Selon Samuel Lessard, chroniqueur automobile de RPM, les constructeurs automobiles sont en train d’évaluer les impacts que ces tarifs et contre-tarifs auront sur le prix des véhicules fabriqués aux États-Unis et au Canada.
«Honda me disait qu'il y a certains véhicules où on va attendre avant d'annoncer le prix de nouveaux véhicules qui vont arriver sur le marché dans le but d'évaluer quel sera l'impact des tarifs sur la production, sur le constructeur en tant que tel», explique-t-il.
Mais selon Charles Bernard, économiste principal à la Corporation des associations de détaillants d’automobiles, les prix vont bouger «extrêmement rapidement».
«JD Power a annoncé, en utilisant l'hypothèse que les contre-tarifs canadiens allaient être mis en place, qu’il y aurait une augmentation de 6000 $ à 12 000 $, dépendant des modèles.»
Toutefois, M. Bernard souligne que certains concessionnaires risquent d’être capables d'absorber à court terme les tarifs grâce à leur inventaire.
Plusieurs modèles seront touchés
Contrairement à ce qu'on pourrait présumer, ce ne sont pas seulement les modèles américains qui seraient touchés par la guerre tarifaire. Plusieurs constructeurs automobiles d’Asie ont des usines au Canada, notamment Honda et Toyota.
«Honda a des usines du côté de l'Ontario, Toyota a des usines également du côté de l'Ontario. Stellantis ont une usine du côté de Windsor, entre autres, et il y en a une autre également en Ontario. Ford a aussi des usines en Ontario et GM également», souligne Samuel Lessard.
Perte d’emplois
Les tarifs et contre-tarifs pourraient également affecter de nombreux travailleurs du secteur automobile qui pourraient perdre leur emploi puisque les industries canadienne et américaine sont directement liées.
«Ça va être désastreux pour le secteur manufacturier au Canada», prévient M. Bernard qui indique qu’on peut anticiper des pertes d'emplois «relativement rapidement» en plus d’une baisse de la capacité de production.
Il serait difficile de chiffrer à l’heure actuelle combien d'emplois seraient perdus, explique Julie White, présidente-directrice générale de Manufacturier et exportateur du Québec. Elle mentionne toutefois que le gouvernement parle de chiffre allant de 100 000 à 160 000 emplois qui seraient touchés directement dans le secteur manufacturier et indirectement, dans l'ensemble de l'économie.
«C'est des éléments qui peuvent être véridiques, mais les scénarios sont encore très changeants, donc c'est difficile d'évaluer», a-t-elle souligné.
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