Début du contenu principal.
«Vous avez devant vous un premier ministre du Québec qui est heureux.»
Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est réjoui de la fermeture du chemin Roxham qui survient à la suite d’une entente bilatérale entre le Canada et les États-Unis.
«Vous avez devant vous un premier ministre du Québec qui est heureux», a lancé M. Legault d’entrée de jeu, lors d’une conférence de presse, vendredi après-midi.
Cette entente internationale survient alors que le président américain, Joe Biden, est en visite officielle à Ottawa.
Le premier ministre a remercié son propre cabinet pour ses efforts dans ce dossier. Il a également félicité le gouvernement fédéral.
1/2 Le chemin Roxham sera enfin fermé. C’est une belle victoire pour le Québec.
— François Legault (@francoislegault) March 24, 2023
Je veux remercier toute l’équipe du gouvernement du Québec qui a mis beaucoup de pression sur le gouvernement fédéral. pic.twitter.com/I4fctPA6my
«Quand je ne suis pas d’accord, je le dis. Là, je suis vraiment content de ce que [Justin Trudeau] nous annonce», a-t-il ajouté.
M. Legault a également souligné le travail du président Biden, ainsi que l’importance d’entretenir de bonnes relations avec les États-Unis. Malgré tout, le premier ministre a tenu à réaffirmer que «le peuple québécois a toujours été accueillant, et il va toujours rester accueillant».
En 2022, c’est près de 40 000 personnes qui ont traversé le chemin Roxham de manière irrégulière.
«Ça fait que nos services sont très étirés… trop étirés», a martelé M. Legault.
Cela fait déjà plusieurs mois que le premier ministre demande une solution au gouvernement fédéral afin de rediriger les demandeurs d'asile qui franchissent de manière irrégulière la frontière. Il avait d'ailleurs écrit une lettre à M. Trudeau, expliquant que «la capacité d’accueil est désormais largement dépassée».
En février, le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre avait demandé la fermeture complète du chemin Roxham.
L'accord entre Ottawa et Washington pour que les demandeurs d'asile soient refoulés aux passages frontaliers irréguliers, y compris le chemin Roxham au Québec, entrera en vigueur sur le coup de minuit, dans la nuit de vendredi à samedi.
L'accord annoncé vendredi fait en sorte de maintenir l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS). En vertu du traité bilatéral que le Canada et les États-Unis ont signé en 2004, un potentiel réfugié se présentant à un poste frontalier officiel canadien et ayant d'abord foulé le sol américain est refoulé puisqu'il doit poursuivre sa demande d'asile dans le premier «lieu sûr» où il est arrivé.
«Plutôt que d'annuler l'Entente des tiers pays sûrs et de permettre aux demandeurs d'asile de passer de façon sécuritaire par les postes frontaliers, la nouvelle entente va plutôt vraisemblablement créer des milliers de mini-chemins Roxham partout au pays, où les gens vont finir par entrer quand même dans des conditions précaires, dangereuses et en étant encore plus à la merci des passeurs», a soutenu dans une déclaration écrite le responsable de Québec solidaire en matière d'Immigration, Andrés Fontecilla.
M. Fontecilla a déclaré que les règles d'application de cette nouvelle entente étaient «encore loin d'être claires», notamment en ce qui concerne «la période de 14 jours pour être intercepté».
La nouvelle politique visant à refouler les migrants doit s'appliquer aux personnes qui auront traversé hors des points d'entrée officiels la frontière canado-américaine, et ce, jusqu'à «14 jours» après la traversée irrégulière.
«Nous avons aussi beaucoup de questions concernant les 15 000 dossiers qui seront acceptés: qui sera choisi et selon quels critères? C'est déplorable qu'aucun organisme dédié à l'accueil des demandeurs d'asile ou groupe citoyen concerné n'ait été consulté sur cette entente qui ne va pas régler le problème», a dit le député de QS.
Le député du Parti québécois Pascal Bérubé, porte-parole en matière d'immigration, de francisation et d'intégration a affirmé sur Twitter que la «fermeture du chemin Roxham s'imposait». «C'est à se demander pourquoi on a dû attendre un an, un an pendant lequel le gouvernement du Québec n'a jamais été mis au courant, ni consulté de toute évidence. C'est un peu gênant même si le résultat s'imposait», a-t-il ajouté.
Avec des informations de la Presse canadienne.