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Un réseau d’agents en soutien psychosocial se déploiera au cours des prochaines semaines à travers le Québec afin de soutenir des jeunes qui jouent un rôle, malgré eux, de proche aidant auprès d’une personne présentant des troubles mentaux.
Un réseau d’agents en soutien psychosocial se déploiera au cours des prochains mois à travers le Québec afin de soutenir des jeunes qui jouent un rôle, malgré eux, de proche aidant auprès d’une personne présentant des troubles mentaux.
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Ce sont 35 jeunes de moins de 30 ans embauchés par des organismes communautaires puis formés, outillés et soutenus qui iront repérer leurs pairs ayant des besoins relatifs à la santé mentale en vue de leur offrir de l’accompagnement. Ils mèneront également des activités de sensibilisation.
Le projet « Aider sans filtre » des associations du Réseau Avant de craquer obtient un financement de 7,5 millions $ sur cinq ans de Québec, annoncé vendredi par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant.
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Un montant de 1,7 million $ de l’organisme l’Appui pour les proches aidants sera aussi versé pour la réalisation de l’initiative.
Un jeune sur cinq a un parent vivant avec un trouble de santé mentale, a souligné le directeur général du Réseau Avant de craquer, René Cloutier, en conférence de presse à Longueuil. Et ce, c’est sans compter tous les autres qui veulent aider un ami ou un conjoint qui développe un problème de santé mentale.
« Ce sont des milliers de jeunes proches aidants au Québec à repérer et soutenir afin qu’ils puissent vivre leur vie de jeunesse le mieux possible et préserver leur propre santé mentale », a déclaré M. Cloutier.
Bien souvent, ces jeunes ne se reconnaissent pas comme proche aidant, a fait remarquer le directeur général de l’Appui pour les proches aidants, Guillaume Joseph.
« Un projet comme celui-là permet d’aller au-devant des jeunes pour les aider à aller chercher des services pour les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale, mais aussi pour l’entourage qui compose avec ça au quotidien », s’est-il réjoui.
« Les jeunes pensent souvent qu’ils sont les seuls à vivre ça. Ça ne se parle pas beaucoup, il y a encore beaucoup de stigmatisation », a enchéri M. Cloutier.
Les 35 futurs intervenants qui formeront le réseau d’« Aider sans filtre » pourraient être composés notamment de psychoéducateurs et de travailleurs sociaux.
Ils visiteront entre autres les écoles et les maisons de jeunes, en plus de passer par les réseaux sociaux.
« Éventuellement, on espère que ce réseau va croître. Il y a un programme de recherche qui est associé au projet, qui va nous permettre de suivre l’impact de celui-ci. Je suis pas mal convaincu que l’impact sera présent », a affirmé M. Carmant.
Plus les jeunes seront sensibilisés aux enjeux de santé mentale et de la proche aidance, plus ils seront portés à parler librement de ce qu’ils vivent, selon M. Cloutier.
« Les jeunes entre eux vont prendre connaissance qu’ils ne sont pas les seuls, et ils vont s’entraider. C’est pour ça qu’on appelle ça Aider sans filtre. Là il faut arrêter de parler des problèmes de santé en essayant de maquiller, on va en parler ouvertement », a-t-il fait valoir.
Le porte-parole du Réseau Avant de craquer, le producteur et animateur Jean-Philippe Dion, se souvient adolescent, dans les années 1990, du manque de ressources et de l’angoisse vécue face au diagnostic de sa maman.
« Je partais de la maison (pour aller à l’école) le cœur noué en ne sachant pas dans quel état j’allais retrouver ma mère au retour. Je n’avais personne à qui en parler, il n’y avait personne qui pouvait m’en parler parce que personne n’avait ces notions-là et les ressources dans les écoles », a-t-il raconté en conférence de presse.
« Je pense que c’est essentiel ce qu’on annonce aujourd’hui pour aller rejoindre des jeunes, comme moi, qui aurais aimé avoir de l’aide à cette époque-là. »
L’initiative découle du Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026 qui compte sur un budget de plus d’un milliard de dollars.