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Dans une vidéo de plus de quatre minutes, le conservateur a promis de «réparer ce que les libéraux ont brisé».
Le chef conservateur Pierre Poilievre n'a pas perdu de temps pour réagir au départ de Justin Trudeau en tant que premier ministre du Canada et chef de son parti. Le leader du Parti conservateur du Canada (PCC) a attaqué les députés libéraux mentionnant qu'«ils veulent tromper les électeurs en échangeant un autre visage libéral pour continuer à arnaquer les Canadiens pendant encore quatre ans».
Dans une vidéo de plus de quatre minutes, M. Poilievre a promis de «réparer ce que les libéraux ont brisé» s'il venait à être élu à la tête du pays.
Pierre Poilievre, a également écrit sur le réseau social X que «tous les députés libéraux et tous les candidats à la chefferie» ont soutenu ce que Justin Trudeau a fait pendant neuf ans et, par conséquent, un nouveau chef ne va «rien changer».
En entretien avec Noovo Info, le député du PCC dans Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, Pierre Paul-Hus, a aussi indiqué que la démission de Justin Trudeau ne changerait rien.
«Qu’est-ce que ça change? Absolument rien. Au contraire, on empire notre situation face à notre partenaire américain. Nous ce qu’on attendait ce n’était pas une démission, mais une élection. Ce qui presse, c’est d’avoir une élection fédérale afin d’avoir un gouvernement solide pour faire face justement à M. Trump ou à d’autres enjeux qui pressent pour le pays», a-t-il rapporté.
Le chef du NPD n'a pas été tendre non plus. Jagmeet Singh a mentionné que le gouvernement de Justin Trudeau «avait laissé tomber» les Canadiens sur les enjeux du logement et de l'épicerie. «Peu importe qui dirige les libéraux, ils ne méritent pas une autre chance», a-t-il ajouté.
Lors d'une conférence de presse en début d'après-midi, Jagmeet Singh a affirmé qu'en aucun cas il n'appuiera le remplaçant de Justin Trudeau d'ici les élections.
«C'est terminé, c'est clair. Quand il y aura une motion de censure, les néo-démocrates vont voter contre le gouvernement», et ce «peu importe qui sera le nouveau chef», a indiqué le chef du NPD.
Le chef du Bloc québécois, qui a convoqué la presse en fin d'avant-midi, a également souligné que l'ensemble du caucus libéral devait porter la responsabilité des déboires du parti.
Pour Yves-François Blanchet, «quoi qu'on fasse, le Parti libéral du Canada actuel, c'est le Parti libéral de Justin Trudeau et, dans tous les gens qui pourraient être intéressés par sa succession, tous ceux qu'on connaît sont des gens de l'entourage de Justin Trudeau».
Yves-François Blanchet a balayé du revers de la main la possibilité de travailler avec le prochain chef libéral avant des élections générales; par conséquent, le successeur de Justin Trudeau devra appeler les Canadiens aux urnes dès son arrivée en poste.
«C'est la même organisation, les mêmes valeurs, la même idéologie. Donc, pour moi, il n'est pas question de donner quelques chances que ce soit à qui que ce soit», a indiqué le bloquiste.
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Le premier ministre du Québec, François Legault, a reconnu, dans une publication sur X, que leurs opinions ont «souvent divergé», mais il a toutefois tenu à saluer l'engagement envers le Canada dont a fait preuve Justin Trudeau.
«On a des défis importants qui nous attendent, notamment avec l’arrivée de Donald Trump le 20 janvier, a déclaré François Legault. Je vais continuer de travailler avec M. Trudeau, son ou sa successeure et le gouvernement en place pour éviter ces tarifs.»
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a quant à lui dénoncé l'«impact immensément négatif sur le Québec», énumérant ensuite sur son compte X le «bilan depuis 2015» de Justin Trudeau. Il a notamment attaqué les politiques d'immigration d'Ottawa depuis 2015 ainsi que l'état de la dette ou encore la «perte d'influence à l'international».
«Justin Trudeau aura fait la démonstration du mépris du Canada envers les intérêts et les demandes du Québec. Il aura également démontré à quel point ne pas décider par nous- mêmes au Québec peut avoir des conséquences graves pour les Québécois et les Québécoises. C'est le régime fédéral qui est le vrai problème et notre minorisation se poursuivra au cours des prochaines années si nous n’en sortons pas, et ce peu importe qui occupera la chaise de premier ministre du Canada», a écrit le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon.
Le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, a été un des premiers à commenter le départ de Justin Trudeau peu de temps après sa prise de parole lundi matin. Il a salué dans une publication sur X le «service public du premier ministre Justin Trudeau».
