Début du contenu principal.
L'avertissement du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, est intervenu au milieu d'une vague de développements dans la guerre de la Russie en Ukraine
La plus grande centrale nucléaire d'Ukraine, qui est encerclée par les troupes russes, a perdu toute l'alimentation externe nécessaire aux systèmes de sécurité vitaux pour la deuxième fois en cinq jours, a déclaré mercredi le chef de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU, qualifiant la situation de «développement profondément inquiétant».
L'avertissement du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, est intervenu au milieu d'une vague de développements dans la guerre de la Russie en Ukraine. Le commandement militaire ukrainien a annoncé que ses forces avaient repris cinq municipalités dans la région sud de Kherson, et la principale agence de sécurité intérieure russe a déclaré que huit personnes avaient été arrêtées en lien avec l'explosion sur le pont vers la Crimée en fin de semaine.
M. Grossi, qui a rencontré mardi le président russe Vladimir Poutine, a dit que les contrôleurs de l'AIEA à la centrale nucléaire de Zaporijjia ― la plus grande centrale nucléaire d'Europe ― avaient signalé l'interruption de l'alimentation externe et déclaré que les générateurs diesel de secours maintenaient les équipements de sûreté et de sécurité nucléaires opérationnels.
UPDATE—I've been informed by our team on site that external power to #Zaporizhzhya NPP is restored. #ZNPP's operator says this morning's outage was caused by shelling damage to a far off sub-station, highlighting how precarious the situation is. We need a protection zone ASAP. https://t.co/Idi8BimvGR
— Rafael MarianoGrossi (@rafaelmgrossi) October 12, 2022
«Cette perte répétée de l'alimentation électrique hors site de .ZNPP est un développement profondément inquiétant et souligne le besoin urgent d'une zone de protection et de sûreté nucléaire autour du site», a dit M. Grossi sur Twitter.
L'opérateur nucléaire d'État ukrainien Energoatom a ajouté sur la plate-forme Telegram qu'une attaque de missiles russes a endommagé la sous-station Dniprovska dans la région voisine de Dnipropetrovsk, entraînant la panne d'une ligne de communication clé vers l'usine ― déclenchant le démarrage automatique des génératrices au diesel.
Le mois dernier, le chef d'Energoatom, Petro Kotin, a indiqué à l'Associated Press dans une interview qu'en général, l'usine de Zaporijjia disposait de suffisamment de carburant pour faire fonctionner les génératrices au diesel pendant seulement 10 jours. Il a dit que ces génératrices étaient «la dernière défense de la station avant un accident radiologique».
Les inquiétudes croissantes concernant la centrale nucléaire surviennent au milieu d'une recrudescence des combats dans le sud de l'Ukraine et d'un déluge de frappes russes à travers le pays ces derniers jours.
À lire également:
Kyrylo Tymoshenko, le chef adjoint du bureau du président Volodymyr Zelensky, a précisé que les bombardements russes avaient fait au moins 14 morts dans la région de Zaporijjia et celle de Donetsk à l'est au cours de la dernière journée. Au moins 34 personnes ont été blessées dans cinq régions, a-t-il écrit sur Telegram.
Tôt mercredi, une frappe russe contre un marché de Donetsk a fait sept morts et huit blessés.
Plus tôt mercredi, le commandement sud de l'Ukraine a annoncé que ses forces avaient repris cinq municipalités dans la région sud de Kherson, à l'ouest d'un arc de contrôle russe du territoire dans l'est et le sud de l'Ukraine.
Les villages de Novovasylivka, Novohryhorivka, Nova Kamianka, Tryfonivka et Chervone dans le district de Beryslav ont été repris le 11 octobre, selon le président du commandement sud, Vladislav Nazarov.
Les villages se trouvent dans l'une des quatre régions récemment annexées par la Russie, une décision condamnée comme illégale en vertu du droit international par de nombreux pays et le secrétaire général de l'ONU.
Mercredi également, la principale agence russe de sécurité intérieure ― le principal successeur du KGB ― a annoncé avoir arrêté huit personnes accusées d'avoir participé à l'attentat à la bombe contre le pont principal reliant la Russie à la Crimée, tandis qu'un responsable de la ville de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a indiqué que les forces russes y ont mené d'autres frappes.
Le Service fédéral de sécurité, connu sous l'acronyme russe FSB, a annoncé avoir arrêté cinq Russes et trois citoyens ukrainiens et arméniens lors de l'attaque de samedi qui a endommagé le pont de Kertch entre la Russie et la péninsule de Crimée ― une voie de communication cruciale pour l'approvisionnement et les voyages dont la construction après l'annexion de la Crimée par la Russie sous M. Poutine en 2014 a coûté des milliards de dollars.
Un camion chargé d'explosifs a sauté alors qu'il traversait le pont, tuant quatre personnes et provoquant l'effondrement de deux sections de l'une des deux liaisons automobiles.
Les responsables ukrainiens ont salué l'explosion sur le pont, mais se sont abstenus d'en revendiquer directement la responsabilité.
Le FSB a allégué que les suspects travaillaient sur ordre des services de renseignement militaire ukrainiens pour déplacer secrètement les explosifs en Russie et falsifier les documents qui les accompagnaient.
Il a ajouté que les explosifs avaient été déplacés par voie maritime du port ukrainien d'Odessa vers la Bulgarie avant d'être expédiés en Géorgie, conduits en Arménie puis de retour en Géorgie avant d'être transportés en Russie dans le cadre d'un plan complexe pour les livrer secrètement à la cible.
M. Poutine a allégué que les services spéciaux ukrainiens avaient orchestré l'explosion, la qualifiant d'«acte de terrorisme», et a répondu en ordonnant des frappes de missiles à travers l'Ukraine.
L'assaut de la Russie s'est poursuivi mercredi dans la région de Zaporijjia et la ville éponyme, brisant des fenêtres et soufflant des portes dans des immeubles résidentiels, a déclaré le secrétaire du conseil municipal Anatoliy Kurtev. Il n'y a pas eu de rapports immédiats de victimes, bien que M. Kurtev ait averti les habitants de la possibilité d'une attaque de suivi.
Zaporijjia, qui se trouve assez près de la ligne de front entre les forces russes et ukrainiennes, a été frappée à plusieurs reprises par des attaques souvent meurtrières ces dernières semaines. Elle fait partie d'une région plus vaste, comprenant la plus grande centrale nucléaire d'Europe désormais sous contrôle russe, que Moscou a déclaré avoir annexée en violation du droit international. La ville elle-même reste aux mains des Ukrainiens.
Au sud, dans une zone de la région sous contrôle russe, une puissante explosion a frappé la ville de Melitopol, envoyant une voiture voler dans les airs, a déclaré le maire Ivan Fedorov. Aucun bilan n'a été dévoilé.