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Il s'agirait de l'école Yeshiva Gedola qui a déjà été la cible de coups de feux dans la nuit de mercredi à jeudi dernier.
Une école juive de Montréal a été de nouveau la cible de coups de feu, semant la panique avant la levée du soleil dimanche. L'événement ébranle encore une fois la communauté juive de la métropole.
À la demande du conseil d'administration de l'école Yeshiva Gedolah située dans l'arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce, l'ancien chef de l'opposition officielle de la ville de Montréal, Lionel Perez, a tenu un point de presse pour réagir à ces événements, dimanche matin.
M. Perez est le père d'une ancienne élève de l'école, ainsi qu'un ancien membre de son conseil d'administration.
«Nous remercions les élus pour leur appui, pour leur présence et pour leur condamnation à la suite de la première attaque, mais nous leur demandons deux choses supplémentaires. Premièrement, s'assurer que le SPVM ait tous les moyens nécessaires, mais (aussi) de continuer à condamner sans réserve les paroles haineuses de qui que ce soit. Parce que nous savons que les paroles haineuses mènent à des crimes haineux», a-t-il affirmé d'emblée.
M. Perez s'est dit consterné et préoccupé par les récents événements de violence, mais pas nécessairement surpris.
«Malheureusement, l'histoire se répète au fil du temps. Chaque fois que malheureusement il y a des événements au Moyen-Orient, il y a des institutions juives qui sont ciblées. C'est inacceptable. On ne devrait pas importer n'importe quel conflit, mais c'est ça la bête de l'antisémitisme», a dit M. Perez.
«Je pense que la communauté juive est résiliente, elle est vigilante, on a confiance en nos institutions publiques, dont les forces de l'ordre», a-t-il ajouté, disant que la communauté va continuer à vivre de façon «très fière» au Québec, et de contribuer à la société.
L'école Yeshiva Gedolah comprend un centre de la petite enfance (CPE), ainsi que des classes d'éducation primaire, secondaire et postsecondaire.
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M. Perez a précisé que la journée de dimanche était une journée d'école pour les quelques centaines d'élèves de l'institution. Le bâtiment a toutefois été fermé pour permettre au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de mener son enquête. L'ancien politicien a réitéré que l'éducation des enfants de la communauté va se poursuivre, et que des mesures de sécurité ont été mises en place à l'école depuis jeudi.
L'organisme B'nai Brith Canada s'est également dit bouleversé d'apprendre que l'école Yeshiva Gedolah était la cible de coups de feu pour la deuxième fois depuis jeudi.
«Nous sommes profondément troublés par cet acte de haine répété et nous sommes sur place pour aider. La police enquête et communiquera des renseignements supplémentaires dès qu'ils seront disponibles», est-il indiqué dans un communiqué publié en anglais dimanche matin.
«C'est absolument ahurissant. Comment cela peut-il se passer dans un pays civilisé?», a déclaré le directeur général de B'nai Brith Canada, Michael Mostyn.
«Nous espérons certainement que la police de Montréal pourra aller au fond des choses et assurer la sécurité de la communauté juive, a-t-il poursuivi. La tendance, non seulement à Montréal, mais partout au Canada, est claire: l'antisémitisme croît rapidement, ce qui équivaut à une maladie incontrôlable. Nous devons tous contribuer pour combattre ce fléau.»
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a condamné les attaques envers l'école juive lors d'un point de presse, dimanche matin.
«La communauté juive à Montréal est présentement sous attaque. C'est un grand enjeu, c'est un grand grand problème», a-t-elle affirmé.
Mme Plante a indiqué que même si le conflit entre Israël et le Hamas est «d'une grande complexité», Montréal est «une ville de paix».
«On considère qu'on peut avoir des avis qui diffèrent, avoir des opinions, des éléments à mettre de l'avant, bien sûr, a dit Mme Plante. Mais il n'y a pas de raison, il n'y a aucune raison qui justifie qu'il y ait des tirs qui soient lancés sur une école primaire, sur nos communautés. Un acte antisémite comme celui-là n'a pas sa place à Montréal.»
«Je trouve que c'est absolument inacceptable qu'il y ait des gens qui aient peur, qu'il y ait des parents qui aient peur d'envoyer leurs enfants à l'école. C'est inacceptable, c'est odieux», a-t-elle ajouté.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a renchéri quelques minutes après le point de presse de Mme Plante.
«Je suis de tout cœur avec la communauté juive du Québec, encore victime d'une attaque sur une de ses écoles. Tous les efforts seront entrepris pour trouver et punir les coupables. La nation québécoise est une nation pacifique. N'importons pas la haine et la violence qu'on voit ailleurs dans le monde», a-t-il souligné dans une déclaration envoyée aux médias.
Les services d'urgence ont reçu plusieurs appels au 911, vers 5 h 00, concernant des coups de feu entendus dans le quartier de l'école.
À leur arrivée sur les lieux, les policiers ont constaté plusieurs impacts de projectiles d'arme à feu sur la façade de l'école juive située sur le chemin Deacon, près de l'intersection avec l'avenue Van Horne.
«Des douilles ont été trouvées au sol», a confirmé l'agente Véronique Dubuc, porte-parole du SPVM, tout en précisant qu'il n'y a eu aucun blessé.
«Selon les premières informations recueillies auprès de témoins, lorsque les coups de feu ont été entendus, un véhicule aurait été observé quittant rapidement les lieux», a-t-elle précisé.
Il n'était pas possible d'indiquer dans l'immédiat si des gens se trouvaient à l'intérieur au moment de l'événement. Une enquête du SPVM est toujours en cours et des policiers s'affairaient à fouiller les lieux.