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«Je me plaîs dans ce pays et je ne veux pas le quitter pour être tuer.»
Mirabelle Ngannou, qui travaille depuis cinq ans dans une entreprise du domaine de l’hôtellerie dans la région de Québec, craint pour sa vie advenant un retour forcé dans son pays d’origine, le Cameroun.
La travailleuse a demandé l’asile en 2018 au Canada pour des raisons d'orientation sexuelle, mais sa demande a été refusée en 2019. Suite à l'échec de procédures d'appel, elle a reçu une mesure de renvoi le 29 mai dernier avec un délai de 3 à 21 jours. Toutefois, elle est restée au pays et demande désormais un sursis pour pouvoir régulariser son statut.
Faisant partie de la communauté LGBTQ, la Camerounaise a été arrêtée plusieurs fois par la police et battue devant sa famille de 2015 à 2018, avant son arrivée au Canada. L'homosexualité est illégale et passible de 5 ans de prison dans ce pays d'Afrique.
«C’est une Québécoise comme vous et moi. [...] Si on ne fait rien et qu’elle retourne au Cameroun, elle risque de mourir à cause de qui elle est» a dit François Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil Central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN).
«Le Canada et le Québec sont des sociétés progressistes en matière de droits LGBTQ+ et il est de notre devoir de protéger les personnes dont la vie est en péril en raison de leur orientation sexuelle», affirme Dave Tremblay, président du conseil d’administration de l’Alliance Arc-en-Ciel. «Les gens qui se retrouvent dans ce genre de situation peuvent compter sur le support de l’Alliance Arc-en-Ciel.»
Ayant un permis de travail - valide jusqu'en mai 2025 - le temps des procédures, elle travaille chez le même employeur depuis 2019. Ce dernier souhaite d’ailleurs la garder à l’emploi à long terme.
«C’est une situation inacceptable qu’on a là», a lancé M. Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil Central de Québec-Chaudière-Appalaches. «Là où on peut faire quelque chose, c’est de s’assurer que cette personne-là puisse rester chez nous, au Canada. On est dans un pays qui met de l’avant la diversité sexuelle et de genre, on ne peut pas rester les bras croisés!»
La CSN a déjà demandé l'aide du bureau du député de Québec Jean-Yves Duclos pour interpeller le ministère de l'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada face à cette situation. Ils espèrent un retour rapide du gouvernement.
D'ailleurs, Noovo Info a contacté le cabinet du ministre fédéral Marc Miller pour une réaction. Ne pouvant pas commenter des dossiers particuliers, le cabinet a rappelé la procédure entreprise en cas de renvoi.
«Nous prenons tous les cas très au sérieux, et la décision de renvoyer une personne du Canada n’est pas prise à la légère. Chaque personne visée par une mesure de renvoi a droit à l’application régulière de la loi. Toutefois, lorsque tous les recours en appel ont été épuisés, la personne visée est renvoyée du Canada conformément aux lois canadiennes», a-t-on écrit à Noovo Info.
Avec les informations de Laurence Royer pour Noovo Info