«Être à la tête d'un pays comme le Canada pendant près d'une décennie n'est pas une tâche facile, a déclaré Marc Tanguay. Être premier ministre, ça exige du leadership, de la résilience et une capacité à rassembler dans des moments souvent difficiles.»
«Si tous n'ont pas partagé sa vision ou ses décisions, il faut reconnaître l'engagement sincère dont il a fait preuve tout au long de son mandat», a ajouté le chef intérimaire du PLQ.
Québec solidaire (QS) a indiqué à La Presse canadienne qu'il ne commentera pas la démission de Justin Trudeau. De son côté, le Parti conservateur du Québec (PCQ) n'avait pas encore réagi au moment d'écrire ces lignes.
Le chef du Parti conservateur du Québec (CSQ), Éric Duhaime, a quant à lui demandé des élections fédérales «au plus sacrant» avant de se réjouir du départ de Justin Trudeau.
«Les Québécois et les Canadiens ont besoin d’un premier ministre et d’un gouvernement forts pour défendre nos intérêts en cette période cruciale, a déclaré M. Duhaime sur son compte X. Un gouvernement qui va équilibrer le budget, couper les dépenses, réduire nos taxes et impôts.»
De son côté, la mairesse de Montréal Valérie Plante a été moins acerbe que le conservateur, soulignant que Justin Trudeau avait «toujours été un allié» de la métropole québécoise. Mme Plante a aussi salué les «efforts importants en matière de contrôle des armes à feu» du gouvernement Trudeau.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a quant à elle saisi l'occasion pour saluer sa «contribution au développement de toutes les régions du Québec».
«Je tiens également à souligner son soutien apporté aux municipalités locales du Québec à travers le Fonds pour le développement des collectivités du Canada, un apport des plus appréciés pour nos investissements dans nos infrastructures», a déclaré dans un communiqué le président de la FQM, Jacques Demers.
L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a quant à elle salué le travail des dernières années du premier ministre Trudeau et sa volonté de mettre une «emphase particulière sur la réconciliation».
«Suivant son départ, cette transition politique marquera un moment charnière et les relations avec les Premières Nations doivent rester une priorité pour les années à venir, peu importe le parti», a indiqué l'APNQL.
Des résidents de la circonscription montréalaise de Justin Trudeau expriment des sentiments mitigés à l'égard de sa décision de quitter le poste de chef du Parti libéral et de premier ministre.
Certaines personnes qui se trouvaient lundi dans les magasins et les rues de la circonscription de Papineau ont dit être tristes pour M. Trudeau, mais la plupart ont dit qu'il avait pris la bonne décision.
Faisal Amin, propriétaire d'un magasin de fruits et légumes, dit qu'il est un grand admirateur de M. Trudeau sur le plan personnel, mais qu'il pense qu'il est temps pour lui de partir. Le commerçant explique que les Canadiens sont stressés économiquement et qu'il serait préférable pour le pays d'accueillir quelqu'un avec de nouvelles idées.
Dans un parc à chiens voisin, Isabelle Chicoine raconte qu'elle avait voté pour M. Trudeau dans le passé, mais qu'il a perdu la confiance du public.
La démission de Justin Trudeau, alors que le pays est sous la menace d'une tarification que souhaite imposer Donald Trump dès son entrée à la Maison-Blanche, suscite également les réactions des premiers ministres d'autres provinces canadiennes.
«L’imposition de tarifs par les États-Unis serait un échec majeur de la part du gouvernement fédéral, a déclaré le premier ministre Doug Ford dans une publication sur X. Le Canada doit faire preuve de stabilité et de force en ce moment critique, et le gouvernement fédéral doit d’urgence expliquer aux Canadiens comment il évitera les tarifs qui pourraient avoir des effets dévastateurs sur notre économie.»
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a lui aussi reconnu avoir eu des divergences avec Justin Trudeau dans le passé, mais a quand même souhaité le remercier pour son service rendu au pays.
«Nous avons travaillé sur de nombreux dossiers importants, notamment sur la création de partenariats visant à réduire le coût des services de garde d’enfants pour les familles. Aujourd’hui, nous devons nous unir pour protéger les travailleurs et les entreprises canadiennes contre les menaces tarifaires américaines.»
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a saisi l'opportunité pour attaquer le Parti libéral du Canada (PLC) et réclamer la tenue d'élections «à la première occasion».
