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En «terme de dollars», il pourrait s’agir du déficit le plus important de l’histoire du Québec, selon le ministre des Finances, Eric Girard.
Exit les chèques et les baisses d’impôt: qualifié de «largement déficitaire» par le premier ministre Legault, le gouvernement Québec a présenté son budget 2024-2025 mardi avec un déficit qui devrait s’établir à 11 milliards de dollars, après le versement au Fonds des générations et dans la réserve de prudence.
BUDGET 2024-2025 | Tout le contenu
Québec confirme par le fait même que le retour à l’équilibre budgétaire est repoussé et qu’il sera atteint «au plus tard» en 2029-2030. Le gouvernement n’a pas expliqué exactement comment il y arrivera, mais on présentera un plan pour y arriver au prochain budget.
Voyez le compte-rendu de Mathieu Boivin dans la vidéo liée à l'article.
En tenant compte des mêmes paramètres, Québec prévoyait encore récemment un déficit de 6,3 milliards $ pour l’exercice financier en cours. Les hausses de dépenses, la «stagnation de l’économie» évoquée par le gouvernement, ainsi que son engagement de ne pas «couper dans les services publics» ont entraîné le solde budgétaire dans le rouge.
Selon le cadre financier du gouvernement, les estimations des dépenses totales pour 2024-2025 sont en hausse de 4,4% (157 G$) par rapport à l’an dernier et les revenus prévus n’augmenteront que de 2,4% (150 G$).
Malgré la situation économique «difficile», Québec n’a pas l’intention de hausser les impôts. Il s’agit d’une question de «cohérence», a soutenu le ministre Girard qui a rappelé qu'il y a eu un allègement du fardeau fiscal des Québécois l’an dernier.
M. Girard avait déjà confirmé que les priorités à court terme du gouvernement seraient les secteurs de la santé et de l’éducation. C’est donc sans grand étonnement que Québec investira 3,7 G$ sur six ans afin notamment d’«améliorer la fluidité hospitalière» ainsi que la qualité des soins pour les personnes aînées ou vulnérables tout en permettant une «accélération du virage numérique».
Du côté de l’éducation, deuxième portefeuille en importance, on entend entre autres accélérer la réfection des écoles tout en s’assurant de contrer la pénurie de main d’œuvre pour la somme de 819 millions $, répartis également sur six ans.
En enseignement supérieur, Québec souhaite aussi donner un coup du côté de la transformation numérique et construite davantage de logement étudiant. On attribue en ce sens 421 millions lors de cinq prochaines années.
Notons que la dette nette du Québec s’établira à 221,1 milliards de dollars, soit à 39,0 % du PIB à la fin du mois de mars 2024. «Sous l’effet des déficits budgétaires et des investissements importants en infrastructures publiques, la dette nette au PIB remontera à 41,0 % d’ici 2025-2026 pour redescendre à 39,5 % au 31 mars 2029», précise-t-on.
Québec est convaincu que les opérations liées à l’État peuvent être améliorées, si bien que l’on estime être en mesure d’aller chercher 2,9 milliards $ sur cinq ans en améliorant leur efficience.
On demandera notamment aux sociétés d’État (Hydro-Québec, Loto-Québec, Société des alcools du Québec, etc.) de déterminer au cours de la prochaine année les meilleurs moyens à prendre afin d’économiser un milliard de dollars.
Toujours dans l’optique d’une «optimisation», le gouvernement débutera au cours du prochain printemps une « révision de l’ensemble de ses dépenses ».
Les actions de ces révisions seront mises en branle lors du dévoilement du prochain budget. Il faudra toutefois «s’assurer de ne pas toucher aux services», a souligné la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, lors du point de presse.
Mais du côté de Mme LeBel, on souhaite certainement contrôler la croissance des effectifs.