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L’Azerbaïdjan a annoncé mardi une «opération anti-terroriste» visant des positions militaires arméniennes.
L’Azerbaïdjan a entamé mardi ce qu’il a appelé une «opération antiterroriste» visant les positions militaires arméniennes dans la région du Haut-Karabakh, et des responsables de cette région ont déclaré qu’il y avait des tirs d’artillerie lourde autour de sa capitale.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé le début de l’opération quelques heures après la mort de quatre soldats et deux civils dans des explosions de mines terrestres dans la région du Haut-Karabakh.
Ces informations font craindre la reprise d’une guerre à grande échelle entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui se sont affrontés pendant six semaines en 2020.
Le ministère n’a pas immédiatement donné de détails, mais a affirmé que «les positions sur la ligne de front et les points de tir en profondeur et à long terme des formations des forces armées arméniennes, ainsi que les moyens de combat et les installations militaires sont neutralisés à l’aide d’armes de haute précision».
La déclaration azerbaïdjanaise précise que «seules les cibles militaires légitimes sont neutralisées».
Mais les responsables arméniens du Haut-Karabakh ont indiqué dans une déclaration que la capitale de la région, Stepanakert, et d’autres villages étaient «soumis à des bombardements intenses».
Plus tôt dans la journée de mardi, l’Azerbaïdjan a annoncé que six personnes avaient été tuées dans deux explosions distinctes dans la région qui est en partie sous le contrôle des forces arméniennes.
Une déclaration du ministère de l’Intérieur, du service de sécurité de l’État et du procureur général de l’Azerbaïdjan mentionne que deux employés du service des autoroutes sont morts avant l’aube lorsque leur véhicule a sauté sur une mine et qu’un camion de soldats intervenant sur les lieux a sauté sur une autre mine, tuant quatre personnes.
Le Haut-Karabakh et des territoires environnants étaient sous le contrôle de l’Arménie depuis la fin d’une guerre séparatiste en 1994, mais l’Azerbaïdjan a repris les territoires et certaines parties du Haut-Karabakh lors d’une guerre de six semaines en 2020. Cette guerre s’est terminée par un armistice qui a placé un contingent russe de maintien de la paix dans le Haut-Karabakh.
Cependant, l’Azerbaïdjan affirme que l’Arménie a introduit des armes en contrebande depuis lors. Ces allégations ont conduit au blocage de la route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie, provoquant de graves pénuries de nourriture et de médicaments dans la région.
Des cargaisons de farine et de fournitures médicales de la Croix-Rouge ont atteint le Haut-Karabakh lundi, mais les responsables locaux ont déclaré que les liaisons routières vers la région n’étaient pas totalement ouvertes.
Ces hostilités surviennent dans un contexte de fortes tensions entre l’Arménie et son allié de longue date, la Russie. L’Arménie s’est plainte à plusieurs reprises que la force russe de maintien de la paix, forte de 3000 hommes, n’a pas pu ou n’a pas voulu maintenir ouverte la route menant en Arménie, bien que cette obligation ait été stipulée dans l’accord qui a mis fin à la guerre de 2020.
L’Arménie a également irrité la Russie, qui maintient une base militaire dans le pays, en organisant des exercices militaires avec les États-Unis ce mois-ci et en s’apprêtant à ratifier la Convention de Rome à l’origine de la Cour pénale internationale, qui a inculpé le président russe Vladimir Poutine.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a démenti mardi les affirmations selon lesquelles la Russie aurait été informée à l’avance de l’intention de l’Azerbaïdjan d’organiser l’opération, déclarant que les soldats de la paix n’avaient été prévenus que «quelques minutes» avant le début de l’opération.
-- Avec des informations de Jim Heintz à Tallinn, en Estonie, et Aida Sultanova à Londres.