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Une équipe de gestion des feux majeurs de la SOPFEU était attendue en milieu d'après-midi, jeudi, à Chapais, dans le Nord-du-Québec où la moitié de la population a dû être évacuée en raison d'un incendie de forêt.
Les habitants de Chapais, dans le Nord-du-Québec, doivent s'armer de patience, alors que la SOPFEU s'efforce de protéger la ville avec des effectifs limités. Dans l'ensemble de la province, il y avait jeudi soir environ 90 incendies de forêt en activité, dont neuf «hors de contrôle», selon le site de la Société de protection des forêts contre le feu.
La mairesse de la petite municipalité de Chapais, Isabelle Lessard, a indiqué en point de presse à 18h00 que «malheureusement, on ne lève pas l'évacuation», afin de garder les gens en sécurité, «étant donné que le feu n'est toujours pas contrôlé, et est toujours menaçant».
Plus tôt, on indiquait que quelque 500 résidences regroupant environ 800 citoyens de la localité, soit près de la moitié de la population locale, avaient été évacuées, évacuations volontaires dans certains cas, mais obligatoires dans d'autres, le feu s'étant approché à 100 mètres, parfois 50 mètres de certaines d'entre elles. Aucun dommage matériel n'est rapporté pour l'instant, mais il n'est pas impossible que l'eau larguée par les avions-citernes ait touché certaines résidences.
Voyez le reportage de Marc-Antoine Mailloux dans la vidéo liée à l'article.
Aux côtés de la mairesse lors du point de presse, le porte-parole de la SOPFEU Rémi Barriault a expliqué que les équipes au sol se concentraient sur la portion nord du principal brasier, car «c'est celle qui menace le plus la ville».
«Présentement, le feu est encore considéré hors contrôle, bien évidemment, parce que la capacité du feu est beaucoup plus grande que notre capacité de combat», a-t-il déclaré, indiquant qu'il y avait une vingtaine de personnes impliquées.
Il a souligné l'apport de machineries forestières, expliquant que d'autres stratégies étaient employées «pour ceinturer le feu autre que la main d'oeuvre».
«Le plan est de faire venir ici de plus en plus de ressources pour nous donner un coup de main pour prendre le dessus sur la situation. C'est certain qu'au Québec, présentement, il y a énormément d'incendies en activité. Ça change un peu la donne pour la disponibilité des ressources», a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la SOPFEU a tout de même souligné une «certaine constance dans les vents pour les deux prochaines journées qui est favorable aux plans de protection de la ville de Chapais». «On joue de chance là-dessus», a-t-il dit.
Il ne pouvait pas s'avancer sur le moment où les équipes auraient pris le contrôle sur le brasier principal. Les autorités à Chapais doivent faire une nouvelle mise à jour vendredi à 8h00.
Concernant de l'aide de l'extérieur de la province, Stéphane Caron, coordonnateur à la prévention et aux communications à la SOPFEU, a indiqué par courriel qu'une demande avait été faite en ce sens.
«Je vous confirme qu'en raison de la charge de travail requise, la SOPFEU a adressé une demande auprès du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC) afin d'obtenir des ressources. Le CIFFC validera les disponibilités des ressources tant au Canada qu'à l'extérieur du pays», a affirmé M. Caron.
De son côté, le premier ministre Justin Trudeau a écrit sur Twitter en fin de soirée jeudi que le gouvernement fédéral est prêt à «fournir l’aide nécessaire» aux équipes du Québec.
«Nous avons été là pour les communautés affectées partout au pays et nous sommes prêts à assister la population du Québec», a-t-il assuré.
Nous surveillons de près les feux de forêt au Québec et nous sommes prêts à fournir l’aide nécessaire. Nous avons été là pour les communautés affectées partout au pays et nous sommes prêts à assister la population du Québec.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) June 2, 2023
La jeune mairesse, élue à l'âge de 21 ans en 2021, a précisé que la Sûreté du Québec (SQ) a dépêché des renforts de Roberval, Saint-Félicien et Dolbeau pour aider les services d'urgence auprès de la population et pour mener son enquête sur les causes des incendies.
Jean Raphaël Drolet, agent d'information à la SQ, a indiqué qu'il y avait «beaucoup d'informations sur les médias sociaux», mais qu'il ne fallait pas «aller plus vite que l'enquête elle-même».
