussin financier des Canadiens diminue également. Les répondants ont témoigné qu’il leur restait en moyenne près de 16 % de revenu disponible en moins à la fin du mois par rapport au trimestre dernier.
La Banque du Canada a considérablement réduit son taux d’intérêt directeur par rapport aux sommets récents — le taux se situe maintenant à 3,25 % après cinq baisses l’année dernière, contre 5 % auparavant. Elle devrait continuer à réduire ses taux cette année.
« Nous constatons toujours que beaucoup de gens s’inquiètent du niveau actuel des taux d’intérêt », conclut M. Bazian.
Le sondage a été mené entre le 6 et le 17 décembre auprès d’un échantillon de 2003 Canadiens.