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«Il est difficile d’agir en fonction des gros titres et des micromessages (sur les réseaux sociaux).»
La menace des tarifs douaniers entraîne un recul des emprunts, les entreprises et les consommateurs attendant de voir ce qui va se passer, selon la Banque Scotia.
Ouvrant la marche de la présentation des résultats du premier trimestre des banques canadiennes, la Banque Scotia a modérément augmenté sa dotation pour les pertes sur créances, mais a retardé une allocation plus importante en raison du manque de clarté sur ce qui pourrait se passer.
«Il est difficile d’agir en fonction des gros titres et des micromessages (sur les réseaux sociaux)», a indiqué le chef de la gestion du risque Phil Thomas lors d’une conférence téléphonique avec les analystes mardi.
Si les tarifs douaniers devaient être imposés, comme l’a réitéré lundi le président américain Donald Trump, la banque devrait mettre de côté beaucoup plus de capital au deuxième trimestre en prévision de l’impact économique que ces taxes frontalières auraient sur les entreprises et les consommateurs.
«Ce sera important, mais gérable», a-t-il dit.
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La simple menace des tarifs douaniers a toutefois rendu les emprunteurs plus hésitants, a constaté M. Thomas.
«Que ce soit du côté du commerce de détail, du côté des entreprises ou du côté commercial, on observe une certaine stagnation en ce moment. Cela amène les gens à faire une pause et à réfléchir à ce qu’ils vont faire.»
La dotation au compte de correction de valeur pour pertes sur créances s’élevait à environ 1,16 milliard $ à la fin du trimestre, soit 132 millions $ de plus que le trimestre précédent, en partie grâce à sa division bancaire canadienne.
Si des tarifs douaniers sont mis en place, ce qui pourrait se produire dès la semaine prochaine, la Banque Scotia verrait ses dotations augmenter considérablement, selon M. Thomas.
La banque avait un ratio de tampon de fonds propres de 15,1 % à la fin du dernier trimestre, bien au-dessus du minimum réglementaire de 11,5 %, ce qui lui permet de bien gérer les risques, a rappelé M. Thomas.
Le capital était élevé, la Banque Scotia ayant déclaré un bénéfice net de 993 millions $, soit 66 cents par action, pour le trimestre clos le 31 janvier, en baisse par rapport aux 2,20 milliards $, soit 1,68 $ par action, enregistrés au même trimestre un an plus tôt.
Les résultats du dernier trimestre comprenaient une charge de dépréciation de 1,36 milliard $ liée à la vente de ses activités en Colombie, au Costa Rica et au Panama.
Les revenus ont totalisé 9,37 milliards $, en hausse par rapport aux 8,43 milliards $ au même trimestre l’année dernière.
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Sur une base ajustée, la Banque Scotia indique avoir gagné 1,76 $ par action, en augmentation par rapport à un bénéfice ajusté de 1,69 $ par action un an plus tôt.
L’estimation moyenne des analystes était de 1,65 $ par action, selon LSEG Data & Analytics.
La Banque Scotia précise que ses activités bancaires canadiennes ont généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 913 millions $, en baisse par rapport à 973 millions $ il y a un an, tandis que ses activités bancaires internationales ont généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 651 millions $, en recul par rapport à 713 millions $.
La division mondiale de gestion de patrimoine de la banque a engendré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 407 millions $, en hausse par rapport à 330 millions $ au même trimestre l’an dernier.
Les services bancaires et marchés mondiaux de la Banque Scotia ont généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 517 millions $, en augmentation par rapport à 388 millions $ il y a un an.