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Économie

De nombreux voyageurs canadiens boudent les États-Unis, constate Air Canada

«Le bruit entourant les droits de douane et les tensions commerciales ont certainement eu leur effet.»

Un avion d'Air Canada Rouge atterrit à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal le mercredi 23 avril 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick
Un avion d'Air Canada Rouge atterrit à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal le mercredi 23 avril 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick
Stéphane Rolland
Stéphane Rolland / La Presse canadienne

Les tensions commerciales ont «définitivement» eu un effet sur les réservations du transporteur aérien Air Canada, tandis que de nombreux voyageurs boudent les États-Unis.

«Ceci étant dit, ça reste contenu, tandis que nous observons un déclin des réservations transfrontalières dans le bas de la fourchette à une dizaine de pour cent au cours des six prochains mois», a déclaré le président et chef de la direction, Michael Rousseau, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers, vendredi, pour discuter des résultats du premier trimestre. 

«Le bruit entourant les droits de douane et les tensions commerciales ont certainement eu leur effet, mais nous croyons également que certains voyageurs évitent les États-Unis simplement parce que c’est cher alors que le dollar canadien s’échange à un creux depuis 2020», a avancé le dirigeant. 

La société montréalaise a abaissé ses prévisions après le dévoilement des résultats du premier trimestre durant lequel «l’incertitude a été le thème principal». 

Au début de l'exercice, la compagnie aérienne disait s'attendre à ce que sa capacité mesurée en nombre de sièges-milles offerts pour 2025 augmente dans une fourchette de 3 à 5 % par rapport à 2024.

Or, à la lumière des résultats du premier trimestre, Air Canada revoit à la baisse cette cible et table maintenant sur une augmentation de l'ordre de 1 à 3 % par rapport à 2024.

M. Rousseau a toutefois assuré que les destinations du transporteur étaient bien diversifiées, ce qui permettait à l’entreprise de mitiger les effets d’une baisse de popularité des États-Unis. «Dans l’ensemble, les réservations demeurent stables, ce qui reflète la diversification et la résilience de notre réseau.»

Air Canada a réduit sa capacité vers les États-Unis «entre 8 % et 10 %», a précisé le chef des affaires commerciales, Mark Galardo. «Je pense que ça va se poursuivre jusqu’au troisième trimestre, peut-être même au quatrième trimestre.»

Cette capacité a été déplacée vers le marché intérieur et les destinations soleil au cours du premier trimestre. «Nous avons plusieurs options pour réduire la capacité vers les États-Unis ou pour l’augmenter, selon l’évolution des conditions du marché», a dit M. Galardo.

Si les touristes canadiens boudent les États-Unis, la demande pour le voyage d’affaires se maintient, a affirmé M. Galardo. «À ce point-ci, nous n’avons pas réduit aucun itinéraire clé dans le voyage d’affaires, comme Toronto-New York ou Toronto-Chicago, etc.». 

L’action décolle

Les résultats d’Air Canada ont été bien accueillis par les investisseurs, tandis qu’elle semble avoir évité le pire en matière de réservations tout en contrôlant ses coûts. 

«Air Canada a rapporté un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et des flux de trésorerie meilleurs que ce que l'on craignait, grâce à une gestion solide des coûts et de bonnes réservations au moment où le trafic doit composer avec des vents contraires», résume l’analyste Konark Gupta, de Banque Scotia.  

Au premier trimestre, la société montréalaise a subi une perte nette de 102 millions $, comparativement à une perte nette de 81 millions $ à la même période l'an dernier. La perte nette ajustée diluée par action était de 0,45 $. 

Les revenus, pour leur part, ont totalisé 5,2 milliards $, en baisse de 30 millions $, ou 1 %, par rapport à la même période l’an dernier. 

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte par action de 0,54 $ et des revenus de 5,3 milliards $, selon la firme de données financières Refinitiv. 

L’action d’Air Canada bondissait de 2,24 $, ou 14,64 %, à 17,54 $ à la fin de la séance de la Bourse de Toronto.

Stéphane Rolland
Stéphane Rolland / La Presse canadienne