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Santé

Le Québec a atteint une immunité de groupe face aux VPH, dit une étude

Le programme est si efficace que même les jeunes non vaccinés profitent d'une forme d'immunité.

Le VPH est présent dans pratiquement tous les cas de cancer du col de l'utérus. Il cause aussi des condylomes génitaux ou anaux ainsi que des lésions pouvant conduire aux cancers de la gorge, du vagin, de la vulve, de l'anus et du pénis. Sur la photo, une dose d'un vaccin contre les VPH.
Le VPH est présent dans pratiquement tous les cas de cancer du col de l'utérus. Il cause aussi des condylomes génitaux ou anaux ainsi que des lésions pouvant conduire aux cancers de la gorge, du vagin, de la vulve, de l'anus et du pénis. Sur la photo, une dose d'un vaccin contre les VPH.
Jean-Benoit Legault
Jean-Benoit Legault

Le programme de vaccination contre les virus du papillome humain (VPH) aurait permis d'atteindre une certaine immunité collective, et ce, moins de vingt ans après son implantation au Québec, montrent des travaux réalisés à l'Université Laval.

Le programme est si efficace que même les jeunes non vaccinés profitent d'une forme d'immunité, a constaté l'équipe de la docteure Chantal Sauvageau.

«On a montré une réduction des types de VPH les plus susceptibles de mener à un cancer, y compris chez des personnes qui n'ont pas été vaccinées, a résumé la professeure de la faculté de médecine de l'Université Laval. C'est ce qu'on appelle une immunité de groupe.»

La famille des virus du papillome humain compte plus de cent types de virus. On dénombre des VPH à faible risque de cancer et une douzaine de VPH à risque élevé de causer des cancers. Les VPH sont principalement transmis par voie sexuelle.

Le VPH est présent dans pratiquement tous les cas de cancer du col de l'utérus. Il cause aussi des condylomes génitaux ou anaux ainsi que des lésions pouvant conduire aux cancers de la gorge, du vagin, de la vulve, de l'anus et du pénis.

L'équipe dirigée par la professeure Sauvageau a mesuré la prévalence des VPH chez 369 jeunes hommes de 16 à 20 ans non vaccinés contre les VPH et actifs sexuellement, recrutés entre septembre 2020 et août 2022. 

Ils ont constaté que la prévalence des quatre types du VPH couverts par les premiers vaccins utilisés au Québec était de 0,5 %.

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En revanche, une étude québécoise menée chez des personnes de 18 à 24 avant l'implantation du programme de vaccination avait révélé que le VPH de type 16 était le plus prévalent dans ce groupe et qu'il avait été détecté chez 16 % des hommes.

Cela veut dire, a clarifié la docteure Sauvageau, que la circulation des VPH est devenue si faible que même les personnes non vaccinées «profitent d'une forme de protection attribuable à l'immunité de groupe».

«Ce sont des vaccins qui fonctionnent à plus de 95 %, a dit la chercheuse. Quand on peut vacciner avant le début de l'activité sexuelle, ça donne les résultats qu'on voit ici quand on a une bonne couverture vaccinale.»

Aux États-Unis, où la couverture vaccinale est moins répandue, on constate aussi une forme d'immunité collective, mais de moins grande ampleur, a complété la docteure Sauvageau.

La recrudescence récente, et très médiatisée, des cas de rougeole montre bien ce qui peut se produire quand la couverture vaccinale recule, a-t-elle dit.

Le programme de vaccination contre les VPH a été déployé au Québec en 2008. Tout d'abord offert aux filles de 9 à 17 ans, il a été élargi aux garçons en 2016. Aujourd'hui, le vaccin protège contre neuf types du virus et est offert aux jeunes de 9 à 20 ans.

Les conclusions de cette étude ont été publiées par The Journal of Infectious Diseases.

Jean-Benoit Legault
Jean-Benoit Legault