Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas débutera dimanche matin

L'approbation de l'accord par le gouvernement israélien, lors d'une rare réunion pendant le sabbat, a déclenché une vague d'activité et une nouvelle vague d'émotions, alors que les familles se demandaient si les otages seraient libérés vivants ou morts. Les noms des premiers otages à être libérés devraient être dévoilés plus tard samedi.

Cette pause après 15 mois de guerre est une étape vers la fin des combats les plus meurtriers et les plus destructeurs jamais vus entre Israël et le groupe militant du Hamas — et intervient plus d'un an après le seul autre cessez-le-feu conclu.

La première phase du cessez-le-feu durera 42 jours, et les négociations sur la deuxième phase, beaucoup plus difficile, devraient commencer dans un peu plus de deux semaines. Après ces six semaines, le cabinet de sécurité israélien décidera de la marche à suivre.

Les frappes aériennes israéliennes se sont poursuivies samedi, et le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 23 corps avaient été transportés dans les hôpitaux au cours des dernières 24 heures.

«Quelle est cette trêve qui nous tue des heures avant qu'elle ne commence ?» a demandé Abdallah Al-Aqad, le frère d'une femme tuée par une frappe aérienne dans la ville de Khan Younis, dans le sud du pays. Les responsables de la santé ont déclaré qu'un couple et leurs deux enfants, âgés de 2 et 7 ans, étaient morts.

Et les sirènes ont retenti dans le centre et le sud d'Israël, l'armée affirmant avoir intercepté des projectiles lancés depuis le Yémen. Les rebelles houthis soutenus par l'Iran ont intensifié leurs attaques ces dernières semaines, qualifiant cela de solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Dans un message sur X, le ministre des Affaires étrangères du Qatar a conseillé aux Palestiniens et aux autres de faire preuve de prudence lorsque le cessez-le-feu entrera en vigueur et d'attendre les instructions des responsables.

«La première chose que je vais faire, c’est aller voir ma maison», a déclaré Mohamed Mahdi, père de deux enfants, qui a été déplacé du quartier de Zaytoun à Gaza. Il a également hâte de revoir sa famille dans le sud de Gaza, mais il est «toujours inquiet que l’un d’entre nous puisse être martyrisé avant que nous puissions nous rencontrer».

Un cessez-le-feu en plusieurs étapes

Dans la première phase du cessez-le-feu, 33 otages de Gaza doivent être libérés sur une période de six semaines en échange de 737 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le ministère israélien de la Justice a publié une liste des prisonniers, tous jeunes ou de sexe féminin.

Selon le plan de cessez-le-feu approuvé par le gouvernement israélien, l’échange commencera à 16 heures dimanche. Le plan prévoit que trois otages femmes vivantes seront rendues le premier jour, quatre le septième jour et les 26 autres au cours des cinq semaines suivantes. Au cours de chaque échange, les prisonniers palestiniens seront libérés par Israël une fois que les otages seront arrivés sains et saufs.

Au total, 1167 habitants de Gaza, qui n’ont pas participé à l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 et qui a déclenché la guerre seront également libérés. Toutes les femmes et les enfants de moins de 19 ans de Gaza détenus par Israël seront libérés au cours de cette phase.

Tous les prisonniers palestiniens reconnus coupables d’attaques meurtrières seront exilés à Gaza ou à l’étranger — certains pour trois ans et d’autres de manière permanente — et il leur sera interdit de retourner en Israël ou en Cisjordanie.

Les otages restants à Gaza, y compris des soldats de sexe masculin, doivent être libérés dans une deuxième phase qui sera négociée pendant la première. Le Hamas a déclaré qu’il ne libérerait pas les captifs restants sans un cessez-le-feu durable et un retrait israélien complet.

Au cours de la première phase du cessez-le-feu, les troupes israéliennes doivent également se retirer dans une zone tampon d’environ un kilomètre de large à l’intérieur de Gaza, le long de ses frontières avec Israël.

Cela permettra à de nombreux Palestiniens déplacés de rentrer chez eux, notamment dans la ville de Gaza et dans le nord de Gaza, en grande partie isolé et dévasté. Alors que la plupart des habitants de Gaza sont hébergés dans des camps de tentes gigantesques et sordides, les Palestiniens ont désespérément besoin de retourner chez eux, même si beaucoup ont été détruits ou gravement endommagés.

Gaza devrait également connaître une augmentation de l'aide alimentaire, médicale et autre aide humanitaire. Des camions étaient alignés vendredi du côté égyptien du poste-frontière de Rafah vers Gaza.

Samedi, deux ministres du gouvernement égyptien sont arrivés dans le nord de la péninsule du Sinaï pour superviser les préparatifs de livraison de l'aide par le passage de Rafah ainsi que par le passage de Kerem Shalom, et pour recevoir l'évacuation des patients blessés, a déclaré le ministère égyptien de la Santé.

Le plan de cessez-le-feu approuvé par le gouvernement israélien stipule que tous les camions entrant dans Gaza seront soumis aux inspections israéliennes.

L'attaque menée par le Hamas le 7 octobre a tué environ 1200 personnes et laissé 250 autres captives. Près de 100 otages restent à Gaza.

Israël a répondu par une offensive qui a tué plus de 46 000 Palestiniens, selon les responsables sanitaires locaux, qui ne font pas de distinction entre civils et militants, mais affirment que les femmes et les enfants représentent plus de la moitié des morts.