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«Nous travaillons en étroite collaboration avec les intervenants concernés sur la situation à notre frontière et nous travaillons avec nos homologues américains», a dit la vice-première ministre Chrystia Freeland.
Le gouvernement Trudeau assure qu'il s'affaire toujours à renégocier l'Entente sur les tiers pays sûrs qui est au cœur des passages irréguliers à la frontière canado-américaine par le chemin Roxham.
«Nous travaillons en étroite collaboration avec les intervenants concernés sur la situation à notre frontière et nous travaillons avec nos homologues américains sur les questions liées à notre frontière commune, y compris l'Entente sur les tiers pays sûrs», a dit la vice-première ministre Chrystia Freeland mardi, en Chambre, durant la période des questions.
Les libéraux de Justin Trudeau ont été talonnés par les bloquistes et conservateurs sur cet enjeu, après que Radio-Canada eut révélé que, selon sa compilation, Ottawa a déboursé plus d'un demi-milliard $ en fonds publics pour rembourser des coûts défrayés par Québec ou pour payer des fournisseurs.
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«Le fédéral a signé des contrats jusqu'en 2027 minimum. Des hôtels, des terrains, des locations de roulottes, alouette! [...] C'est pour ça qu'ils ne suspendent pas l'Entente sur les tiers pays sûrs (et) qu'ils ne sévissent pas contre les passeurs criminels», s'est indigné M. Therrien.
Selon lui, il est clair que les libéraux de Justin Trudeau «veulent que ça dure».
Mme Freeland n'a pas répondu directement à cette affirmation voulant que les installations érigées près du chemin Roxham soient en train de devenir permanentes. «Nous croyons en la force de notre système d'asile et de notre système d'immigration», s'est-elle contentée de dire.
Sa collègue Marie-France Lalonde, secrétaire parlementaire du ministre de l'Immigration et des Réfugiés, a plus tard insisté pour dire qu'il fallait moderniser plutôt que suspendre l'Entente sur les
tiers pays sûrs.
«Il n'y a pas de solution magique et je sais qu'on parle de suspendre l'entente, (mais ça) aurait sans doute l'effet contraire», a-t-elle soutenu.
Le lieutenant politique pour le Québec des conservateurs, Pierre Paul-Hus, a accusé les libéraux de faire des dépenses «totalement inutiles» relativement aux passages irréguliers près de Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.
«Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il y a des contrats donnés à des amis et des contrats dont on ne peut pas connaître la teneur», a-t-il déploré.
Selon Radio-Canada, le gouvernement Trudeau a signé sept baux avec deux entreprises dirigées par un donateur libéral, Pierre Guay. Les contrats ont été accordés sans appel d'offres, a rapporté le diffuseur public, ajoutant qu'Ottawa se refuse à dévoiler la valeur de ceux-ci.
Face aux appels des conservateurs et bloquistes à faire preuve de plus de transparence, la ministre de l'Approvisionnement, Helena Jaczek, a répondu que «divulguer des informations de contrats confidentielles contreviendrait aux ententes avec les fournisseurs».
L'Entente sur les tiers pays sûrs fait en sorte qu'un réfugié potentiel se présentant à un poste frontalier officiel canadien et ayant d'abord foulé le sol américain est refoulé puisqu'il doit poursuivre sa demande d'asile dans le premier «lieu sûr» où il est arrivé.
Ainsi, des personnes souhaitant tout de même demander l'asile au Canada traversent la frontière canado-américaine par des passages de fortune, comme le chemin Roxham, en Montérégie. Une fois qu'ils sont déjà au Canada, leur demande d'asile peut être traitée.
Les bloquistes et néo-démocrates réclament depuis longtemps la suspension de cet accord. De leur côté, les conservateurs demandent son application uniforme tout le long de la frontière, poste d'entrée officiel ou non.