Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

International

Après avoir taxé l'automobile, Trump menace l'UE et le Canada de nouveaux tarifs douaniers

«Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse­.»

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne

Le président américain Donald Trump a intensifié ses menaces de droits de douane contre le Canada jeudi, après qu'un haut responsable de la Maison-Blanche a conseillé aux Canadiens de ne pas réagir aux droits de douane sur les automobiles, car un allègement pourrait être imminent.

M. Trump a déclaré sur les réseaux sociaux que, si «l'Union européenne collabore avec le Canada pour nuire économiquement aux États-Unis, des droits de douane à grande échelle, bien plus importants que prévu actuellement, leur seront imposés afin de protéger le meilleur ami que ces deux pays aient jamais eu!»

Les commentaires du chef d'État font suite à sa décision, mercredi, d'imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations automobiles aux États-Unis à compter de la semaine prochaine. Ce dernier épisode de la guerre commerciale mondiale croissante menée par Donald Trump a fait chuter le cours des actions de certains constructeurs automobiles, les marchés, ébranlés, peinant à anticiper les prochaines décisions commerciales du président.

Malgré les propos virulents du locataire de la Maison-Blanche sur les réseaux sociaux, une source haut placée du gouvernement de l'Ontario, non autorisée à parler publiquement, a déclaré que le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, avait appelé le premier ministre Doug Ford mercredi pour l'assurer d'un «assouplissement significatif» des droits de douane sur les véhicules fabriqués en vertu de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, aussi appelé ACEUM.

 

La source a indiqué que M. Lutnick avait informé M. Ford que, même si les tarifs ne disparaîtraient pas, les entreprises canadiennes pourraient bénéficier d'un avantage considérable par rapport aux véhicules importés d'autres pays.

M. Trump a signé mercredi un décret instaurant des droits de douane sur les importations d'automobiles à compter du 3 avril. Une fiche d'information fournie par la Maison-Blanche indique que les automobiles importées dans le cadre de l'ACEUM, négocié sous la première administration Trump, ne seront assujetties à des droits de douane que sur la valeur du contenu non fabriqué aux États-Unis.

Le décret impose également des droits de douane sur certaines pièces automobiles, notamment les moteurs, les transmissions et les composants électriques. Cette mesure risque de semer la confusion dans le secteur automobile nord-américain, une industrie continentale hautement intégrée qui expédie des pièces automobiles à plusieurs reprises avant leur achèvement.

Le premier ministre Mark Carney a interrompu sa campagne électorale jeudi et est retourné à Ottawa pour diriger une réunion du comité du Cabinet chargé des relations canado-américaines. M. Carney a qualifié les droits de douane sur l'automobile d'«attaque directe» contre les travailleurs canadiens de l'automobile et a promis une action et un soutien rapides.

L'Union européenne (UE) et le Canada n'ont pas fait de déclaration indiquant qu'ils collaboraient à une réponse aux nouveaux droits de douane.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré dans un communiqué de presse que l'exécutif de l'UE évaluerait l'impact des droits et s'est engagée à protéger les consommateurs et les entreprises.

Donald Trump a affirmé que les tarifs douaniers sur l'automobile seraient permanents et que les constructeurs automobiles «devraient rapatrier leurs divisions de pièces détachées aux États-Unis».

Les constructeurs et les experts ont prévenu que la redistribution d'une industrie nord-américaine profondément intégrée ne serait ni facile ni rapide.

À VOIR AUSSI | «Y'est tombé sur la tête!» François Lambert apprend ce qui s'est passé avec Trump à sa sortie de «Big Brother»

«Les tarifs douaniers sur les véhicules et les pièces réduiront la production de véhicules en Amérique du Nord, augmenteront les prix des véhicules et entraîneront des pertes d’emplois dans les usines de fabrication à travers le continent», a analysé de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules (ACCV), dans une déclaration.

Le président-directeur général de l'association, Brian Kingston, a assuré que l'ACCV continuerait «d'exhorter toutes les parties à ce que toutes les pièces, composants et véhicules conformes à l'ACEUM soient exemptés de droits de douane dans le cadre de cet accord».

Glenn Stevens fils, directeur général de MichAuto, a soutenu que les droits de douane se répercuteront sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement américaine.

«Cela se traduira par des pertes d'emplois, une augmentation des coûts des intrants et une pression sur les bilans des entreprises, grandes et petites», a le représentant de l'association automobile du Michigan.

«Les entreprises qui exportent des véhicules et des pièces aux États-Unis devront décider si leurs installations existantes aux États-Unis ont les capacités nécessaires ou peuvent être agrandies», a-t-il ajouté.

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne