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«Ça fait huit ans que je suis conseiller et de toute ma carrière, je n’ai jamais vu de citoyens recevoir de mises en demeures de notre ville afin [...] de faire taire leurs opinions politiques.»
On en est rendu là à Trois-Rivières: des conseillers municipaux et une citoyenne mise en demeure par la Ville se liguent pour demander au gouvernement Legault d’intervenir dans une situation où «des principes démocratiques fondamentaux» sont en «dégradation».
Depuis plusieurs mois, l’ambiance est à couper au couteau dans la politique municipale à Trois-Rivières. Les démêlés juridiques entre l’administration du maire Jean Lamarche et la résidente Joan Hamel, mise en demeure pour avoir écrit un commentaire sur Facebook à propos des travaux du parc industriel Carrefour 40-55, ne sont qu’un des symptômes.
Le cas de Mme Hamel, à qui la Ville de Trois-Rivières a refusé d’exprimer des excuses, n’est pas isolé. Selon des données obtenues par Noovo Info, 29 avertissements ou constats de ce genre ont été émis à l'endroit de citoyens par la Ville de Trois-Rivières depuis 2019.
«Ça fait huit ans que je suis conseiller et de toute ma carrière, je n’ai jamais vu de citoyens recevoir de mises en demeure de notre ville afin, semble-t-il, de faire taire leurs opinions politiques», a déclaré le conseiller municipal Luc Tremblay, lundi, par le biais d’un communiqué de presse.
M. Tremblay a aussi dénoncé la présence d’un détecteur de métal à l’entrée de la salle du conseil municipal. En juillet dernier, des agents de sécurité de la Ville de Trois-Rivières ont saisi des couteaux de type canifs lors d’une séance mouvementée, où les élus devaient justement voter sur le projet de Carrefour 40-55. La Ville a confirmé à Noovo Info que le détecteur de métal a trouvé «de petits couteaux utilitaires qui ne représentaient pas une menace».
«Je n’ai d’autre choix que de demander humblement à la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation – Mme Andrée Laforest – d’intervenir avant que la situation ne dégénère encore plus.»
M. Tremblay a acheminé une lettre en ce sens à Mme Laforest. Voyez le compte rendu d'Alice Trahan dans la vidéo ci-contre pour Noovo Info.
Dans un autre dossier, l'ancien greffier de la Ville, Me Gilles Poulin, a aussi reçu un avertissement en janvier dernier pour avoir publié une lettre ouverte dans Le Nouvelliste.
La situation est telle que c’est à se demander si la municipalité respecte la Charte des droits et libertés, selon Me Laura Berger, avocate-conseil et porte-parole de l’Association canadienne des libertés civiles.
À VOIR ÉGALEMENT | La Ville de Trois-Rivières respecte-t-elle la Charte des droits et libertés?
Avec la collaboration d'Alice Trahan pour Noovo Info.