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Perte de statut: des étudiants étrangers poursuivent le gouvernement américain

Cette image prise d'une vidéo montre l'avocat en immigration Charles Kuck s'adressant aux médias à l'extérieur d'une Cour fédérale à Atlanta, le 17 avril 2025.
Cette image prise d'une vidéo montre l'avocat en immigration Charles Kuck s'adressant aux médias à l'extérieur d'une Cour fédérale à Atlanta, le 17 avril 2025.

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Associated Press
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Anjan Roy étudiait avec des amis à l'Université d'État du Missouri lorsqu'il a reçu un courriel qui a bouleversé sa vie. Son statut d'étudiant étranger avait été résilié et il risquait soudainement d'être expulsé.

Une décision de justice a finalement permis de rétablir le statut de cet étudiant bangladais en maîtrise d'informatique. Il est retourné dans son appartement, qu'il avait fui pour éviter le contrôle de l'immigration, mais continue de demander à ses colocataires de vérifier l'identité de tout visiteur.

Plus d'un millier d'étudiants étrangers ont été confrontés à des perturbations similaires ces dernières semaines, leur carrière universitaire — et leur vie aux États-Unis — étant remise en cause par les répressions de l'administration Trump. Certains ont obtenu gain de cause devant les tribunaux, des juges fédéraux de tout le pays ayant rendu des ordonnances rétablissant le statut juridique d'étudiants, au moins temporairement.

Outre l'affaire déposée à Atlanta, où M. Roy figure parmi 133 plaignants, des juges ont émis des ordonnances restrictives temporaires dans des États comme le New Hampshire, le Minnesota, le Montana, l'Oregon, Washington et le Wisconsin. D'autres juges ont rejeté des demandes similaires, affirmant qu'il n'était pas certain que la perte de statut causerait un préjudice irréparable.

Les étudiants étrangers contestent les motifs de révocation de leur statut.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a déclaré le mois dernier que le Département d'État révoquait les visas détenus par des individus agissant contre les intérêts nationaux, notamment ceux qui ont manifesté contre la guerre israélienne à Gaza et ceux qui font l'objet de poursuites pénales. Cependant, de nombreux étudiants concernés ont affirmé n'avoir été impliqués que dans des infractions mineures, ou que les raisons de leur prise pour cible n'étaient pas claires.

L'avocat de M. Roy et de ses collègues plaignants, Charles Kuck, a soutenu que le gouvernement n'avait aucun fondement juridique pour révoquer le statut des étudiants.

Il a émis l'hypothèse devant le tribunal la semaine dernière que le gouvernement tentait d'encourager ces étudiants à s'auto-expulser, affirmant que «la pression sur ces étudiants est écrasante». Me Kuck a indiqué que certains lui demandaient s'il était prudent de quitter leur domicile pour aller à l'épicerie, et que d'autres craignaient de ne pas obtenir de diplôme après des années d'études ou que leurs chances d'avoir une carrière aux États-Unis soient anéanties.

L'avocat du gouvernement, R. David Powell, a soutenu que les étudiants ne subissaient pas de préjudice important, car ils pouvaient transférer leurs crédits universitaires ou trouver un emploi dans un autre pays.

Au moins 1190 étudiants de 183 établissements d'enseignement supérieur, universités et réseaux universitaires ont vu leur visa révoqué ou leur statut légal annulé depuis fin mars, selon l'analyse par l'Associated Press des déclarations des universités, de la correspondance avec les responsables scolaires et des dossiers juridiques. L'Associated Press s'efforce de confirmer les informations faisant état de centaines d'autres étudiants touchés par les mesures.

Dans une plainte déposée lundi par quatre personnes titulaires d'un visa étudiant à l'Université de l'Iowa, les avocats détaillent les «souffrances mentales et financières» que leurs clients ont subies. Un étudiant originaire d'Inde «n'arrive plus à dormir et a des difficultés à respirer et à manger», peut-on lire dans la plainte. Il a cessé d'aller à l'école, de faire de la recherche ou de travailler comme assistant d'enseignement.

Un autre étudiant, un chinois qui devait obtenir son diplôme en décembre, a déclaré que la révocation de son statut avait aggravé sa dépression au point que son médecin a augmenté sa dose de médicaments. Selon la plainte, l'étudiant n'a pas quitté son appartement depuis la révocation de son statut par crainte d'être détenu.

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Associated Press
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