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Cette formule comprendrait une trêve de cinq à sept ans et la libération de tous les otages restants, selon des responsables.
Des médiateurs des pays arabes travaillent sur une proposition visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas. Cette formule comprendrait une trêve de cinq à sept ans et la libération de tous les otages restants, ont annoncé mercredi des responsables.
Une frappe israélienne contre une école transformée en abri dans la ville de Gaza a aussi fait 23 morts, selon les autorités sanitaires locales.
Israël n'a pas immédiatement commenté cette frappe. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont quant à eux qualifié d'«intolérable» le blocus imposé par Israël depuis sept semaines sur toutes les importations à Gaza, y compris les denrées alimentaires, une critique inhabituellement virulente de la part de trois des plus proches alliés du pays.
L'Égypte et le Qatar élaborent encore cette proposition de trêve, qui comprendrait le retrait progressif des forces israéliennes de toute la bande de Gaza et la libération des prisonniers palestiniens, selon un responsable égyptien et un responsable du Hamas qui ont requis l'anonymat puisqu'ils n'étaient pas autorisés à parler aux médias.
Israël a mis fin au cessez-le-feu avec le Hamas le mois dernier et s'est engagé à poursuivre la guerre jusqu'au retour de tous les otages et jusqu'à ce que le Hamas soit détruit ou désarmé et envoyé en exil. Israël a fermé le territoire à toutes les importations, y compris les denrées alimentaires, et affirme qu'il en gardera des parties indéfiniment.
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Le Hamas a soutenu qu'il ne libérerait les dizaines d'otages qu'il détient encore qu'en échange de prisonniers palestiniens, d'un retrait israélien complet et d'un cessez-le-feu durable, comme le prévoyait l'accord de janvier, aujourd'hui rompu. Une délégation du Hamas est arrivée au Caire mardi soir pour discuter de cette proposition en cours d'élaboration.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé le Hamas à libérer les otages afin de «bloquer les prétextes d'Israël» pour poursuivre la guerre. Il a réitéré ses exigences au Hamas de rendre les armes, qualifiant les militants de «fils de chien» avec un langage inhabituellement fort, lors d'un discours en Cisjordanie.
M. Abbas, à la tête de l'Autorité palestinienne soutenue par l'Occident, n'a aucune influence sur le Hamas, mais cherche à jouer un rôle dans la bande de Gaza d'après-guerre.
Un responsable égyptien a affirmé que la trêve proposée, assortie de garanties internationales, durerait entre cinq et sept ans et qu'un comité de technocrates politiquement indépendants gouvernerait Gaza – une mesure acceptée par le Hamas.
Un responsable du Hamas a dit que le groupe militant était ouvert à une trêve durable incluant le retrait complet des forces israéliennes et des garanties internationales, citant la Russie, la Chine, la Turquie ou le Conseil de sécurité des Nations unies comme garants potentiels.
La Turquie, poids lourd régional qui entretient des relations tendues avec Israël ces dernières années, a récemment rejoint les négociations, a indiqué le responsable égyptien.
Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat par des responsables israéliens. Israël a toutefois exclu tout arrangement qui permettrait au Hamas de préserver son influence à Gaza et de se réarmer. L'administration du président américain Donald Trump, également impliquée dans les négociations de cessez-le-feu, a déclaré soutenir pleinement la position d'Israël.
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Israël et les États-Unis ont fait pression sur le Hamas pour qu'il accepte une trêve temporaire prévoyant la libération immédiate de plusieurs otages en échange de vagues promesses de négociations sur un cessez-le-feu plus permanent. Le Hamas a rejeté ces propositions et affirme qu'il ne désarmera pas tant qu'Israël occupera le territoire palestinien.
Un responsable du Hamas a déclaré que le groupe ne faisait confiance ni au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ni aux États-Unis, après la rupture de l'accord de cessez-le-feu existant, qui avait facilité la libération de plus de 30 otages.
Un responsable égyptien a dit que les médiateurs avaient l'impression que M. Trump souhaitait un accord avant sa visite dans la région le mois prochain. Le président Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis du 13 au 16 mai.
Une frappe menée au cours de la nuit a touché une école transformée en abri dans la ville de Gaza, tuant au moins 23 personnes, selon Zaher al-Waheidi, responsable des archives au ministère de la Santé.
La Défense civile, première force d'intervention du gouvernement dirigé par le Hamas, a rapporté avoir récupéré quatre autres corps à la suite des frappes sur deux maisons dans la même zone. Elle a indiqué que d'autres personnes étaient coincées sous les décombres.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire immédiat. Elle affirme ne cibler que les militants et impute au Hamas la responsabilité des pertes civiles, ces derniers étant implantés dans des zones densément peuplées.
Israël a mis fin au cessez-le-feu le mois dernier en lançant un bombardement surprise sur le territoire, tuant des centaines de Palestiniens. Les forces terrestres ont étendu une zone tampon le long de la frontière, encerclé la ville de Rafah, dans le sud du pays, et contrôlent désormais environ 50 % du territoire.
Israël a également bouclé le territoire à l'accès à toute nourriture, carburant, médicaments et autres approvisionnements depuis le début du mois de mars, ce qu'il présente comme une tactique visant à faire pression sur le Hamas afin qu'il libère des otages. Les organisations humanitaires affirment que des milliers d'enfants souffrent de malnutrition et que la plupart des habitants survivent avec un seul repas par jour, voire moins.
«La décision israélienne de bloquer l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza est intolérable», ont soutenu la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans leur déclaration commune. Les pays ont également condamné les récentes déclarations du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui a affirmé que le blocus était une tactique de pression et que les troupes resteraient indéfiniment dans certaines parties de Gaza.
«L'aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme un outil politique et le territoire palestinien ne doit être ni réduit ni soumis à un quelconque changement démographique. Israël est tenu, en vertu du droit international, de permettre le libre passage de l'aide humanitaire», a précisé le communiqué européen.