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Politique
Chronique |

Lueurs d’espoir pour les souverainistes

Non seulement la situation actuelle est loin d’être une catastrophe pour l’appui à l’indépendance, mais l’avenir pourrait être encore plus prometteur.

Les débats autour de l’indépendance du Québec sont dans l’ombre de la guerre économique avec les États-Unis, mais l’avenir est loin d’être sombre pour les souverainistes.

Depuis le début de la campagne électorale fédérale, les discussions ont surtout porté sur l’économie et en particulier sur la guerre commerciale avec les États-Unis. La conséquence: au lieu de juger le bilan de la décennie libérale, l’électorat se demande plutôt quel parti, et surtout quel leader, est le mieux placé pour gérer l’économie dans ce contexte d’incertitude.

Cela donne très peu d’oxygène aux autres thèmes de la campagne, comme l’immigration ou encore l’environnement. Au Québec, les enjeux constitutionnels sont relégués au second plan.

Ce genre de conjoncture est habituellement plutôt défavorable aux mouvements indépendantistes, puisque créer un nouvel État est plus risqué dans ce contexte d’incertitude économique. Or, l’appui à l’indépendance semble très solide et soutenu, malgré des conditions défavorables. Et l’avenir pourrait être porteur d’espoir pour le mouvement souverainiste.

Un niveau d’appui substantiel

Comme on pouvait s’y attendre, l’annonce des tarifs douaniers par Donald Trump au début du mois de mars a effrité l’appui à l’indépendance. Cet appui s’était stabilisé autour de 40% (après répartition des indécis) depuis le début de 2023, mais a chuté à un peu moins de 35% à la suite de l’imposition des tarifs.

Or, le plus récent sondage Léger (mené du 10 au 14 avril 2025) illustre que l’appui à l’indépendance du Québec est de retour à un niveau avoisinant les 40%.

Le simple fait que l’appui à l’indépendance retourne à son niveau pré-tarifs, malgré l’incertitude économique qui demeure, est impressionnant.

Un avenir encore plus prometteur

Non seulement la situation actuelle est loin d’être une catastrophe pour l’appui à l’indépendance, mais l’avenir pourrait être encore plus prometteur.

Si la guerre économique avec les États-Unis s’atténue, alors le boulet qu’est l’instabilité économique pour le mouvement souverainiste devrait lui aussi devenir moins lourd.

Si, au contraire, la guerre économique s’intensifie et que la menace d’annexion des États-Unis devient bien réelle (que ce soit par davantage de menaces coercitives ou par une accentuation des pressions économiques), alors le mouvement souverainiste pourrait tout de même faire le plein d’appuis.

La raison est simple: une vaste majorité des Québécois (plus de 70%, et même plus de 75% chez les francophones) préfèrent un Québec indépendant à un Canada qui serait le 51e État américain, tel qu’illustré dans le tableau ci-bas.

Préférence pour un Québec indépendant ou un Canada américain (51e État)

 

Ensemble de la population                 Francophones

Québec indépendant

70,1

     75,8

Canada américain

29,9

      24,2

Total

100,00

      100,00

Note. Les données proviennent d’un sondage mené auprès de 1 850 personnes du panel LÉO de Léger entre le 27 février et le 14 mars 2025. Les francophones représentent 77% de l’échantillon (N = 1 140). Les données sont pondérées pour être représentatives du Québec en fonction de l’éducation, de l’âge, du genre, de la langue maternelle et la région. La question posée était : « Advenant la possibilité où le Canada est annexé par les États-Unis, que préfériez-vous pour le Québec? ».

Le Parti Québécois tient bon

Un dernier élément, mais tout aussi important, tient dans le fait que le Parti québécois continue de dominer la scène politique provinciale. L’ampleur de la victoire du PQ lors de l’élection partielle dans Terrebonne est révélatrice à cet égard.

Les bonnes nouvelles pour le mouvement indépendantiste pourraient bénéficier au Bloc québécois le 28 avril, même si elles devraient d’abord et avant tout influencer la politique électorale provinciale. Et, au final, c’est bel et bien à Québec et non à Ottawa que se ferait l’indépendance.