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«Je suis fatiguée de toute cette négativité.»
Dans le cadre de la couverture par CTV News des 37 jours d'élections fédérales, les journalistes raconteront des histoires de communautés à travers le pays pour mettre en lumière les enjeux qui comptent pour les Canadiens dans cette élection. Notre prochain reportage est celui de la journaliste de CTV News Genevieve Beauchemin à Québec.
La ville de Québec, riche de plus de quatre cents ans d'histoire, est aujourd'hui le théâtre de la guerre commerciale contre les États-Unis pendant les élections fédérales. Ony trouve des vestiges des conflits passés avec les voisins du sud.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Les remparts qui entourent encore la vieille ville ont autrefois contribué à repousser une invasion pendant la Révolution américaine. Mais pour beaucoup d'habitants de la ville, qui est aujourd'hui le siège du gouvernement provincial, toute menace d'annexion par les États-Unis avait été reléguée dans un passé lointain. Aujourd'hui, les menaces économiques du président américain Donald Trump suscitent des inquiétudes.
CTV News a rencontré les sœurs Jocelyne et Nancy Tanguay qui se promenaient dans l'une des pittoresques rues pavées de la ville de Québec. Elles ont évoqué la relation autrefois chaleureuse entre le Canada et les États-Unis qui s'est effondrée, mais aussi ce qu'elles considèrent comme une qualité essentielle qu'elles souhaitent trouver chez le prochain premier ministre.
«Je suis fatiguée de toute cette négativité», a expliqué Nancy Tanguay. « J’en ai assez des politiciens qui insultent les gens, rejettent la faute sur leurs adversaires et ne prennent jamais leurs responsabilités.»
Elle affirme que ce n’est pas ce dont le Canada a besoin. Les sœurs ajoutent que le conflit les a amenées à se rapprocher du reste du Canada (R.O.C.).
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Dans un restaurant emblématique de la rue Saint-Louis, à deux pas du Château Frontenac, il est clair que les questions qui alimentent les discussions de campagne fédérale dans cette ville depuis des générations, notamment les conflits avec Ottawa et la souveraineté, sont pour l'instant presque absentes de la campagne électorale.
La Bûche sert une cuisine québécoise traditionnelle avec une touche de modernité, où le sirop d'érable est l'ingrédient vedette de tout, des entrées aux boissons en passant par les desserts. L'atmosphère de cabane à sucre et de cabane en rondins attire des touristes du monde entier. Un après-midi de semaine, plusieurs tables sont occupées par des visiteurs américains, dont une où trois visiteurs du New Jersey terminent leur repas - la première étape d'une aventure de trois jours au Canada, un pays qu'ils disent aimer.
«J'ai entendu parler un peu de vos élections. Mais pour être honnête, je me protège un peu de la politique et de la négativité, et je me concentre sur le bonheur autant que possible», a mentionné Maulik Patel.
«Il y a beaucoup d'incertitude en ce moment, les choses changent tous les jours sur le front politique», a rapporté Jean-Mikael Sauvageau, qui fait partie de l'équipe de direction de La Bûche. Mais il affirme que la relation avec les touristes américains continue d'être chaleureuse.
«Nous avons des clients américains qui viennent ici chaque année», a-t-il dit, ajoutant qu'ils adorent écouter les musiciens jouer de la musique traditionnelle québécoise et se régaler de poutine et de tire sur la neige. Le restaurant mise sur une bonne saison estivale avec des tarifs qui ont stimulé un mouvement «achetez canadien», même dans les destinations de voyage, et la faiblesse du dollar qui attire les voyageurs internationaux.
Mais M. Sauvageau espère aussi que les chefs de partis qui se disputent le poste de premier ministre passeront au restaurant.
«Certains disent que peut-être certains d'entre eux ne connaissent pas très bien le Québec, peut-être qu'ils peuvent venir ici et ressentir l'ambiance québécoise», a-t-il dit.
Juste à l'extérieur du restaurant, nous avons demandé aux sœurs Tanguay ce qu'elles diraient à Trump si elles pouvaient le rencontrer.
Toutes deux ont répondu que ce serait une perte de temps et qu'il ne les écouterait pas.
«Je n'envie pas nos politiciens, ni la personne qui sera le prochain premier ministre», a lancé Jocelyne Tanguay. «Cela doit être très difficile d'essayer de lui parler de droits de douane et de commerce.»
Selon elles, la question des relations avec la Maison Blanche, les relations avec la Maison-Blanche ont éclipsé d’autres enjeux pourtant majeurs, comme la crise du logement. Les soeurs Tanguay ont déjà fait leur choix et ont voté par bulletin spécial, puisqu’elles seront en voyage le jour de l’élection — et non aux États-Unis.