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«Plus que jamais, nous avons besoin d'un gouvernement qui veille à ce que la sécurité et la souveraineté du Canada soient prioritaires.»
La présidente du plus grand syndicat fédéral du Canada affirme ne soutenir aucun parti pour l'instant lors de cette élection, mais suit de près la manière dont les partis prévoient de protéger les services publics.
Sharon DeSousa, présidente nationale de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), a indiqué que le syndicat classerait les chefs de parti en fonction de leurs plateformes et de leur soutien déclaré à la fonction publique, et qu'il publierait ce classement en ligne dans les prochaines semaines.
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«Plus que jamais, nous avons besoin d'un gouvernement qui veille à ce que la sécurité et la souveraineté du Canada soient prioritaires, ce qui signifie qu'il doit garantir des services publics de qualité», a soutenu Mme DeSousa.
«Il est très important que, lors des prochaines élections, nous nous assurions que le parti qui formera le gouvernement ait un plan pour protéger ces services publics.»
La semaine dernière, le chef conservateur Pierre Poilievre s'est engagé, lors d'une étape de campagne à Brampton, en Ontario, à réduire de 2,25 points de pourcentage la tranche d'imposition la plus basse. Les conservateurs ont déclaré que la réduction d'impôt serait pleinement mise en œuvre d'ici l'exercice 2027-2028 et financée par des coupes dans les dépenses publiques.
«Nous allons réduire la bureaucratie, le nombre de consultants, l’argent aux proches du gouvernement et l’aide étrangère, a assuré M. Poilievre. Nous allons également adopter une loi du dollar pour dollar qui obligera les ministres à trouver un dollar d’économies supplémentaires pour chaque dollar de nouvelles dépenses. Cela réduira les coûts et améliorera l’efficacité, afin d’optimiser les ressources.»
Ce n'était pas le premier commentaire du chef conservateur ces derniers mois visant la fonction publique fédérale.
Pierre Poilievre a déclaré plus tôt cette année que la fonction publique était pléthorique et qu'un gouvernement conservateur ne remplacerait pas tous les fonctionnaires fédéraux à leur départ à la retraite. «Il y a environ 17 000 bureaucrates qui prennent volontairement leur retraite chaque année. Je ne vais pas tous les remplacer, a prévenu M. Poilievre le 3 février. Grâce à cette puissante mathématique de l'attrition, nous réduirons l'obésité morbide de la bureaucratie.»
Le chef libéral, Mark Carney, a promis de plafonner la taille de la fonction publique et de maîtriser les dépenses publiques. Bien qu’il n’ait pas précisé où ce plafond serait fixé ni dans quelle mesure il réduirait les dépenses, M. Carney a déclaré lors de la course à la direction du Parti libéral qu’il réviserait les budgets des programmes et utiliserait de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle pour améliorer l’efficacité du gouvernement.
S’exprimant devant Rideau Hall après avoir déclenché la campagne électorale le 23 mars, M. Carney a déclaré aux journalistes que son plan ne visait pas les compressions, mais l'«efficience».
Un gouvernement Carney devrait procéder à un examen des opérations gouvernementales. Le candidat libéral sortant Ali Ehsassi a récemment assumé le nouveau rôle de «ministre de la Transformation du gouvernement», ainsi que celui de ministre des Services publics et de l’Approvisionnement.
L'AFPC a diffusé des publicités sur les médias sociaux pour encourager les Canadiens à «voter pour les services publics».
Bien qu'elle n'appuie personne pour l'instant, une de ses publicités sur Instagram cible la campagne conservatrice, affirmant que «Pierre Poilievre n'est pas pour vous, Canada».
«À l'heure actuelle, Pierre Poilievre menace arbitrairement de supprimer 17 000 emplois dans la fonction publique par année, et cela m'inquiète, a confié Mme DeSousa. De qui parle-t-il et qui assurera ces services?»
Mona Fortier, ancienne présidente du Conseil du Trésor et candidate libérale dans Ottawa—Vanier—Gloucester, a dit avoir suggéré l'attrition comme moyen de réduire la taille de la fonction publique.
«Je pense que notre priorité, et ce que je préconise, c'est une fonction publique saine, harmonisée avec les programmes que nous offrons, en veillant à ce que nous ayons un endroit où accueillir de jeunes fonctionnaires, a détaillé Mme Fortier. L'attrition pourrait être un moyen de s'assurer que nous n'atteignions pas le même niveau de croissance qu'avant, mais encore une fois, nous verrons ce que le chef proposera.»
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a critiqué les plans du chef libéral visant à réduire la fonction publique.
«Carney a dit qu'il réduirait la fonction publique. C'est un terme libéral poli pour dire qu'il va réduire les effectifs», a déclaré M. Singh à Edmonton le mois dernier.
Un porte-parole du NPD a souligné qu'une guerre commerciale n'était «absolument pas le moment» de réduire ou de geler les effectifs du secteur public. Le parti a affirmé qu'il s'engageait à investir dans les services publics.
Les Canadiens se rendront aux urnes pour les élections générales le 28 avril.