Début du contenu principal.
Les prix ont reculé depuis le printemps dernier, les surenchères sont moins fréquentes et les économistes prévoient la fin des hausses du taux directeur.
Après l'escalade des prix des dernières années sur le marché immobilier, les acheteurs espèrent que la chance jouera en leur faveur en 2023.
La chance a peut-être déjà tourné: les prix ont reculé depuis le printemps dernier, les surenchères sont moins fréquentes et les économistes prévoient la fin des hausses du taux directeur de la Banque du Canada.
Ces hausses successives ont fait grimper la facture de l'hypothèque de plusieurs centaines de dollars, si ce n'est de plusieurs milliers de dollars.
«Cela nécessite du temps», lance Despina Zanganas, une courtière de Toronto.
Elle s'attend à ce que les gens qui ont retardé leur achat seront plus à l'aise cette année, maintenant qu'ils ont mieux assimilé la nouvelle réalité du marché immobilier.
«On s'y habitue, souligne Mme Zanganas. Les gens disent qu'ils n'ont plus à se lancer dans une guerre de surenchères et présenter des offres sans condition. Ils peuvent aujourd'hui présenter des offres conditionnelles, ce qui donne à plusieurs personnes une plus grande confiance.»
Un autre changement majeur pourrait apparaître à l'horizon. Des économistes ont prédit une récession en 2023, même s'il est encore trop tôt pour en juger la sévérité.
L'économiste principal de BMO Marché des capitaux, Douglas Porter, évalue de 25 % à 30 % les chances de voir l'économie canadienne éviter une récession. Les chances que l'économie ralentisse un peu sont de 50 % et celles d'une récession majeure sont de 20 % à 25 %.
«Cela aura une influence sur le marché immobilier, souligne-t-il. Moins l'économie sera perturbée, mieux se comportera le marché immobilier.»
Même aujourd'hui, juge-t-il, le marché immobilier est l'un des points faibles de l'économie, un phénomène que l'on n'avait pas observé depuis des années, sinon des décennies.
Selon lui, lorsque le présent cycle économique sera terminé, les prix des maisons auront dégringolé de 20 % à 25 %. Déjà, ceux-ci ont déjà chuté de près de 10 %.
L'Association canadienne de l’immobilier indiquait le mois dernier que le prix moyen d'une résidence s'élevait en novembre à 632 802 $, une baisse de 12 % comparativement au même mois l’année précédente.
À lire également:
La décroissance des prix a toutefois été contrebalancée par la hausse rapide du taux directeur de la Banque du Canada qui s'élève à l'heure actuelle à 4,25 %, un sommet depuis janvier 2008.
«Selon moi, les taux d'intérêt sont la principale histoire de l'année dernière. Ils seront le principal facteur affectant l'économie, et de loin, affirme M. Porter. La réaction, c'est la correction de prix à laquelle on assiste n'a pas compensé pour la hausse des taux d'intérêt. Je crois que le marché tente toujours de digérer cette augmentation. Cela ne se reflète pas encore sur les prix.»
Selon l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, le prix moyen d'une maison unifamiliale s'élevait à 510 000 $ dans la région métropolitaine de Montréal, en baisse de 3 % par rapport au même mois de l'année précédente. Le prix médian était toutefois en hausse de 3 % dans la région métropolitaine de Québec.
La chute est plus importante dans le grand Toronto où le prix médian s'est établi à 1,05 million $, une baisse de 9,2 %.
M. Porter convient qu'à cause de la nature imprévisible de la pandémie de COVID-19, il est difficile de prédire comment le marché immobilier se comportera.
«Le marché immobilier résiste mieux que prévu tout simplement parce que nous sommes dans un cycle inhabituel. Aucun économiste ne peut avoir une grande confiance en ses prévisions ces jours-ci à cause des nombreux aspects uniques actuels de l'économie.»