Nouvelle nuit de frappes russes «délibérées» en Ukraine, dénonce Zelensky

Un homme de 45 ans a été tué et deux personnes ont été blessées par l'attaque d'un drone dans la région de Zaporijjia, a indiqué sur Telegram Ivan Fedorov, le gouverneur militaire de la région.

La ville de Kharkiv, dans le nord-est du pays, a été «délibérément visée» par des drones, a ajouté Volodymyr Zelensky sur X, évoquant «des blessés».

Un journaliste de l'AFP a vu les pompiers tenter d'éteindre un incendie après une frappe de drone sur le bâtiment d'une entreprise.

Une fumée blanchâtre s'échappait de l'intérieur de l'immeuble endommagé, où un brasier brûlait encore.

L'Ukraine a connu «une nouvelle vague de frappes délibérées et de dégâts causés aux installations énergétiques», a aussi dénoncé le président, disant que 74 drones russes ont été lancés.

Un petit drone explosif a frappé un poste électrique dans le nord-est du pays, tandis qu'un tir d'artillerie a endommagé une ligne électrique dans le centre-est, a-t-il dit, ajoutant que cela avait provoqué des coupures de courant localisées.

La Russie a elle aussi accusé l'Ukraine d'avoir «délibérément» attaqué ses infrastructures énergétiques à deux reprises, dans la région frontalière de Koursk. Quelque 1.500 foyers ont été privés de courant, a affirmé le ministère russe de la Défense mercredi.

Au total, 93 drones ukrainiens ont été interceptés et détruits dans la nuit, selon le ministère.

L'Ukraine et la Russie ont chacune affirmé avoir transmis à Washington des informations sur la «violation» par l'autre camp du fragile moratoire des frappes sur les installations énergétiques.

Les Etats-Unis l'avaient annoncé la semaine dernière, après d'âpres négociations en Arabie saoudite. 

Mais ni date d'entrée en vigueur ni condition n'avaient été indiquées, et les belligérants s'accusent mutuellement depuis de violer cet accord, déjà limité de fait.

«Le caractère systématique et constant des frappes russes indique clairement que Moscou méprise les efforts diplomatiques des partenaires», a dit Volodymyr Zelensky.

Le président russe Vladimir Poutine «ne veut même pas assurer un cessez-le-feu partiel», a-t-il insisté.

L'Ukraine, sous la pression du président américain Donald Trump, avait elle initialement accepté un cessez-le-feu temporaire et inconditionnel.

Mais Vladimir Poutine, dont l'armée a l'avantage sur le front, ne l'a pas approuvé. L'Ukraine l'accuse depuis de vouloir jouer la montre pour laisser le temps à ses troupes de gagner davantage de terrain.

L'avancée russe en Ukraine a néanmoins ralenti en mars pour le 4e mois consécutif, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).