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Voici la proposition de syndicats pour contrer «la crise qui secoue le secteur des médias d’information».
«Devant l’ampleur de la crise qui secoue le secteur des médias d’information», des syndicats de travailleurs du Québec demandent au gouvernement Legault d’élargir sans délai l’aide financière aux salles de presse du Québec.
La demande inclut un «infofrais», une sorte de taxe de 2% sur les achats d’appareils munis d’un écran – téléphones, tablettes, ordinateurs – ainsi que sur les services internet et mobiles.
Voyez notre entrevue avec Caroline Senneville, présidente de la CSN, sur ce sujet dans la vidéo.
C’est là l’une des mesures réclamées mardi à Québec par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) pour «préserver l’accès citoyen à l’information» et «prévenir des reculs démocratiques» occasionnés par les pertes d’emplois des dernières années.
Selon la CSN et la FNCC-CSN, un «infofrais» – décrit comme une «contribution-redevance» par le regroupement – générerait des revenus de l’ordre de 200 millions de dollars à l’échelle du Québec dans un «mécanisme direct entre le consommateur de contenu d’information et [les producteurs] de contenu».
Voici les autres demandes de la FNCC-CSN, qui représente 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture, pour «contrer la crise de l’information»:
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La FNCC fait ces demandes tandis que le Groupe TVA, Radio-Canada et Bell Média ont tous annoncé de massives mises à pied pour pallier les pertes de revenus importantes liées, notamment, au déclin des revenus publicitaires.
«Les impacts sont terribles présentement, particulièrement en régions: les fermetures et les pertes d’emplois se multiplient, tout comme les vides médiatiques ainsi entraînés», a commenté Annick Charrette, présidente de la FNCC-CSN, mardi. «Le crédit d’impôt à la main-d’œuvre journalistique ne peut plus se limiter à la presse écrite.»
En décembre dernier, Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, a révélé que son ministère planchait sur un plan temporaire d’aide aux médias avec son homologue fédérale Pascale St-Onge.
C’était après que Radio-Canada eut annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit 800 postes, et avant que BCE – maison-mère de Bell Média – n’annonce en février des mises à pied à hauteur de 9% de son personnel, soit 4800 emplois.
Au début du mois de novembre dernier, le président-directeur général de Québecor, Pierre Karl Péladeau, indiquait que l’entreprise éliminait 547 postes.
Les syndicats trouvent que Québec et Ottawa doivent carrément cesser de faire affaire avec les géants du numérique comme Meta (Facebook, Instagram) et Google – pas seulement pour protéger les emplois, mais aussi pour «défendre le droit du public à l’information», dit Karine Tremblay, journaliste et vice-présidente de la FNCC-CSN.
«Seuls les gouvernements du Québec et du Canada ont la capacité structurante pour soutenir un secteur qui a perdu les trois quarts de ses revenus», indique pour sa part Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Avec de l'information de La Presse canadienne.