«(Le PLC) fait passer ses intérêts politiques égoïstes avant ceux du peuple canadien en paralysant le Parlement et en suspendant la démocratie pendant des mois pendant qu’il mène une course interne à la direction du parti qui divise, a déclaré la première ministre Smith. Il s’agit de l’un des actes les plus irresponsables et les plus égoïstes d’un gouvernement dans l’histoire du Canada.»
Donald Trump a souligné le départ prochain de Justin Trudeau en évoquant une fois de plus l'annexion du Canada aux États-Unis.
Dans un message sur sa plateforme Truth Social, le président américain désigné, qui entrera en fonction dans deux semaines, a écrit lundi que «beaucoup de gens» au Canada «adoreraient» que leur pays devienne le 51e État américain.
M. Trump souligne une fois de plus que les États-Unis ne peuvent endurer davantage les déficits commerciaux «massifs» américains et les subventions dont le Canada a besoin pour se maintenir à flot. Il soutient que Justin Trudeau le savait et qu'il a démissionné.
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Le président élu estime que, si le Canada fusionnait avec les États-Unis, «il n'y aurait plus de tarifs douaniers, les impôts diminueraient considérablement» et les Canadiens «seraient totalement en sécurité face aux menaces des navires russes et chinois qui les entourent en permanence».
«Ensemble, quelle grande nation ce serait !!!», conclut le président élu.
Elon Musk, qui s'est déjà publiquement opposé aux politiques de M. Trudeau, a affirmé que «2025 commençait bien» quelques instants après que le premier ministre canadien ait fait part de son intention de quitter ses fonctions.
Cette réaction de M. Trump s'inscrit dans la foulée de ses efforts récurrents pour provoquer M. Trudeau et les Canadiens depuis sa victoire aux élections de novembre dernier.
Le président élu a déjà qualifié M. Trudeau de «gouverneur» du Canada et il répète périodiquement cette rhétorique du «51e État» depuis que le premier ministre est venu le rencontrer dans sa propriété de Mar-a-Lago, en Floride, en novembre dernier.
«Trump s'attribuera le mérite de tout et transformera tout en une occasion de se faire mieux paraître», a estimé Laura Dawson, experte des relations entre le Canada et les États-Unis et directrice de la «Future Borders Coalition», un organisme bilatéral.
Les plaisanteries apparentes de M. Trump mises à part, les gestes posés par le nouveau président pourraient avoir de réelles conséquences pour le Canada. M. Trump a menacé d'appliquer des tarifs douaniers préjudiciables aux voisins des États-Unis dès le premier jour de son nouveau mandat, à moins que le Canada et le Mexique n'endiguent le «flux de migrants et de drogue» vers les États-Unis.
Le Canada a ensuite annoncé une série de mesures visant à resserrer la frontière, avec un programme de 1,3 milliard $. Mais M. Trump n'a toujours pas dit s'il suspendrait les tarifs douaniers.
Le républicain a également indiqué son intention d'apporter des modifications à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique. Il est probable que les discussions commenceront cette année, avant la révision statutaire du pacte commercial en 2026.
M. Trudeau a assisté lundi à une réunion du comité du Cabinet chargé des relations Canada–États-Unis, qu'il a rétabli immédiatement après la réélection de M. Trump en novembre. Le nouveau ministre des Finances, Dominic LeBlanc, qui préside ce comité, s'est rendu en Floride à deux reprises au cours des derniers mois pour rencontrer M. Trump et son équipe.
M. Trudeau a assuré lundi que son gouvernement resterait concentré sur la défense des intérêts canadiens pendant une course à la direction qui pourrait inclure des ministres qui ont travaillé sur le dossier canado-américain. M. LeBlanc et la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, sont tous deux pressentis comme des candidats potentiels à sa succession.
Mme Dawson est moins optimiste. Ottawa était déjà en retard dans sa réponse aux inquiétudes concernant la relation avec le plus grand partenaire commercial du Canada, a-t-elle déclaré. Plus de 77 % des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis.
«Ottawa passe maintenant d’une lenteur à une impasse totale jusqu’en mars (2025), nous ne pouvons vraiment pas nous permettre d’avoir ce fossé entre les dirigeants qui dure aussi longtemps», a-t-elle déclaré.
Des observateurs rappellent également que Donald Trump ne négocie qu’avec des personnes qui ont du pouvoir et que M. Trudeau est essentiellement un «canard boiteux». Le professeur Hampson estime que M. Trump ne «perdra pas son temps avec Ottawa».
Cela signifie, selon lui, que les premiers ministres des provinces devront porter une plus grande part du fardeau bilatéral, et qu'une approche unifiée est essentielle.
Avec des informations de La Presse canadienne