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La ministre des Affaires étrangères dit avoir insisté auprès de Marco Rubio qu'il n'y a «pas de débat» sur la souveraineté canadienne.
Dans son tête-à-tête avec Marco Rubio en réunion du G7 dans Charlevoix, Mélanie Joly a insisté auprès du secrétaire d’État américain qu’il n’y a pas de place au débat quant à la souveraineté du Canada.
«Je le soulève chaque fois», a dit la ministre des Affaires étrangères vendredi en clôture du G7. Mme Joly n’a pas précisé ce que lui a répondu M. Rubio. «Sa présence ici parle d’elle-même», croit-elle.
Donald Trump, multiplie les menaces d’annexion du Canada en tant que 51e État américain. Mme Joly est d’avis que personne ne peut faire en sorte que le président des États-Unis change d’idée, sauf le peuple américain qui «souffre et souffrira» de la guerre commerciale déclenchée qu’il a déclenchée. Alors, elle préfère travailler sur ce front.
La souveraineté du Canada «ne devrait même pas être remise en question», a-t-elle dit. Dans la «très longue conversation» qu’elle a eue avec Marco Rubio jeudi, elle dit avoir «travaillé sur les droits de douane». «Qu’est-ce qu’on doit faire pour calmer le jeu? C’est notre approche», assure-t-elle.
«Je ne donne pas un centimètre à [Marco Rubio] pour contester la souveraineté canadienne. Elle n’est pas débattue.»
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Selon Mme Joly, voilà qui démontre tout le «sérieux» de la situation, même si certains de ses collègues des autres pays du G7 – hormis le Canada et les États-Unis, ceci comprend la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie et le Japon – ne semblent pas croire aux menaces d’annexion canadienne du président Trump.
«Plusieurs de mes collègues pensaient encore que c’est une blague», a rapporté la ministre des Affaires étrangères. «Je leur ai dit que ce n’est pas une blague!»
Mme Joly constate que les autres nations du G7 ne semblent pas questionner la souveraineté canadienne, et ont même affiché une certaine surprise quant à l’anxiété ambiante qui règne en Amérique du Nord, selon ses dires.
«Mes collègues sont ici, ils reconnaissent la souveraineté de notre pays, un point c’est tout», a-t-elle affirmé. «Vous venez ici, vous êtes chez nous, vous nous respectez, un point c’est tout.»
Quelques heures plus tard, la ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne, Annalena Baerbock, a fait un vibrant plaidoyer de solidarité envers le Canada, dont la souveraineté est remise en question par le président américain Donald Trump.
«Votre pays parle d'une seule voix. L'unité du Canada nous inspire.»
Mme Baerbock s'est rendue au Québec pour rencontrer son homologue canadienne, Mélanie Joly, et les autres ministres des Affaires étrangères du G7. «Nous, les Européens, nous, les Allemands ainsi que le Canada, nous ne sommes pas seulement des partenaires, mais aussi de proches amis. Et les amis se tiennent derrière les uns les autres», a-t-elle dit au dernier jour de la réunion lancée mercredi.
Elle a noté que le communiqué final publié dans le cadre de l'événement à La Malbaie défend la souveraineté de tous les pays, y compris le Canada. «Nous avons réaffirmé que le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de toutes les nations est une valeur perpétuelle», peut-on lire dans la déclaration écrite de six pages.
Parallèlement, il n’y pas eu de nouveau progrès à la suite d’une rencontre entre le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et les porte-étendards canadiens à Washington jeudi: le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, et le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, notamment.
Mme Joly a tenté de se faire rassurante, de ce côté-ci de la frontière: elle comprend que des Canadiens sont inquiets de perdre leurs emplois, entre autres, mais rappelle qu’il y a une pause dans les tarifs douaniers des produits inclus dans l’entente nord-américaine de libre-échange (ACEUM).
En outre, la ministre des Affaires étrangères a indiqué qu’une fois Mark Carney assermenté comme premier ministre du Canada, vendredi à Ottawa, le gouvernement va travailler à organiser une conversation téléphonique entre M. Carney et le président Trump. «C’est ce sur quoi le secrétaire Rubio et moi nous sommes entendus», a-t-elle dit.
Malgré le remaniement ministériel qui est venu avec l'assermentation de M. Carney, Mme Joly a gardé ses fonctions au ministère des Affaires étrangères, ce qui signifie qu'elle demeure aux commandes du dossier des droits de douane américains.
Avec des informations de La Presse canadienne