Début du contenu principal.
L’homme de 68 ans a sévi entre 1985 et 1998 en abusant sexuellement de ses trois enfants.
Un père coupable de crimes incestueux a pris le chemin de la prison devant deux de ses enfants, mercredi matin, au palais de justice de Sherbrooke.
L’homme de 68 ans, dont on doit taire le nom pour protéger l’identité des victimes, a sévi entre 1985 et 1998 en abusant sexuellement de ses trois enfants.
L’accusé a notamment soumis l’un de ses fils, qui était âgé entre 10 et 13 ans à l’époque, à plusieurs séances de masturbation commune. Ses enfants ont aussi été soumis à des «fessées disciplinaires», qu’il prolongeait en «gardant ses mains sur les fesses», a souligné le juge Benoit Gagnon.
L’une des victimes, le fils de l’accusé, visiblement satisfait et émotif, s’est félicitée avec un proche, au moment de l’annonce de la peine.
L’accusé sera aussi soumis à sa sortie de prison à de très nombreuses conditions qui doivent l’empêcher de pouvoir côtoyer ou fréquenter des enfants de moins de 16 ans.
Le fils de l'accusé a expliqué en entrevue après l’audience avoir attendu «toute sa vie» pour ce moment.
«Enfin, c’est réglé. Maintenant, je peux visualiser quelque chose que je n’ai jamais connu: de faire face à la vie sans voir cette personne-là qui a tout détruit mon enfance», a-t-il expliqué. Il s'est dit heureux de la sentence imposée à son père.
La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Valérie Simard-Croteau, a rappelé que les impacts pour des victimes mineures de crimes sexuels sont importants, particulièrement lorsqu’il est question d’inceste.
«Un père abuse de sa position d’autorité, de sa position de confiance pour élever ses enfants au rang d’objets sexuels, nécessairement les impacts de gestes comme ceux-là perpétrés alors qu’ils sont des enfants, des adolescents ne peuvent pas être autrement que dévastateurs», a expliqué l’avocate.
Des propos ont fait écho à ceux du juge Benoit Gagnon, qui venait de rendre sa sentence quelques instants auparavant. «Que le délinquant se soit permis d’utiliser le corps de son fils comme celui d’un partenaire sexuel tout en maintenant son autorité d’adulte et de père sur lui, brise tant de règles autant morales que légales que la sentence doit exprimer toute la réprobation que notre société éprouve pour ce type de crime», avait tonné le juge.
La victime qui a choisi de s’exprimer à Noovo Info a aussi dénoncé un manque de ressources pour les hommes victimes de violences sexuelles.
Les procédures judiciaires terminées, il souhaite néanmoins maintenant se tourner vers l’avenir avec positivisme.
«Ça va changer maintenant, je n’ai plus [ce fardeau-là] qui me pèse dessus. Le monde va pouvoir comprendre ce que j’ai vécu. Le monde de ma famille va pouvoir voir qu’il y avait vraiment un coupable dans tout ça et que ce n’était pas moi le coupable. Je suis vraiment content qu’enfin on puisse me voir comme je suis vraiment», a-t-il lancé.
Le père de famille a non seulement abusé de ses trois enfants, mais il est également en attente d’un verdict dans un autre dossier de nature sexuelle impliquant une personne majeure. Il a aussi été trouvé coupable dans un troisième dossier impliquant une mineure. Dans ce cas-ci, il est en attente d’une décision sur sa sentence.