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International

Un député français propose d'«enfermer» des «étrangers dangereux» à Saint-Pierre-et-Miquelon

«Il fait 5 degrés de moyenne pendant l'année, 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu'assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir.»

Le chef du parti Les Républicains Laurent Wauquiez, à droite, arrive pour une réunion avec le Premier ministre français Michel Barnier, à l'hôtel Matignon, à Paris, jeudi 19 septembre 2024.
Le chef du parti Les Républicains Laurent Wauquiez, à droite, arrive pour une réunion avec le Premier ministre français Michel Barnier, à l'hôtel Matignon, à Paris, jeudi 19 septembre 2024.

Source

Agence France-Presse
Agence France-Presse

Le patron des députés français de droite Les Républicains, Laurent Wauquiez, propose «d'enfermer» à Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel français d'Amérique du Nord situé au large du Canada, les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) et qui refusent de rentrer dans leur pays.

«Je propose que les étrangers dangereux sous OQTF soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon», déclare le député dans un entretien à JDNEWS - média de l'homme d'affaires conservateur Vincent Bolloré - mis en ligne mardi.

«Ils auraient une seule alternative: soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon, soit rentrer chez eux», explique Laurent Wauquiez, précisant que ce territoire se trouve en dehors de l'espace Schengen et que leur retour en France métropolitaine pourrait ainsi être «bloqué».

Dans cet archipel français situé au sud de la province canadienne de Terre-Neuve et  à quelque 4000 kilomètres de Paris, «il fait 5 degrés de moyenne pendant l'année, 146 jours de pluie et de neige», rappelle-t-il.

«Je pense qu'assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir.»
- Laurent Wauquiez

Cette mesure d'éloignement «devra s'accompagner d'un vrai allongement de la durée de rétention, comme nos parlementaires l'ont proposé. C'est 18 mois en Italie, illimité au Royaume-Uni», conclut le patron des députés LR.

Sa proposition a fait rapidement réagir la classe politique.

Saint-Pierre-et-Miquelon, «c'est la France, pas une prison, ou un centre de rétention», s'est indigné le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Aucun territoire français ne mérite d'être traité comme une zone de relégation», dénonce-t-il, ajoutant que «l'exil forcé, c'est une méthode de colon, pas d'élu de la République. Le bagne de Cayenne (en Guyane française, NDLR), c'est loin, et tant mieux».

La cheffe des députés du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen a aussi réagi sur X: «La place des OQTF, c'est dans leur pays... sûrement pas dans un territoire français. Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas des sous-citoyens».

Quant au député de l'archipel, Stéphane Lenormand, il a déploré sur le même réseau social le «mépris» de M. Wauquiez pour les habitants de l'archipel. 

«Les OQTF c'est dans leur pays qu'il faut les renvoyer, pas dans le nôtre. Et c'est un descendant de bagnard (français) qui le dit», a également réagi Nicolas Metzdorf, député non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, archipel français situé dans l'océan Pacifique.

À gauche, de nombreuses voix se sont aussi élevées, à l'image du député de la gauche radicale, Alexis Corbière: «Quand le chef de la droite française réinvente le bagne, aboli en 1938!» s'est-il indigné sur X. 

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Agence France-Presse
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