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Paul St-Pierre Plamondon a souligné le sentiment d'insécurité qui règne à Montréal face aux gangs de rue qui recrutent des jeunes.
Le Parti québécois demande qu'une commission parlementaire recueille les témoignages de parents, de corps policiers et de groupes communautaires sur le nombre croissant de jeunes utilisés comme «chair à canon» par le crime organisé.
Au cours d'un échange à l'Assemblée nationale, jeudi, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a souligné le sentiment d'insécurité qui règne à Montréal face aux gangs de rue violents, qui recrutent des jeunes pour commettre des crimes tels que le vol de véhicules, la fraude et même le meurtre.
Le premier ministre François Legault a répondu qu'il était bouleversant d'entendre que des adolescents sont recrutés par le crime organisé, qualifiant cette situation d'épouvantable et d'inacceptable.
Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, a convoqué une conférence de presse jeudi au sujet des crimes récents dans la métropole, notamment les tentatives d'extorsion présumées que la police croit être à l'origine d'une série d'attentats à la bombe incendiaire contre des commerces.
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Le SPVM a déclaré mercredi avoir arrêté la semaine dernière sept adolescents âgés de 14 à 17 ans qui appartiendraient à un gang de rue basé dans l'arrondissement de Saint-Léonard.
Malgré leur jeune âge, la police a déclaré qu'ils étaient soupçonnés de nombreux crimes violents, notamment de vol, d'infractions liées aux armes à feu, d'incendie criminel et d'extorsion.
Le mois dernier, le corps d'un adolescent montréalais a été retrouvé par la police près d'un bunker lié aux Hells Angels à Frampton, au sud-est de Québec. L'adolescent aurait été envoyé là-bas pour attaquer le bunker d'un club-école des Hells.
En point de presse jeudi matin à Québec, Paul St-Pierre Plamondon a soutenu que «le gouvernement ne semblait pas prendre la mesure du problème».
«Et si on entend rapidement — puis là, je vous parle de quelques mois — l'ensemble des experts pour se donner un plan de match, moi je pense qu'on va arriver à un résultat plus convaincant que la procrastination dont on est témoin depuis maintenant deux ans.»
Le porte-parole du PQ en matière de Sécurité publique, Pascal Paradis, a indiqué qu'il avait écrit mercredi soir à la présidence de la Commission des institutions de l'Assemblée nationale pour qu'elle se saisisse «d'un mandat d'initiative au sujet de l'aggravation du phénomène des gangs criminalisés et de leurs méthodes de recrutement auprès des jeunes».
Dans le cas d'un tel «mandat d'initiative» demandé par des parlementaires, les membres d'une commission votent sur une motion qui doit être adoptée à la majorité des membres de chaque parti.
En conférence de presse jeudi pour faire le point sur les cas de violences armées à Montréal, le directeur du Service de police de Montréal (SPVM), Fady Dagher, a tenu à lancer un message aux parents d’adolescents : «ensemble, on peut sauver des vies.»
M. Dagher a expliqué que les policiers du SPVM rencontrent régulièrement des parents d’ados pour leur dire que leur enfant emprunte une trajectoire de vie préoccupante.
Les policiers veulent alors faire de la prévention puisqu’ils ont en main des renseignements et diverses informations prouvant que l’enfant est sur la mauvaise pente.
Toutefois, trop de parents font la sourde oreille, selon M. Dagher.
«Parfois, malheureusement, des parents n’écoutent pas, ne nous croient pas. Ils sont convaincus que leur enfant n’est pas mêlé à aucune criminalité ou qu'il n’a pas tendance à vivre d’une certaine criminalité», explique le chef du SPVM.
«Trop d’exemples malheureux, fatals, mortels ont lieu à Montréal avec des jeunes dont nous avions déjà approché les parents et que ces derniers ne croyaient pas que leur jeune se dirigeait vers une trajectoire criminelle», déplore-t-il.
«On peut sauver des vies : ne fermer pas la porte, prenez notre aide.»
Le SPVM invite les parents à ouvrir l’œil sur des comportements qui pourraient être des signes que leurs adolescents est dans une mauvaise position : changement de comportement, baisse de l’assiduité en classe, mauvaises fréquentations, heure de retour à la maison de plus en plus tardive, fugue, etc.
Le SPVM a aussi tenu à souligner qu’avec la collaboration des organismes, des écoles et des parents, entre autres, il est possible de changer les choses.
L’an dernier, le travail des agents du SPVM, comprenant des méthodes de répression et de prévention, a permis de faire baisser la violence armée de 26 % à Montréal.
Avec des informations de Jennifer Gravel, Noovo Info.