Un responsable de la sécurité israélienne a confirmé que le Hamas avait remis les corps des otages à la Croix-Rouge. Israël a déclaré que les cercueils avaient été livrés avec l'aide de médiateurs égyptiens via un point de passage israélien et qu'un processus d'identification avait commencé.

Environ au même moment, un convoi de la Croix-Rouge transportant plusieurs dizaines de prisonniers palestiniens libérés quittait la prison israélienne d'Ofer en direction de la ville de Beitunia en Cisjordanie, où des centaines de sympathisants se bousculaient pour apercevoir l'autobus à son arrivée.

Des amis et la famille des prisonniers libérés les ont accueillis, les ont serrés dans leurs bras et les ont pris en photo. Un homme libéré a fait un signe de victoire alors qu'il était porté sur les épaules de partisans, tandis que la foule scandait «Dieu est grand». Les prisonniers libérés portaient des chandails du service pénitentiaire israélien, que certains d'entre eux ont enlevés et brûlés.

Quelques heures plus tard, des autobus transportant des centaines d’autres prisonniers palestiniens sont arrivés dans la ville de Khan Younès à Gaza, certains hommes embrassant le sol à leur sortie des autobus. 

Israël avait retardé la libération de plus de 600 prisonniers palestiniens depuis samedi pour protester contre ce qu’il a appelé le traitement cruel des otages lors de leur remise par le Hamas. Le groupe militant a qualifié ce retard de «grave violation» du cessez-le-feu et a déclaré que les pourparlers sur une deuxième phase ne sont pas possibles tant que les Palestiniens ne sont pas libérés. 

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Plus tôt mercredi, le bureau du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé que la dernière libération des corps des otages se déroulerait sans cérémonie, contrairement aux libérations précédentes du Hamas avec des événements mis en scène devant la foule. Israël, ainsi que la Croix-Rouge et des responsables de l’ONU, ont qualifié les cérémonies d’humiliantes pour les otages. 

Parmi ceux qui devaient quitter Israël tôt jeudi figuraient des centaines de détenus arrêtés à Gaza, incarcérés pour suspicion de militantisme après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, sans inculpation pendant des mois. Il s'agit de 445 hommes, 21 adolescents et une femme, selon des listes partagées par des responsables palestiniens qui n'ont pas précisé leur âge.

Seuls une cinquantaine de Palestiniens ont été libérés en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est au cours de cette série. Des dizaines de personnes condamnées à la prison à vie pour des attaques meurtrières contre des Israéliens seront exilées hors des territoires palestiniens et emmenées en Égypte, au moins temporairement jusqu'à ce que d'autres pays les acceptent.

Les dernières remises de prisonniers compléteraient les obligations des deux parties au titre de la première phase du cessez-le-feu, au cours de laquelle le Hamas a restitué 33 otages, dont huit corps, en échange de près de 2000 prisonniers palestiniens.

Un cessez-le-feu fragile en péril

La première phase de six semaines du cessez-le-feu se termine ce week-end. L'envoyé du président américain Donald Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a soutenu qu'il souhaitait que les parties entament des négociations sur la deuxième phase, au cours de laquelle tous les otages restants détenus par le Hamas seraient libérés et une fin de la guerre serait négociée.

Les pourparlers sur la deuxième phase étaient censés commencer la première semaine de février.

Le cessez-le-feu, négocié par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar, a mis fin à 15 mois de guerre qui a éclaté après l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël en 2023, qui a tué environ 1200 personnes. Environ 250 personnes ont été prises en otage lors de cette attaque.

L'offensive militaire israélienne a tué plus de 48 000 Palestiniens, selon les responsables de la santé palestiniens, qui ne font pas de distinction entre les décès de civils et de combattants, mais qui affirment que plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants.

Les combats ont également déplacé environ 90 % de la population de Gaza et ont décimé les infrastructures et le système de santé du territoire.