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Les craintes d'une récession en raison des droits de douane ont entraîné une forte chute du prix du pétrole brut, frappant durement les actions canadiennes du secteur de l'énergie et alimentant les inquiétudes quant aux perspectives du secteur si la faiblesse persiste.
Le pétrole brut West Texas Intermediate (WTI), principal indice de référence américain, chutait jusqu'à 60,45 $ US le baril vendredi, remontant légèrement en début d'après-midi pour osciller autour de son plus bas niveau en quatre ans, à 62 $ US.
Les entreprises du secteur pétrolier canadien sont dans l'expectative, selon Mark Parsons, économiste en chef chez ATB Financial.
«Il est encore tôt, mais il faut surveiller la situation de près, a-t-il indiqué. Si ces bas prix persistent, vous pourriez réduire vos prévisions d'investissement pour l'année.»
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L'indice de l'énergie du TSX était en baisse de 8,5 % en fin d'après-midi, alors que le marché boursier canadien global reculait d'environ 4 %.
M. Parsons estime que les entreprises pétrolières et gazières canadiennes sont mieux à même de résister à un éventuel ralentissement du marché pétrolier que lorsque les prix se sont effondrés en 2015.
«Par rapport aux cycles précédents, l'industrie pétrolière et gazière albertaine est plutôt au ralenti ces jours-ci», a-t-il expliqué.
Les bilans sont plus solides et les capitaux sont davantage axés sur le maintien des opérations que sur des expansions de plusieurs milliards de dollars.
Les difficultés actuelles sont également compensées par une décote plus faible pour le pétrole lourd produit en Alberta, très demandé par les raffineries du Midwest américain et de la côte du Golfe, par rapport au brut léger américain.
Le pétrole brut est la matière première utilisée pour fabriquer l'essence et le diesel. Une baisse de son coût devrait donc se répercuter à terme sur le consommateur.
L'Association canadienne des carburants, citant les données de 2023 de Kalibrate Canada, indique que le pétrole brut représente environ 42 % du prix à la pompe, le reste étant constitué des taxes, du raffinage, de la distribution et de la commercialisation.
Le site web de suivi des prix GasBuddy.com a indiqué que le prix moyen national d'un litre d'essence ordinaire sans plomb était de 141 cents, soit une baisse de 12,9 cents par rapport à la semaine précédente, avant l'annulation de la taxe sur le carbone.
Le budget de l'Alberta de cette année prévoit un prix du pétrole à 68 $ US le baril. Le gouvernement provincial affirme que chaque baisse d'un dollar US du prix du WTI au cours de l'exercice représente une perte de 750 millions $ pour le Trésor provincial.
Environ 90 % des exportations albertaines sont destinées aux États-Unis, et 80 % de ce total sont des produits énergétiques, a rappelé M. Parsons.
«Cela vous donne une idée de notre dépendance, non seulement à l'égard de ce marché, mais aussi de la concentration du risque énergétique», a-t-il précisé.
M. Parsons a déclaré plus tôt cette semaine que les craintes liées aux droits de douane «réciproques» américains frappent durement le Canada.
Le Canada a été largement épargné par l'impact direct, mais il doit maintenant faire face aux répercussions des difficultés économiques mondiales, qui pourraient entraîner une chute de la demande de pétrole brut.
«Comme nous le savons, lorsque d'autres pays avec lesquels nous commerçons (…) attrapent un rhume, nous avons tendance à tomber malades aussi», a-t-il illustré.