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Économie

Le conseil d'administration de la CN2i met fin aux discussions avec La Presse

La coopérative d'information discutait depuis plusieurs mois avec La Presse au sujet d'une possible intégration de ses activités journalistiques.

Une sélection de journaux appartenant à CN2i est photographiée à Montréal, le lundi 19 août 2019. LA PRESSE CANADIENNE/Paul Chiasson
Une sélection de journaux appartenant à CN2i est photographiée à Montréal, le lundi 19 août 2019. LA PRESSE CANADIENNE/Paul Chiasson
Stéphane Rolland
Stéphane Rolland / La Presse canadienne

Les Coops de l’information ne marieront pas leur destinée à celle de La Presse. Le conseil d’administration de la coopérative médiatique a décidé de mettre fin aux discussions avec le quotidien montréalais. 

Le projet d’offre de La Presse aurait entraîné plus de pertes d’emploi que le plan de restructuration de la Coopérative nationale de l'information indépendante (CN2i), a confirmé, jeudi, la directrice générale de CN2i, Geneviève Rossier, en entrevue.

À ce stade préliminaire, le nombre de postes éliminés n’était pas précis ou définitif, «mais on parle environ du simple au double», a-t-elle indiqué. 

«Le conseil a jugé que le plan de pérennité était meilleur pour garantir notre mission et les emplois et le journalisme en région», a-t-elle résumé. 

La décision a été annoncée aux employés de CN2i et de La Presse, plus tôt jeudi. La coopérative d'information discutait depuis plusieurs mois avec le quotidien montréalais au sujet d'une possible fusion. 

Dans un courriel envoyé aux employés, le président de La Presse, Pierre-Elliott Levasseur, a défendu l’offre du quotidien montréalais. «Nos propositions répondaient selon nous aux principales préoccupations de la CN2i, discutées depuis l’automne. Nous respectons toutefois leur décision et leur souhaitons la meilleure des chances dans la poursuite de leur mission.»

CN2i choisit ainsi d’exécuter son «plan de pérennité» qui vise à atteindre l’équilibre budgétaire à la fin 2026. Le plan devrait entraîner l’abolition d’entre 35 et 45 postes, dont 9 sont déjà vacants, a précisé Mme Rossier. La coopérative compte 230 employés.

Des négociations avec le syndicat débuteront dès vendredi, a dit Mme Rossier. Le syndicat a indiqué qu’il ne commenterait pas la situation pour le moment. 

Mme Rossier assure que CN2i a toujours un avenir sans La Presse. «On est profondément convaincu que le contenu qui est offert aux lecteurs des régions et des marchés régionaux est pertinent et distinctif, original, et qu'il est nécessaire (pour) une société démocratique avec des points de vue et des contenus qui viennent des régions faits par les gens des régions.»

Elle souligne que les résultats budgétaires du premier trimestre sont en avance sur les objectifs. «Tous les jours, on a des fréquentations qui sont en augmentation sur nos articles.»

La Presse n'était pas la seule à avoir fait part d'un intérêt. Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, était monté au créneau en mars pour demander aux employés des coops d'entendre toutes les options. 

Il avait alors fait valoir dans une lettre que Québecor, qui publie Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, serait «un choix d'avenir» pour la CN2i.

CN2i et La Presse avaient une entente d’exclusivité, ce qui empêchait toutes discussions avec Québecor.

La coopérative n’a pas reçu d’offre de la part de Québecor, pour le moment. «Le mandat que j'ai du conseil de CN2i, c'est de mettre 100 % de mes énergies sur le plan de pérennité», a répondu Mme Rossier. 

Chez Québecor, la société affirme que l’appétit demeure. «Nous maintenons notre position et réitérons notre intérêt», a répondu une porte-parole dans une déclaration écrite. 

CN2i regroupe six quotidiens régionaux, soit Le Soleil de Québec, Le Droit de Gatineau, Le Nouvelliste de Trois-Rivières, La Tribune de Sherbrooke, Le Quotidien de Saguenay et La Voix de l’Est de Granby. 

La CN2i est aussi responsable du site «Les As de l’info», qui vulgarise l’information pour les 8-12 ans. 

Stéphane Rolland
Stéphane Rolland / La Presse canadienne