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Les jeunes qui sont obligés de fréquenter l'école pourront travailler jusqu'à 17 heures par semaine, dont un maximum de 10 heures du lundi au vendredi.
À partir du 1er septembre, les jeunes de 14 à 16 ans pourront travailler jusqu'à 17 heures par semaine, dont un maximum de 10 heures du lundi au vendredi, pendant la période scolaire.
Cette nouvelle disposition survient dans le cadre de la nouvelle loi encadrant le travail des enfants, adoptée en juin dernier par le gouvernement du Québec.
«C'est pour assurer leur santé et leur réussite éducative», a expliqué le ministre du Travail, Jean Boulet, au bulletin Noovo Info 17.
Ces restrictions quant au nombre d'heures de travail ne s'appliquent pas durant les périodes où il n'y a pas d'école pendant plus de sept jours, comme pendant les vacances d'été, la période des Fêtes ou la semaine de relâche scolaire.
La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) précise que l'employeur doit s'assurer que l'horaire de travail du jeune lui permet d'être en classe durant les heures de cours et lui permet d'être chez lui entre 23h et 6h le lendemain matin.
«Il faut que [ce nombre d'heures] soit fait dans un contexte ou un environnement de travail sain et sécuritaire. Et, l'employeur a aussi l'obligation d'identifier les risques qui sont particuliers pour les jeunes de 16 ans et moins afin d'essayer de les éliminer. Il ne faut pas permettre que le jeune puisse travailler dans de la poussière, faire des mouvements répétitifs ou avoir des horaires irréguliers», a précisé le ministre Boulet en entrevue.
Voyez l'entrevue avec le ministre du Travail, Jean Boulet, au bulletin Noovo Info 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Même si certains s'inquiètent sur les conséquences négatives sur certains commerces, le ministre du Travail insiste sur le fait que ce nombre d'heures de travail a été fixé après des discussions et plusieurs consultations.
De plus, il soutient que depuis que l'âge minimal a été établi à 14 ans, «l'application se déroule très bien». «Il y a quand même un certain nombre d'exceptions en bas de 14 ans», a précisé M. Boulet sur nos ondes.
Des études ont déjà démontré que le travail rémunéré peut nuire à la réussite scolaire si le jeune consacre un trop grand nombre d'heures à ce travail.
«C'est un pas dans la bonne direction, mais nous, on souhaitait que ça aille plus loin», a commenté en entrevue vendredi Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui représente des enseignants du primaire et du secondaire.
L'organisation syndicale aurait souhaité que soient limités davantage le nombre d'heures de travail par semaine et le nombre d'heures du lundi au vendredi.
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Elle rappelle qu'avec les heures de classe, les heures pour étudier, les heures de travail, les heures de déplacement, les jeunes finissent par avoir de longues journées, ce qui peut causer de la fatigue, nuire à la concentration et au sommeil.
«Les liens entre la défavorisation et le décrochage scolaire, c'est prouvé. Le problème, particulièrement dans ces milieux-là, c'est que les jeunes qui sont en difficultés financières dans leur famille vont être très, très attirés par le marché du travail. Quand ils commencent à gagner des sous sur le marché du travail, même si c'est du travail au salaire minimum et pas à temps plein, c'est un appât du gain qui est très intéressant pour les jeunes. Et ça va parfois les détourner de l'école et ils vont abandonner l'école en cours de route», relate Mme Hubert.
Avec les informations de la Presse canadienne