La jeune dame a décidé de dénoncer la situation à Noovo Info. Selon son récit, les policiers étaient «embêtés» et lui auraient simplement demandé de «fermer les rideaux et de ne pas sortir» de chez elle.
«Le troisième jour, c’était la goutte de trop, se souvient Julie. C’était rendu moi qui étais emprisonnée à la maison pendant que lui, il était libre. Si j’avais dû sortir, j’aurais dû aller le voir directement pour lui dire de tasser son véhicule.»
De son côté, le Service de police de Sherbrooke (SPS) dit avoir recueilli la plainte de la victime et l’a transférée au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
Le DPCP a tranché qu’il n’y avait pas matière à déposer d’accusations. Le DPCP a d’ailleurs refusé de commenter la situation à Noovo Info.
Or, la procureure présente lors du procès, Me Véronique Gingras-Gauthier, a expliqué qu’il doit y avoir «une intention» de la part de l’accusé. Julie admet qu’elle ne sait pas si son agresseur connaissait son adresse.
«Mais son agente de probation est supposée s’arranger pour que là où il travaille ce ne soit pas en face de chez moi. Les policiers doivent le tasser.»
L’intervenante au CALACS de l’Estrie Kelly Laramée ne se dit pas surprise lorsqu’on lui raconte cette histoire.
«On a beaucoup d’échos de victimes qui affirment que les interdits de contacts ne sont pas respectés et que les mesures ne sont pas claires», a-t-elle avancé. Les policiers ne sont pas outillés pour répondre à ce genre de situation. Tout le monde se lance la balle et ne sait pas comment agir.»

Pendant ce temps, Julie a l’impression d’avoir fait toute cette bataille judiciaire «pour rien».
«Et on voit que c’est peu restrictif…»
Les peines à domicile dans les dossiers d’agression sexuelle ne sont possibles que depuis novembre 2022 à la suite d’une décision du gouvernement fédéral.
Voyez le reportage de Fanny Lachance-Paquette dans la vidéo.