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«Ces gestes ont pour but de menacer, de contraindre et de faire naître la peur. Ils sont complètement inacceptables».
Au lendemain de l'occupation de manifestants au pavillon administratif James, située sur le campus du centre-ville de l'Université McGill, la direction de l'établissement d'enseignement supérieur anglophone condamne «fermement» l'intimidation, les agressions, le harcèlement et les tactiques illégales dont elle affirme avoir été témoin.
Dans un communiqué acheminé aux médias vendredi matin, l'Université McGill rappelle qu'elle soutient le droit à la liberté d'expression «exercée dans le respect de la loi».
Qualifiant les événements de jeudi de «troublants», McGill déplore l'escalade de la violence depuis qu'un campement a été dressé sur l'un de ses campus.
La direction de McGill rapporte plusieurs incidents au fil des jours : des manifestants ont pendu au portail Roddick du campus du centre-ville le portrait d’un politicien israélien vêtu d’un vêtement à rayures «qui n’était pas sans rappeler l’uniforme qu’étaient forcés de revêtir les millions de Juifs et d’autres personnes marginalisées qui ont souffert et sont morts dans les camps de concentration pendant la Deuxième Guerre mondiale».
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McGill affirme notamment que des manifestants masqués ont ciblé plus d'une fois la résidence personnelle de membres de la haute direction, qu'une table ait été mise avec des aliments avariés et des affiches où figuraient le nom de chaque membre de l'équipe et des empreintes de main peintes en rouge «évoquant le sang» et que de nombreux graffitis ont été peints sur les murs extérieurs et intérieurs d'immeubles de l'Université.
Jeudi, lors de l'occupation du pavillon James, des manifestants ont barricadé plusieurs portes d'entrée à l'aide de pièces de mobiliers, d'autres ont tenté de retirer les portes intérieures pour accéder aux bureaux. Des manifestants ont également vandalisé des parties intérieurs et extérieurs de l'immeuble et ils ont endommagé du mobilier.
«Certains employés ont été forcés de trouver refuge, à l’abri des manifestants qui frappaient sur les portes et proféraient des menaces. Des membres du personnel ont dit avoir entendu des personnes crier les mots « violence now», raconte la direction de l'Université McGill.
Au terme de l'occupation de l'Université de McGill jeudi, environ quinze manifestants ont été arrêtés par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
«L’Université désire remercier les forces policières pour l’expertise dont elles ont fait montre dans la gestion de la situation», souligne McGill dans son communiqué.
Dans un communiqué publié jeudi soir, les militants ont expliqué qu'ils ont agi dans le cadre de l'appel à l'action «Escalate4Rafah». Alors que les violences s'intensifient à Gaza, et plus particulièrement dans la ville de Rafah, ils ont réitéré leur demande que l'université coupe tous ses liens avec Israël.
La direction de l'Université McGill affirme avoir tenté à plusieurs reprises d'instaurer un dialogue avec les étudiants établis dans le campement. La plus récente tentative serait la semaine dernière.
«Dans de nombreux autres établissements, les responsables du campement ont mis leurs divergences de côté afin de trouver un terrain d’entente avec la direction. Or, à McGill, l’offre – pourtant comparable à celle d’autres universités qui sont parvenues à une entente – a été rejetée», déplore McGill.