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Sept roquettes russes ont frappé tôt jeudi des immeubles résidentiels dans la ville de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine.
Sept roquettes russes ont frappé tôt jeudi des immeubles résidentiels dans la ville de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, tuant une personne et en piégeant au moins cinq dans cette ville proche de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, a déclaré le gouverneur de la région principalement occupée par la Russie.
Les frappes sont intervenues quelques heures seulement après que le président ukrainien ait annoncé que l’armée du pays avait repris trois autres villages dans l’une des régions illégalement annexées par la Russie, le dernier revirement sur le champ de bataille pour Moscou.
Le gouverneur Oleksandr Starukh a écrit sur sa chaîne Telegram que de nombreuses personnes avaient été sauvées des bâtiments à plusieurs étages, dont une fillette de 3 ans qui a été emmenée à l’hôpital pour y être soignée. Il a d’abord signalé que deux personnes avaient été tuées, mais a déclaré plus tard qu’une femme initialement supposée décédée avait été sauvée par des médecins.
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Des photos fournies par les services d’urgence montraient des sauveteurs se précipitant dans les décombres de l’épave d’un bâtiment dévasté.
Les autorités régionales ont signalé une autre attaque à la roquette plus tard dans la matinée, mais il n’y a pas eu de détails immédiats sur les victimes ou sur ce qui a été touché.
Le chef adjoint du bureau du président ukrainien, Kyrylo Timochenko, a déclaré que 10 personnes avaient été tuées lors des dernières attaques russes dans les régions de Dnipro, Donetsk, Zaporijjia et Kherson.
Zaporijjia est l’une des quatre régions que le président russe Vladimir Poutine a annexées mercredi en violation des lois internationales et abrite une centrale nucléaire sous occupation russe. La ville du même nom reste sous contrôle ukrainien.
Le chef de l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU devrait se rendre à Kyiv cette semaine pour discuter de la situation à l’installation de Zaporijjia après que M. Poutine ait signé mercredi un décret déclarant que la Russie prenait le contrôle de la centrale à six réacteurs. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères l’a qualifié d’acte criminel et a déclaré qu’il considérait le décret de M. Poutine comme «nul et non avenu». L’opérateur nucléaire d’État, Energoatom, a indiqué qu’il continuerait à exploiter la centrale.
Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, prévoit de s’entretenir avec des responsables ukrainiens de la décision russe. Il discutera également des efforts visant à mettre en place une zone de protection sécurisée autour de l’installation, qui a été endommagée lors des combats et a vu le personnel, y compris son directeur, enlevé par les troupes russes.
M. Grossi se rendra à Moscou pour des entretiens avec des responsables russes après une escale à Kyiv.
Les États-Unis ont envoyé jeudi à Kyiv leur chef du développement international, le plus haut responsable américain à se rendre en Ukraine depuis que la Russie a illégalement annexé les quatre régions.
La directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, tenait des réunions avec des représentants du gouvernement et des résidents. Elle a annoncé que les États-Unis fourniraient 55 millions $ US supplémentaires pour réparer les tuyaux de chauffage et autres équipements.
L’USAID a précisé que les États-Unis avaient fourni 9,89 milliards $ US d’aide à l’Ukraine depuis février. Un projet de loi de dépenses signé par le président américain Joe Biden la semaine dernière promet 12,3 milliards $ US supplémentaires destinés à la fois aux besoins des services militaires et publics. Mme Power a dit que Washington prévoyait de débloquer les premiers 4,5 milliards $ US de ce financement dans les semaines à venir.
Pendant ce temps, les dirigeants de plus de 40 pays se réunissent jeudi à Prague pour lancer une «Communauté politique européenne» visant à renforcer la sécurité et la prospérité sur tout le continent, un jour après que le Kremlin ait ouvert la porte à de nouvelles saisies de terres en Ukraine.
S’exprimant lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lancé que «certains territoires seront récupérés et nous continuerons à consulter les résidents qui seraient désireux d’embrasser la Russie».
Les frontières précises des zones revendiquées par Moscou restent floues, mais M. Poutine a juré de défendre le territoire russe (y compris les régions annexées) avec tous les moyens à la disposition de son armée, y compris les armes nucléaires.
Dans son discours vidéo nocturne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que l’armée ukrainienne avait repris trois autres villages dans la région de Kherson. Novovoskrysenske, Novohryhorivka et Petropavlivka sont tous situés au nord-est de Kherson.
Les forces ukrainiennes reprennent des villages à Kherson dans des défaites humiliantes sur le champ de bataille pour les forces russes qui ont gravement écorné l’image d’une puissante armée russe et ajouté aux tensions entourant une mobilisation mal planifiée. Elles ont également alimenté les combats entre les initiés du Kremlin et laissé M. Poutine de plus en plus isolé.
Dans son allocution nocturne, un Zelensky provocant s’est mis à parler russe pour dire aux dirigeants de Moscou qu’ils ont déjà perdu la guerre qu’ils ont lancée le 24 février.
«Vous avez perdu parce que même maintenant, en ce 224e jour de guerre à grande échelle, vous devez expliquer à votre société pourquoi tout cela est nécessaire.»
Il a dit que les Ukrainiens savent pourquoi ils se battent.
«Et de plus en plus de citoyens russes se rendent compte qu’ils doivent mourir simplement parce qu’une personne ne veut pas mettre fin à la guerre», a déclaré M. Zelensky.