Début du contenu principal.
L’homme avait contesté la décision de la CLCC sur les bases qu’elle avait mal évalué les risques liés à sa libération, commis une erreur de droit, fondé sa décision sur des renseignements erronés et agi au-delà de ses compétences, notamment.
La Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) a rejeté l’appel du père de la fillette martyre de Granby dont la semi-liberté a été refusée en avril dernier.
L’homme avait contesté la décision de la CLCC sur les bases qu’elle avait mal évalué les risques liés à sa libération, commis une erreur de droit, fondé sa décision sur des renseignements erronés et agi au-delà de ses compétences, notamment.
Or, la CLCC a rejeté toutes ces bases de l’appel du père de la fillette martyre de Granby, dont la mort en 2019 à l’âge de 7 ans après avoir subi de mauvais traitements de la part de son père et de sa belle-mère avait mis en lumière les failles du système sur la protection de la jeunesse au Québec.
«Bien que votre sécurité personnelle était une de vos préoccupations, la Commission a raisonnablement considéré vos agir en lien avec votre cycle de délinquance, en particulier votre dépendance affective et votre difficulté à demander de l'aide au moment opportun», peut-on lire dans la décision du CLCC, qui dit aussi avoir évalué «les domaines liés au risque […] comprennent les antécédents criminels et sociaux et le changement chez le délinquant».
«La Commission a conclu que vous présentiez un risque inacceptable pour la société en semi-liberté.»
L’homme en détention, dont l'identité ne peut être dévoilée pour protéger l'identité des membres de la famille de la victime, était admissible à une libération conditionnelle à compter du 8 mars dernier puisqu’il avait purgé le tiers de sa peine d’emprisonnement de quatre ans pour séquestration, en incluant ses trois mois de détention en 2019 à la suite de son arrestation.
Mais l’évaluation psychologique de l’homme a montré un risque de récidive faible à modéré, notamment en raison d’un discours parfois déresponsabilisant et de la difficulté à accepter les gestes posés.
Cette déresponsabilisation a transparu dans le témoignage du père devant la CLCC, au printemps dernier. Bien qu'il reconnaisse totalement sa culpabilité, il a mentionné à quelques reprises une certaine incompréhension face aux gestes qu’il avait posés en 2019 et à ce qu’ont pu ressentir les membres de la famille de la victime.
La belle-mère, elle, a été reconnue coupable de séquestration et de meurtre non prémédité de la fillette, a écopé d’une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans.
Le père a reconnu la dépendance affective qu’il avait envers cette femme, notamment parce qu’il se sentait «redevable d’elle». Elle l’a aidé à devenir abstinent et à récupérer la garde de ses enfants. «Je n’y serais pas arrivé sans soutien à l’époque», a-t-il dit.
Il s’agit là d’un élément-clé de sa réinsertion sociale, puisque les services correctionnels ont vu une sorte de «pattern» toxique dans les relations amoureuses de l’homme, qui affiche «de faibles capacités parentales, une fragilité au rejet et à l’abandon, notamment en contexte conjugal», et des «déficits dans l’expression de ses émotions», tel que noté par Service correctionnel Canada.
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.