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«Je me souviens des cris, des échanges, des insultes et moi je voulais quitter.»
Le procès de Gabriel Gagné s'est poursuivi mardi au palais de justice de Saint-Hyacinthe, avec la suite du témoignage de la présumée victime et le contre-interrogatoire.
L'homme de 27 ans est accusé de voies de faits, d'harcèlement, de menaces de mort et d'agression sexuelle pour des faits entre 2018 et 2020.
L'identité de la victime est frappée par une ordonnance de non-publication. Lors de son témoignage, l'accusé se trouvait dans une salle à part, en raison de la nature de l'affaire.
Selon la plaignante, le premier événement de violence est survenu à l'été 2018. Lors d'une fête, une chicane aurait éclaté entre les deux, car la plaignante l'aurait vu écrire à une autre fille.
Lors de son témoignage, la plaignante a raconté que M. Gagné aurait lancé une grosse poubelle noire de la municipalité en sa direction. Il aurait également parlé très fort et, par la suite, aurait pleuré, a-t-elle relaté.
«Je me souviens que je voulais quitter», a-t-elle dit devant le tribunal. «Je me souviens des cris, des échanges, des insultes et moi je voulais quitter.»
Lors des faits, un ami de l'accusé aurait dit à la victime que c'était «la pression qui descendait» après la saison du hockey par rapport au comportement de son coéquipier.
La plaignante a également indiqué que c'était tout un processus de se remémorer de ces moments. Elle a affirmé à la cour d'avoir des «flashs» qui reviennent de ces «périodes extrêmement difficiles».
Mais, ce ne serait pas le seul événement violent que la plaignante aurait vécu pendant leur relation amoureuse, qui avait débuté en janvier 2018.
«Les infractions, qui pèsent contre M. Gagné, s'inscrivent dans un contexte de violence conjugale, soit de la violence physique et de la violence sexuelle», a expliqué Me Marie-Claude Morin, procureure aux poursuites criminelles et pénales.
Lors de l'audience mardi, elle a confié que M. Gagné l'aurait étranglé et lui aurait montré son poing. Toujours selon son récit, une autre fois, il aurait brandi au-dessus de sa tête un haltère et son frère à elle a dû intervenir.
Concernant l'allégation des agressions sexuelles, la plaignante a soutenu qu'il voulait toujours avoir des relations sexuelles. «La cassette recommençait over and over», a-t-elle dit.
D'ailleurs, la défense est revenue sur un événement en particulier qu'elle avait raconté lors de l'audience lundi. La plaignante a donc à nouveau précisé ce qui s'était passé lors d'une «fellation forcée».
«J'étais à moitié endormie», a-t-elle dit, alors qu'ils étaient en train d'écouter un film. «Quand je me suis réveillée, il avait son pénis en érection, dans mon visage.»
À l'été 2019, alors qu'ils revenaient d'un souper tard le soir, le couple a pris la route en direction de St-Adèle. Selon son témoignage, la femme ne voulait pas qu'il conduise. Ce dernier aurait pris une sortie de l'autoroute car elle voulait sortir de la voiture et prendre un taxi, a-t-elle raconté. Après que la plaignante ait finalement accepté de revenir dans la voiture, M. Gabriel se serait mis à rouler à 240 km/h. Toujours d'après son récit, elle lui aurait demandé de ralentir, mais il lui aurait répondu «On va se tuer ensemble».
Selon la procureure, la victime a contacté les policiers en novembre 2020 pour dénoncer le harcèlement. «Les victimes vont à leur rythme et ce n'est qu'à l'été 2021 qu'elle a pu rapporter ce qu'elle a vécu», a-t-elle dit à Noovo Info.
Notons que Me Morin a confirmé à Noovo Info que l'accusé n'en était pas à ses premiers démêlés avec la justice. «M. Gagné est en attente d'autres décisions dans d'autres districts judiciaires», a-t-elle précisé. «Il a eu déjà deux peines adultes, en matière de leurre informatique, a un dossier de violence conjugale à Saint-Jérôme et a trois autres dossiers — dont deux pour des violences conjugales — dans d'autres districts.»
Au moment des faits allégués, Gabriel Gagné faisait partie de l'équipe des Sénateurs d'Ottawa, dont il avait signé un contrat de trois ans après son repêchage en 2015. Il avait passé la majeure partie de la saison 2015-2016 avec les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeure du Québec après avoir été échangé par les Tigres de Victoriaville.
Avec des informations de Marie-Pier Boucher pour Noovo Info et de RDS