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Justice

Les organisateur du «convoi de la liberté» reconnus coupables de méfait

Lich et Barber étaient des figures clés et des organisateurs de la manifestation de 2022.

Chris Barber, L,un des organisateurs du «convoi de la liberté» de 2022 à Ottawa, arrive au tribunal pour entendre son verdict à Ottawa, le jeudi 3 avril 2025.
Chris Barber, L,un des organisateurs du «convoi de la liberté» de 2022 à Ottawa, arrive au tribunal pour entendre son verdict à Ottawa, le jeudi 3 avril 2025.
David Baxter
David Baxter / La Presse canadienne

Les organisateurs du «convoi de la liberté», Tamara Lich et Chris Barber, ont été reconnus coupables de méfait, jeudi, pour leur rôle dans l'imposante manifestation à Ottawa en 2022.

Lich et Barber étaient des figures clés et des organisateurs de la manifestation de 2022, qui a vu des centaines de véhicules et des milliers de personnes occuper le centre-ville d'Ottawa, affirmant qu'ils resteraient sur place jusqu'à la levée des mesures de santé publique liées à la pandémie de COVID-19.

La juge Heather Perkins-McVey, de la Cour de l'Ontario, a affirmé que les preuves démontrent que le duo encourageait régulièrement les gens à rester sur place et à se joindre à la manifestation, tout en sachant les effets négatifs de celle-ci sur les résidents et les commerces du centre-ville.

La défense avait soutenu que les deux accusés avaient appelé à une manifestation pacifique et imputé les troubles à la police et aux représentants municipaux.

En lisant sa décision, la juge a cité à plusieurs reprises les vidéos TikTok de Barber – qu'il utilisait pour communiquer avec les manifestants – comme preuve que le duo encourageait les gens à participer à la manifestation malgré les préjudices connus pour les résidents et les commerces.

Dans l'une de ces vidéos, Barber décrivait une intersection vide comme étant «isolé» et affirmait que quelqu'un devrait s'en occuper. Il ajoutait que, si les camions des manifestants étaient retirés par les autorités, ils seraient remplacés.

«Mon Dieu, j'ai dû regarder tous ces TikTok, car les mots seuls ne leur rendent pas vraiment justice», a déclaré la juge au tribunal.

«Il faut voir le ton sarcastique ou l'entendre. Il faut regarder ces TikTok, et je l'ai fait.»

Me Perkins-McVey a ensuite expliqué que Barber jouissait d'une certaine célébrité grâce aux vidéos montrant ses promenades autour du convoi, et que Lich était perçu comme la meneuse. Elle a ajouté que, lorsque Lich ou Barber disait quelque chose, cela avait une importance pour les manifestants.

La juge Perkins-McVey a déclaré Lich et Barber non coupables d'intimidation et d'incitation à commettre de l'intimidation.

L'intimidation comporte un sentiment de menace ou de violence. Elle a déclaré que les preuves ne corroboraient pas cette accusation, Lich et Barber ayant appelé à plusieurs reprises les manifestants à rester pacifiques.

Barber et son avocate, Diane Magas, ont quitté le tribunal sans faire de commentaires jeudi après-midi.

Lawrence Greenspon, l'avocat de Lich, a déclaré que l'après-midi avait été meilleur que le matin, faisant référence au seul verdict de culpabilité prononcé pour son client avant la pause déjeuner.

«Est-ce Meatloaf qui a dit deux sur trois ? Eh bien, cinq sur six, ce n'est pas mal», a ironisé Me Greenspon.

Elle a ajouté qu'il ne pouvait commenter ni le verdict pour méfait ni d'autres affaires encore pendantes devant le tribunal.

Lich et Barber ont également été déclarés non coupables d'entrave à la police et d'avoir conseillé à quelqu'un d'entraver la police. Tous deux ont été arrêtés sans incident avant une opération policière massive qui a débuté le 18 février 2022 et a mis fin à la manifestation.

Barber a également été reconnu coupable d'avoir conseillé à des personnes à enfreindre une ordonnance du tribunal. Il a ordonné à des personnes d'ignorer une injonction émise par un juge sommant aux participants du convoi de cesser de klaxonner au centre-ville d'Ottawa. Lich n'a pas été accusé de cette infraction.

Un chef d'accusation pour avoir conseillé à d'autres personnes de commettre un méfait a été suspendu à la demande de la Couronne, car elle était similaire à l'accusation de méfait.

La juge Perkins-McVey a lu une version abrégée du verdict de 105 pages dans une salle d'audience d'Ottawa jeudi.

Lich et Barber ont été accueillis par des partisans à leur arrivée au tribunal jeudi matin. Une femme s'est précipitée pour serrer Barber dans ses bras, tandis que d'autres criaient des expressions de soutien.

Lich a esquissé un sourire lorsque ses partisans ont crié «On t'aime, Tamara», alors qu'elle entrait au palais de justice accompagnée de son avocat, Lawrence Greenspon.

David Baxter
David Baxter / La Presse canadienne