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Voici son nouveau cabinet ministériel, remanié après la démission officielle de Justin Trudeau.
Mark Carney a été assermenté en tant que 24e premier ministre du Canada, aux côtés des ministres qui composent un nouveau cabinet ministériel plus mince que sous son prédécesseur.
Le nouveau chef libéral a présenté vendredi un conseil des ministres «ciblé et plus restreint» comptant 24 membres, incluant M. Carney: 13 hommes et 11 femmes.
On dénombrait 37 membres dans le précédent cabinet sous Justin Trudeau, qui a officiellement remis sa démission en tant que premier ministre du Canada, un peu plus tôt vendredi matin.
Avant son assermentation à Rideau Hall, M. Carney a écrit sur le réseau social X que ce conseil des ministres «plus petit, expérimenté (...) agira rapidement pour sécuriser notre économie et protéger l'avenir du Canada».
«Ce nouveau cabinet est pleinement conscient de nos responsabilités pour renforcer les fondations de notre nation durant cette crise», a-t-il dit en français en point de presse, à l'issue de la cérémonie.
M. Carney a promis que son gouvernement «se concentrera sur l'essentiel et adoptera une approche axée sur l'action». Il a ajouté avoir deux priorités: protéger les travailleurs du pays face aux tensions commerciales et remettre plus d'argent dans les poches des Canadiens.
Dès la première réunion de son cabinet, vendredi après-midi, M. Carney a annoncé la fin de la tarification du carbone. Il avait promis, lors de la course à la direction du Parti libéral du Canada (PLC), de réévaluer la politique phare du gouvernement Trudeau, qui s'est attiré les foudres, notamment des conservateurs.
Le nouveau premier ministre doit se déplacer prochainement en Europe pour discuter de commerce et de sécurité. M. Carney a dit espérer une conversation avec le président américain Donald Trump, qui menace à répétition de vouloir annexer le Canada aux États-Unis par la force économique. Le chef libéral ne prévoit toutefois pas pour le moment se rendre à Washington.
Dans ce nouveau cabinet, le Québec perd un certain poids alors que des élus québécois ont été écartés par M. Carney et que d'autres ont annoncé leur départ de la vie politique. Néanmoins, la province conserve une forte représentation avec six ministres.
Jouant un rôle clé dans la réponse du Canada à la guerre commerciale du président Trump, Mélanie Joly demeure aux Affaires étrangères. Elle se voit aussi confier le Développement international. La députée montréalaise était absente de la cérémonie d'assermentation, participant à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 dans Charlevoix.
François-Philippe Champagne prend pour sa part du galon et passe au portefeuille des Finances, après avoir été à la tête de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie. M. Champagne avait appuyé M. Carney dans la course à la succession de Justin Trudeau.
Steven Guilbeault se voit quant à lui retirer l'Environnement et devient désormais ministre de la Culture et de l'Identité canadienne ainsi que de Parcs Canada, en plus de porter le chapeau de lieutenant du Québec.
«C'est un bel honneur qu'on me fait aujourd'hui», a dit M. Guilbeault aux journalistes, avant son assermentation. Questionné à savoir s'il était déçu de ce changement, le ministre québécois a répondu: «au contraire».
La responsabilité de l'Environnement et du Changement climatique a été attribuée au député manitobain Terry Duguid.
M. Guilbeault aura sous sa charge le dossier des Langues officielles, qui avait auparavant son propre ministère. La mention «Patrimoine canadien» disparaît par ailleurs du titre du nouveau portefeuille au profit d'«Identité canadienne».
Appelé à commenter ces changements, M. Carney a indiqué que l'identité canadienne «est plus large» que le patrimoine et les langues officielles, soutenant du même souffle que «la langue française est au sein de l'identité canadienne».
Tout en gardant la responsabilité de l'Agence du revenu du Canada, Élisabeth Brière, députée de Sherbrooke, se voit aussi attribuer les Anciens Combattants. Le député de Gatineau, Steven MacKinnon, reste au portefeuille de l'Emploi, auquel s'ajoute celui des Familles.
La députée montréalaise Rachel Bendayan prend la place de son confrère Marc Miller à l'Immigration. M. Miller, aussi élu sur l'île de Montréal, a été exclu du cabinet, tout comme Jean-Yves Duclos, qui était auparavant ministre des Services publics et de l'Approvisionnement et lieutenant de M. Trudeau pour le Québec.
Les deux hommes s'étaient rangés derrière la candidature de M. Carney à la chefferie du PLC.
Dans une déclaration publiée sur le réseau social X, jeudi soir, M. Duclos a indiqué que son travail comme député est celui qui lui est «le plus cher» et qu'il continuera de consacrer «encore plus d'énergie et de temps» à ce rôle. Le député de Québec a aussi affirmé que M. Carney a «toute (sa) confiance et (sa) reconnaissance».
La députée de la Gaspésie--Les Îles-de-la-Madeleine, Diane LeBouthiller, a également été écartée. Son poste de ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne est maintenant occupé par Joanne Thompson, députée de Terre-Neuve-et-Labrador.
Autre joueur important en lien avec la crise commerciale avec les États-Unis, Dominic LeBlanc, du Nouveau-Brunswick, conserve également son poste aux Affaires intergouvernementales, mais ajoute à cette responsabilité le Commerce international et la présidence du Conseil privé du Roi pour le Canada.
Chrystia Freeland, qui était candidate à la chefferie du PLC, réintègre le cabinet après en avoir claqué la porte le 16 décembre, provoquant la chute de M. Trudeau. Elle devient ministre des Transports et du Commerce intérieur.
«Nous sommes tous prêts pour des élections et nous allons gagner», a lancé Mme Freeland aux journalistes avant d'être assermentée.
M. Carney a remporté la course à la direction du PLC, la fin de semaine dernière, avec une écrasante majorité de 86 % des voix des membres libéraux qui se sont prononcés.