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International

L'administration Trump gèle 2,2 G$ US de subventions à Harvard

«Aucun gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, ne devrait dicter ce que les universités privées peuvent enseigner.»

Des étudiants manifestant contre la guerre dans la bande de Gaza et des passants traversant Harvard Yard sont vus dans un campement de l'Université Harvard à Cambridge, dans le Massachusetts, le 25 avril 2024.
Des étudiants manifestant contre la guerre dans la bande de Gaza et des passants traversant Harvard Yard sont vus dans un campement de l'Université Harvard à Cambridge, dans le Massachusetts, le 25 avril 2024.

Source

Associated Press
Associated Press

Le gouvernement américain annonce le gel de plus de 2,2 milliards $ US de subventions et de 60 millions $ US de contrats avec l'Université Harvard, après que l'établissement d'éducation a indiqué lundi qu'il ne se conformerait pas aux exigences de l'administration de Donald Trump visant à limiter l'activisme sur le campus.

Dans une lettre adressée vendredi à Harvard, l'administration a appelé à de vastes réformes de la gouvernance et de la direction, exigeant notamment que Harvard mette en place des politiques d'admission et de recrutement «fondées sur le mérite», ainsi qu'un audit de la vision du corps professoral et de la direction sur la diversité.

Ces demandes font suite à une autre lettre qui appelait également à l'interdiction du port du masque, visant vraisemblablement les manifestants propalestiniens. Elles pressent également l'université de cesser de reconnaître ou de financer «tout groupe ou club étudiant qui cautionne ou encourage des activités criminelles, des violences illégales ou du harcèlement illégal».

Dans une missive adressée lundi à la communauté de Harvard, le président de l'université, Alan Garber, a mentionné que ces exigences violaient les droits de l'université garantis par le Premier Amendement et «outrepassaient les limites statutaires de l'autorité gouvernementale en vertu du Titre VI», qui interdit toute discrimination à l'encontre des étudiants en raison de leur origine ethnique, de leur couleur ou de leur nationalité.

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«Aucun gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, ne devrait dicter ce que les universités privées peuvent enseigner, qui elles peuvent admettre et embaucher, et les domaines d'études et de recherche qu'elles peuvent poursuivre», a écrit M. Garber, ajoutant que l'université avait engagé d'importantes réformes pour lutter contre l'antisémitisme.

«Ces objectifs ne seront pas atteints par des affirmations de pouvoir, en dehors de la loi, visant à contrôler l'enseignement et l'apprentissage à Harvard et à dicter notre fonctionnement, a-t-il souligné. C'est à nous, en tant que communauté, de définir et d'entreprendre la tâche consistant à combler nos lacunes, à respecter nos engagements et à incarner nos valeurs.»

Les exigences de Harvard s'inscrivent dans une démarche plus large visant à utiliser l'argent des contribuables pour faire pression sur les grandes institutions universitaires afin qu'elles se conforment au programme politique du président Donald Trump et pour influencer la politique du campus. L'administration Trump a également affirmé que les universités avaient laissé libre cours à ce qu'elle considérait comme de l'antisémitisme lors des manifestations contre la guerre israélienne dans la bande de Gaza l'année dernière ; les établissements le démentent.

Harvard fait partie des nombreuses universités de l'Ivy League visées par une campagne de pression du gouvernement, qui a également suspendu le financement fédéral des universités de Pennsylvanie Brown et Princeton pour les contraindre à se conformer à son programme. La lettre de mise en demeure de Harvard est similaire à celle qui a incité l'Université Columbia à adopter des réformes sous la menace de coupes budgétaires de plusieurs milliards de dollars.

Les exigences de l'administration Trump ont incité un groupe d'anciens élèves à écrire aux dirigeants de l'université pour leur demander de «contester légalement et refuser d'accéder à des exigences illégales qui menacent la liberté académique et l'autonomie de l'université».

«Harvard a défendu aujourd'hui l'intégrité, les valeurs et les libertés qui constituent le fondement de l'enseignement supérieur, a affirmé Anurima Bhargava, l'une des anciennes élèves à l'origine de la lettre. Harvard a rappelé au monde que l'apprentissage, l'innovation et la croissance transformatrice ne céderont pas au harcèlement et aux caprices de l'autoritarisme.»

Cela a également déclenché une manifestation ce week-end de la part de membres de la communauté de Harvard et d'habitants de Cambridge, ainsi qu'une action en justice intentée vendredi par l'Association américaine des professeurs d'université (AAPU) pour contester ces coupes budgétaires.

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Associated Press
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