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Combien d’entre nous prennent le temps de vérifier la «provenance» de leurs produits financiers et firmes de courtage?
Lorsque vous faites votre épicerie, il est désormais naturel de vérifier l’étiquette pour connaître la composition et la provenance des aliments que vous consommez. Favoriser les entreprises de chez nous est dans l’air du temps. Mais combien d’entre nous prennent le temps de vérifier la «provenance» ou l’appartenance de leurs produits financiers et firmes de courtage?
Tout comme une étiquette alimentaire révèle beaucoup sur ce que nous mettons dans notre corps, les «étiquettes» financières peuvent nous informer sur ce que nous mettons dans notre portefeuille. Voici comment mieux comprendre et vérifier l’origine de vos investissements, qu’il s’agisse d’actions, de fonds communs de placement ou de fonds négociés en bourse (FNB) et même de l’appartenance de votre firme de courtage.
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Sans nécessairement boycotter quelconque état ou région du monde, on peut très bien favoriser notre pays dans nos choix financiers. Chaque fois que nous investissons dans nos REER et CELI, on participe indirectement à soutenir certaines entreprises, économies et continents. Soutenir l’économie locale ou nationale passe aussi par nos choix de produits financiers. Investir dans des entreprises canadiennes permet notamment de stimuler directement l’emploi, les revenus fiscaux et la prospérité économique du pays.
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Voici la partie la plus facile. On peut vérifier l’origine d’une action en consultant la fiche détaillée de l’entreprise sur les sites web des grands marchés financiers (TSX, NASDAQ, NYSE). On peut vérifier où se trouve leur siège social avec Wikipédia ou directement sur les sites des sociétés. Vous pouvez également consulter les rapports annuels disponibles sur les sites corporatifs des entreprises pour savoir clairement où elles sont enregistrées et où elles réalisent principalement leurs activités.
Les plateformes financières comme Yahoo Finance, Bloomberg ou même celles des courtiers en ligne précisent souvent le siège social et la bourse principale sur laquelle les titres sont cotés. Attention toutefois aux multinationales : une entreprise peut avoir son siège social au Canada tout en ayant la majorité de ses opérations à l’étranger.
On trouve de nombreuses sociétés étrangères qui distribuent chez nous leurs fonds communs et FNB. Global X est Coréenne, Vanguard, Fidelity, Invesco, BlackRock sont américaines, UBS est Suisse, FTSE Russell et Aberdeen sont Britanniques… etc.
Si vous souhaitez vous en tenir à des groupes financiers canadiens, ce n’est pas le choix qui manque. AGF, Beneva, BNI, Canoe, CIBC Renaissance, BMO, Desjardins, Empire, iA Clarington, Mackenzie, Manuvie, Purpose, RBC, Sunlife, TD… sont tous canadiens. Mais, ces distributeurs offrent aussi des produits gérés par des gestionnaires externes, dont les grandes banques américaines et les fabricants d’indices boursiers comme S&P Global. Notez que nos financières confient de plus en plus la structure de leurs fonds indiciels au groupe allemand Solactive de Frankfort qui est moins gourmand en frais que Standard & Poors et MSCI.
Je vous recommande de visiter directement le site web de la société de gestion du fonds pour obtenir des informations détaillées sur la composition du portefeuille et les entités impliquées. Vous saurez précisément ce que vos investissements contiennent.
Il est essentiel de savoir également qui distribue et contrôle les produits financiers que vous achetez. Vérifiez le site web officiel de la firme de courtage où vous investissez. Généralement, dans les sections « À propos », « Gouvernance » ou « Actionnariat », vous trouverez les détails sur les propriétaires ou actionnaires principaux. Ne négligez pas la section « Nouvelles », il arrive fréquemment que des institutions fusionnent ou nouent des partenariats ou se fasse acheter par des groupes étrangers.
Une firme de courtage peut appartenir entièrement à un groupe canadien, ou être une filiale d’une banque ou d’une multinationale étrangère. Cela peut avoir un impact sur la stratégie commerciale, les choix de produits offerts et même sur les frais appliqués aux investisseurs.
Imaginons maintenant que 25 % des Canadiens décident d’augmenter significativement leurs investissements dans des actions, fonds communs et FNB canadiens. Quels seraient les impacts?
Tout comme vous le faites au supermarché, apprenez à examiner systématiquement les étiquettes de vos produits financiers. Comprendre précisément où vous investissez, qui contrôle vos placements et qui distribue ces produits, est une responsabilité d’investisseur averti.
En choisissant consciemment d’investir davantage au Canada, on participe activement à la croissance et à la stabilité économique du pays. Prendre quelques minutes supplémentaires pour vérifier ces informations peut ainsi contribuer positivement à l’économie nationale tout en alignant vos investissements avec vos valeurs et objectifs personnels.
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