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Le message est simple: ne touchez pas aux animaux sauvages.
Un enfant en Ontario est décédé après avoir été en contact avec une chauve-souris atteint de la rage dans sa chambre, ce qui constitue le premier cas de rage humaine connu au Canada depuis 2019.
Les responsables avertissent que les chauves-souris à travers le pays posent un risque, tandis que la maladie mortelle est également présente dans certaines populations de mouffettes, de ratons laveurs et de renards.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«La rage existe depuis longtemps et continuera d'exister pendant longtemps», a expliqué J. Scott Weese, expert en maladies animales infectieuses, à CTVNews.ca. «Elle est présente chez diverses espèces sauvages au Canada, et nous n'allons pas l'éliminer. Il s'agit donc simplement d'être conscient du risque et de savoir ce qu'il faut faire.»
M. Weese est professeur et responsable du contrôle des infections au Collège vétérinaire de l'Ontario de l'université de Guelph. Selon lui, bien que les cas de rage humaine restent très rares au Canada, sans une intervention médicale rapide, la maladie est «invariablement mortelle».
«Nous avons de bons moyens de contrôler la rage et d'excellents moyens de la prévenir après l'exposition», a-t-il précisé. «Il s'agit généralement d'un manque de reconnaissance : quelqu'un rencontre un animal sauvage, ne réalise pas qu'il pourrait s'agir de la rage, et ne cherche donc pas l'aide qui permettrait d'éviter la maladie.»
Voici ce qu'il faut savoir sur la maladie et son traitement.
Les animaux infectés transmettent le virus de la rage par leur salive, le plus souvent à l'occasion d'une morsure. Dans le cas de l'enfant ontarien, les parents n'ont vu aucun signe de morsure ou d'égratignure après avoir trouvé la chauve-souris et n'ont donc pas cherché à obtenir une aide médicale immédiate.
Le récent décès survenu en Ontario est le premier cas de rage humaine domestique dans la province depuis 1967 et seulement le 28e cas enregistré au Canada au cours du siècle dernier. Tous ces cas ont été mortels. Les cinq cas les plus récents depuis 2000 ont été enregistrés en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta et au Québec.
«Les chances de guérison après l'apparition des signes de la rage sont très faibles», a prévenu M. Weese. «La rage est l'une des pires maladies que l'on puisse contracter, quelle qu'elle soit, car on en meurt presque toujours.»
On estime que 59 000 personnes meurent de la rage chaque année dans le monde, 95% des cas se produisant en Afrique et en Asie. Environ 99% des cas humains commencent par une morsure de chien infecté. La rage canine n'est pas présente au Canada.
Tous les cas survenus au Canada depuis 1967 concernaient des chauves-souris, qui sont les espèces les plus répandues au Canada.
La maladie a également été détectée chez des mouffettes en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario, chez des ratons laveurs en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick, et chez des renards au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et dans les régions septentrionales du Québec, du Manitoba et du Labrador.
M. Weese précise que la maladie a également été détectée chez des renards de l'Ontario, alors que la rage du raton laveur au Canada se limite essentiellement à la région de St. Catharines. Toutefois, en raison de la présence de chauves-souris, des risques subsistent dans l'ensemble du pays.
«Un raton laveur peut toujours contracter la rage à partir d'une chauve-souris», a-t-il ajouté. «L'autre chose avec les ratons laveurs, c'est qu'il y a beaucoup de rage du raton laveur aux États-Unis et qu'elle peut toujours se faufiler à nouveau.»
Le message général de M. Weese aux Canadiens est simple: ne touchez pas aux animaux sauvages.
«Les animaux sauvages sont amusants à observer. Mais la tentation est grande d'essayer de les nourrir, de les aider ou de les toucher, ce qui est mauvais pour eux et pour nous.»
Agir rapidement est la clé de la survie, affirme Weese, et cela implique de contacter les autorités sanitaires locales dès que l'on a été mordu, griffé ou exposé à un animal potentiellement infecté.
Le traitement commence généralement par l'administration d'anticorps destinés à neutraliser le virus potentiel, suivie d'une série de quatre vaccins administrés dans le bras sur une période de deux semaines. Ces vaccins doivent être administrés avant l'apparition des symptômes, ce qui peut prendre de quelques jours à quelques mois(s'ouvre dans un nouvel onglet). Les premiers symptômes, comme la fièvre et les maux de tête, peuvent en entraîner d'autres, comme des crises d'épilepsie et des hallucinations, avant le décès.
«Le traitement est très efficace et très simple, et j'en ai fait l'expérience avec ma famille», a mentionné M. Weese. «Nous avons été exposés à la rage dans notre maison il y a des années. Nous avons donc tous, les enfants, suivi une prophylaxie post-exposition et c'est très simple.»
Les vaccins contre la rage sont obligatoires pour les chiens et les chats en Ontario, et font largement partie des vaccinations de routine pour les animaux de compagnie dans d'autres régions du Canada. Si votre animal a été en contact étroit avec un animal potentiellement infecté, vous devez contacter un vétérinaire pour un rappel du vaccin antirabique.
«Nous essayons de renforcer leur immunité, puis ils peuvent être placés en observation ou en quarantaine, en fonction de leur statut vaccinal», a avancé M. Weese. «C'est une autre raison pour laquelle nous voulons que les chiens et les chats soient vaccinés, car en cas d'exposition, s'ils sont correctement vaccinés et qu'ils reçoivent un rappel, leur période de quarantaine est assez minime et assez facile. S'ils ne sont pas vaccinés, la quarantaine peut être longue.»