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Depuis plusieurs jours, on a entendu d’anciens élus libéraux dire que Dominique Anglade n’était plus la femme de la situation.
Depuis plusieurs jours, on a entendu d’anciens élus libéraux dire que Dominique Anglade n’était plus la femme de la situation. Maintenant que sa démission est officiellement annoncée, la grande question que tous se posent: qui sera le prochain chef.fe?
Les problèmes qui minent le Parti libéral vont bien au-delà de sa cheffe démissionnaire. L’arrivée de la CAQ au pouvoir a fait perdre ses repères à un parti qui était habitué de gagner en criant «référendum!» en cas de doute. Les suspicions de corruption sous l’ère Charest ont laissé un goût amer à de nombreux électeurs. Puis, l’austérité sous l’ère Couillard-Coiteux-Leitao suivie d’un virage à gauche sous Anglade aura certainement contribué à donner le tournis à sa base électorale.
Anglade n’est certainement pas la grande responsable du marasme, bien qu’on puisse souligner plusieurs tergiversations sur de nombreux dossiers depuis son accession au rôle de cheffe de l’opposition officielle. Et objectivement, elle n’a pas su démontrer qu’elle était la personne qui allait redonner son élan au PLQ.
J’avoue avoir été surprise de la voir rester le 3 octobre dernier face au pire résultat de l’histoire moderne du parti. Un chef doit assumer cette responsabilité, et ce même si d’autres causes entrent en ligne de compte.
Mais cela pose également la question inverse : qui aurait fait mieux? Nous ne le saurons jamais, et chacun peut y aller de son hypothèse.
Le leadership de Dominique Anglade a été ébranlé et c’est normal. Le PLQ n’aime pas perdre. Au cours des prochaines semaines, l’attention sera désormais déviée vers les éventuels successeurs. Et bien qu’Anglade doit avoir eu plutôt hâte de faire face à François Legault au Salon bleu plutôt qu’aux libéraux dissidents, sa propre survie jusqu’à sa récente démission aura surtout été au centre de ses préoccupations.
Organiser un congrès et préparer un vote de confiance sont des tâches titanesques quand tout va bien, alors imaginez quand tout va mal.
Un ancien chef de parti au fédéral avait déjà déclaré que lorsqu’on demandait aux militants si « un autre chef » ferait mieux que lui, la réponse était souvent «oui». En revanche, quand on leur dressait une liste de vrais noms, chacun d’entre eux ne passait pas la rampe.
À l’externe, les noms d’Alain Rayes, de Sébastien Proulx et de Pierre Moreau circulent. Pour l’instant, les militants ne leur trouvent que des qualités et ne voient que les défauts de Mme Anglade.
Et si l’un d’entre eux considérait vraiment faire le saut, quelle circonscription pourrait l’accueillir ? Celle de Mme Anglade ? Ce n’est plus un château fort, quoi qu’on en dise. Risquer l’humiliation dans une circonscription appartenant à un autre parti ? Ouf. Faire démissionner un nouvel élu de l’ouest de Montréal ? Pas évident et bien peu attrayant pour un successeur potentiel.
Les successeurs potentiels internes, quant à eux, offrent l’avantage non négligeable d’avoir déjà un siège sur lequel s’asseoir !
Le caucus pourrait toujours nommer André Fortin. Ce dernier avait choisi de ne pas se présenter lors de la dernière course pour des raisons personnelles. Qu’en est-il cette fois-ci ? Il semble aussi que Marc Tanguay aurait de l’intérêt. Le rôle de chef par intérim me semble toutefois mieux adapté à son profil.
Nombreux sont ceux et celles qui voient Marwah Rizqy dans leur soupe. La députée de Saint-Laurent a su impressionner lors du dernier mandat avec son charisme indéniable et ses questions assassines au ministre de l’Éducation. Mais cette dernière a d’autres priorités en ce moment. Qui sait, selon le moment auquel la fenêtre s’ouvrira, peut-être qu’elle sera sur la ligne de départ.
Si j’étais militante libérale, cette dernière option me semblerait de loin la plus prometteuse.