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«C'est pas moi qui dis que c'est nécessaire de faire ça. Ce sont les 14 plus grandes entreprises énergétiques au Canada.»
Le chef conservateur Pierre Poilievre a promis mardi de mettre en œuvre cinq exigences du secteur énergétique du pays si son parti formait le gouvernement. Il a contrasté cet engagement avec ce qu'il a qualifié de «politiques radicales» des libéraux, qui selon lui, veulent laisser les ressources naturelles «au sol».
Dans une lettre ouverte datée du 18 mars, cinq jours avant le lancement de la campagne électorale, les dirigeants de 14 entreprises énergétiques ont appelé tous les chefs de parti à tirer parti du soutien croissant du public à l'expansion du secteur face aux droits de douane américains.
«Les Canadiens reconnaissent de plus en plus l’importance d’utiliser notre énergie abondante afin que le Canada puisse défendre sa souveraineté, jouer un rôle positif sur la scène mondiale, et renforcer notre compétitivité économique et notre prospérité», indique la lettre.
Le groupe a réclamé cinq mesures: une réglementation simplifiée des projets, des délais de six mois pour l'approbation des projets, la fin du plafond d'émissions et de la tarification du carbone industrielle, et l'octroi de garanties de prêts aux Autochtones «à grande échelle».
Lors d'une conférence de presse à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, mardi matin, M. Poilievre a énuméré ces cinq recommandations et les a cochées sur une affiche géante, affirmant que les libéraux n'en respecteraient aucune.
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«C'est pas moi qui dis que c'est nécessaire de faire ça. Ce sont les 14 plus grandes entreprises énergétiques au Canada», a-t-il soutenu.
Les entreprises énergétiques, a-t-il ajouté, l'ont exprimé très clairement. «Si on fait ça, on devient indépendant de Donald Trump, si on fait pas ça, on va être à genoux devant lui, dans une position de faiblesse», a-t-il indiqué.
La promesse de Pierre Poilievre d'abandonner la taxe sur le carbone est au cœur du discours conservateur depuis environ deux ans.
Mardi, alors que la tarification fédérale sur le carbone à la consommation prenait fin, il a accusé les libéraux de la «cacher» et a suggéré qu'ils la rétabliraient après les élections.
Le chef libéral Mark Carney a ramené la tarification sur le carbone à la consommation à 0 $ la tonne le jour de son assermentation comme premier ministre. Il s'est engagé à renforcer la tarification sur le carbone des industries afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
M. Poilievre a déclaré qu'un gouvernement conservateur mettrait fin à la tarification industrielle du carbone et abrogerait la loi qui l'a instaurée, afin «d'éliminer toute la taxe carbone».
Dans la lettre ouverte, les entreprises énergétiques suggèrent également que le gouvernement fédéral pourrait recourir aux pouvoirs d'urgence pour développer rapidement le secteur s'il annonce une crise énergétique et déclare certains projets d'intérêt national.
M. Poilievre n'a pas précisé si son gouvernement utiliserait les pouvoirs d'urgence.
Lors de récentes annonces, il s'est engagé à préapprouver les grands projets en créant des «zones canadiennes prêtes à bâtir» pour des projets comme les usines de liquéfaction de gaz naturel et un corridor énergétique national.
Lors d'un autre événement à Petty Harbour, à Terre-Neuve-et-Labrador, M. Poilievre a déclaré que son gouvernement mettrait fin à l'interdiction de pêche dans les aires marines protégées.
Il existe 14 zones de ce type au Canada, couvrant environ 480 000 kilomètres carrés. Elles sont conçues pour conserver et protéger les espèces et les populations marines.
En 2010, le gouvernement Harper s'est engagé à protéger 10 % des zones marines du Canada d'ici dix ans, et le gouvernement Trudeau a porté cet objectif à 30 % d'ici 2030 en 2020.
Mardi, le chef conservateur s'est engagé à autoriser la pêche dans ces zones.
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Une dizaine de manifestants ont accueilli l'autobus de campagne de M. Poilievre lors de l'événement.
À sa sortie du site, ses partisans ont scandé ses slogans emblématiques, tandis que les manifestants intensifiaient leurs cris de «Fog off Pierre».
La manifestante Sarah Worthman dit craindre que M. Poilievre prive la communauté LGBTQ+ de ses droits, rappelant ses déclarations passées en faveur de l'interdiction des femmes transgenres dans les sports féminins et dans les toilettes réservées aux femmes.
«Vraiment, il représente un risque pour tous les Canadiens, a déclaré Mme Worthman aux journalistes. J'espère qu'il comprendra qu'il devrait être beaucoup plus bienveillant. Surtout si vous venez à Terre-Neuve-et-Labrador; nous nous soucions des autres ici.»
Les libéraux dominent Terre-Neuve-et-Labrador depuis au moins 2015, année où le parti a remporté les sept circonscriptions de la province. Aucun conservateur n'a remporté de siège en 2019, et un conservateur, Clifford Small, a remporté la circonscription de Coast of Bays–Central–Notre Dame en 2021.
Cinq des six libéraux sortants de la province, dont l'ancien ministre Seamus O'Regan, ont annoncé qu'ils ne se représenteraient pas.
Le premier ministre sortant de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, est l'un des deux premiers ministres libéraux provinciaux du pays et il entretenait de bonnes relations avec le gouvernement Trudeau.
Cela ne l'a pas empêché de s'opposer ouvertement à plusieurs politiques de Justin Trudeau, notamment la tarification du carbone à la consommation. M. Furey a également exigé une structure de gestion conjointe fédérale-provinciale pour les pêches de la province.