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«Je me sens humilié parce que ce n'est pas moi.»
Un homme de 23 ans dit avoir été victime de profilage racial et d'usage agressif de la force, de la part d'agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) lors d'un contrôle routier effectué il y a un peu plus d'une semaine.
Jeff Guervil affirme que des policiers l'ont arrêté alors qu'il se rendait à son entraînement de football. Il s'est retrouvé menotté et sa voiture a été saisie, mais il ne sait toujours pas pourquoi.
Il se rendait en voiture à l'entraînement de football à Montréal-Nord le 12 août lorsqu'un agent l'a arrêté. «Je n'avais aucune raison de le faire. Je ne faisais pas d'excès de vitesse. J'ai passé le feu vert, donc j'étais bien», a-t-il indiqué.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Lorsqu'on lui a demandé de remettre son permis de conduire, M. Guervil a remis une lettre de la SAAQ expliquant que, en raison de problèmes de système, la régie de l'assurance automobile ne pouvait pas mettre à jour le statut de son permis, mais qu'il était autorisé à conduire.
Une demi-heure plus tard, M. Guervil affirme que l'agent lui a dit qu'il croyait que la lettre était fausse. Il raconte que d'autres agents sont arrivés et qu'ils l'ont jeté contre la voiture.
«Il m'a passé des menottes si serrées que je ne sentais plus mes mains», a-t-il confié.
Alors que M. Guervil se trouvait à l'arrière de la voiture de police, sa mère est arrivée et a filmé la scène pendant une heure.
Les policiers ont accusé le conducteur d'obstruction et lui ont donné une contravention de plus de 1000$. La contravention mentionne des points d'inaptitude qui affectent son permis de conduire.
Les policiers ont également donné une contravention de 50$ à sa mère pour ne pas avoir été sur le trottoir et la voiture a été envoyée à la fourrière.
«Le pire, c'est qu'à ce jour, on ne sait toujours pas pourquoi il a été traîné violemment hors de la voiture par plusieurs agents, puis menotté et finalement inculpé», a expliqué Fo Niemi, directeur exécutif du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), un groupe de défense des droits civiques basé à Montréal.
«C'est une bonne personne, il est calme et a de bonnes valeurs familiales», a déclaré Sheila Dragon, la mère de Jeff Guervil.
Elle craint qu'une accusation criminelle n'affecte son rêve de jouer un jour au football professionnel.
Quelques jours plus tard, la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) a envoyé une autre lettre à la fourrière, déclarant que son véhicule n'aurait pas dû être saisi et renonçant à tous les frais pour la récupérer.
Mais M. Guervil doit encore comparaître devant le tribunal en novembre.
«Parallèlement, nous allons commencer à déposer des plaintes auprès du commissaire à la déontologie policière et de la Commission des droits de la personne du Québec», a mentionné M. Niemi.
CTV News a contacté le SPVM, qui affirme ne pas commenter les opérations policières individuelles.
«Je ne veux pas que cette situation se reproduise à l'avenir pour d'autres personnes à Montréal-Nord», a lancé Jeff Guervil. «C'est quelque chose qui se produit souvent et nous voulons que cela cesse.»