En réponse à une question sur l'hypothèse d'un geste criminel, M. Drolet a affirmé que, pour l'instant, «rien n'est écarté» et que «toutes les hypothèses» sont analysées.
Certains indices d'activité humaine ont été relevés à proximité d'un feu de forêt, mais il ne s'agit pas du plus important brasier près de Chapais; quatre incendies de forêt sont en activité dans le secteur.
«Dans un cas particulièrement, il y a des éléments qui ont été retrouvés qui pourraient nous laisser penser qu'il y a eu activité humaine à proximité du feu, mais c'est trop tôt pour déterminer si cela a un lien avec cet incendie», a dit M. Drolet.
Le plus gros brasier s'étendait sur un peu moins de 1400 hectares en mi-journée jeudi.
À Québec, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a dit être préoccupé, et pas seulement par la situation à Chapais. «C'est préoccupant quand on voit ces feux un peu partout sur le territoire», a-t-il dit.
«On est aux aguets et on espère même un peu de pluie», a-t-il ajouté.
Un incendie de près de 800 hectares, au nord de Sept-Îles sur la Côte-Nord, était aussi incontrôlable, mais n'avait pas entraîné d'évacuations dans la journée. Là aussi des avions-citernes livrent une lutte acharnée aux éléments ravageurs.
La Ville de Sept-Îles a affirmé en soirée que les équipes de la SOPFEU avaient combattu toute la journée le feu «qui s'est déclaré à environ 10 km au nord de la ville».
«Le feu a évolué en cours de journée, mais moins que le scénario anticipé», a-t-on indiqué.
Aucun avis ou préavis d'évacuation n'est en vigueur, mais l'Organisation municipale de sécurité civile a travaillé à l'élaboration d'un plan d'évacuation pour les secteurs plus à risques, soit le secteur du Lac-Daigle, sur le territoire de la MRC de Sept-Rivières, et celui du parc Ferland.
En Jamésie, un incendie de plus de 1300 hectares était aussi hors de contrôle.
Ces incendies ont eu des conséquences jeudi à travers la province alors qu'Hydro-Québec signalait que plus de 225 000 de ses clients étaient privés d'électricité, surtout dans les régions de Montréal, la Montérégie, Laurentides, Lanaudière, Québec et Laval.
Toutefois, vers 21h00, le bilan s'était considérablement réduit, avec 33 642 clients privés d'électricité dans la province.
Le compte Twitter de la société d'État expliquait que «la situation est liée aux feux de forêt dans la région de la Côte-Nord» et qu'elle est privée de deux lignes de transport pour cette raison. On y précisait toutefois que les installations ne sont pas endommagées, mais que «la fumée et la chaleur ont déclenché des mécanismes de protection sur le réseau» et que «la reprise du courant se fait de façon progressive».
Il y a présentement près de 250 k clients en #panne. La situation est liée aux feux de forêt dans la région de la Côte-Nord. Nous avons actuellement deux lignes de transport indisponibles, pour cette raison, mais nos installations ne sont pas endommagées. La fumée et la chaleur… pic.twitter.com/YM0Wx05Uy6
— Hydro-Québec (@hydroquebec) June 1, 2023
Le gouvernement du Québec a lancé, jeudi matin, un avis préventif concernant les risques de feux de forêt et sollicite la collaboration de toute la population.
Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts ainsi que le ministère de la Sécurité publique demandent aux Québécois d'éviter ou de restreindre au maximum leurs déplacements en forêt au cours des prochains jours, en raison de l'indice d'inflammabilité extrême et des incendies préoccupants en cours à certains endroits du Québec.
Cette recommandation faite de concert avec la SOPFEU vise l'ensemble des régions du Québec. Non seulement vise-t-elle à diminuer les risques d'incendie, mais aussi à faciliter les opérations de la SOPFEU.
Déjà, depuis quelques jours, il est interdit de faire des feux à ciel ouvert en forêt ou à proximité sur tout le territoire québécois.
Les températures élevées et sèches ainsi que de faibles précipitations sur l'ensemble du territoire québécois font augmenter l'indice d'inflammabilité.
La SOPFEU ajoute qu'au printemps, il y a beaucoup de végétaux morts au sol, qui constituent un combustible hautement inflammable, car il s'assèche très rapidement avec quelques heures d'ensoleillement et un peu de vent.
Avec des informations de Marc-Antoine Mailloux, Noovo Info.