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Un petit geste pour la planète, notre portefeuille et... nos armoires!
Pour économiser de l'argent tout en réduisant son empreinte écologique, certains proposent une solution vieille comme le monde, qui ressemble beaucoup au troc que nos ancêtres pratiquaient: le partage d'objets.
En ligne, plusieurs applications permettent d'emprunter des biens à notre voisinage. Parmi celles-ci, on retrouve la jeune pousse québécoise Partage Club, fondée en 2023 par deux femmes d’affaires d’ici.
Le but? Favoriser l’emprunt plutôt que l’achat pour des objets qu’on n’utilise pas régulièrement. Plus besoin donc d’encombrer sa garde-robe d’une chaise haute pour le petit neveu qui ne visite qu’une fois aux six mois, par exemple. Pour un abonnement de 60$ par année, on peut emprunter sans limite des objets et offrir en retour de prêter des biens qu’on n’utilise pas.
Suzanne Gaudet utilise Partage Club depuis ses débuts et elle est très satisfaite. Tellement, qu’elle en parle à tout le monde dans son entourage … et à Noovo Info!
Parmi les objets qu’elle a empruntés, on retrouve des chaises pour son souper de Noël, des équipements de cuisine (dont un gaufrier en forme de Lego!), des décorations pour un party thématique cabane à sucre et plusieurs autres articles. En un peu plus de deux ans, Partage Club lui aurait fait économiser 1200$ selon les données fournies par l’application.
Suzanne n’a pas fait qu’emprunter, elle a aussi prêté des objets via la plateforme. Parmi ceux-ci, on retrouve un siège d’auto pour bébé et des valises de cabine, pour ne nommer que ceux-là. Depuis son inscription au Partage Club, Suzanne aurait permis aux autres d’économiser 1875$ en tout et pour tout, toujours selon les données disponibles via l’application.
La professeure de marketing à l’UQAC Myriam Ertz s’intéresse beaucoup à ces nouvelles formes d’économie circulaire.
Elle explique que le fonctionnement de ce genre de système est de privilégier l’efficience des ressources sur la propriété.
«On considère que la propriété, c'est finalement une accumulation de biens matériels qu'on n'utilise pas forcément toujours de façon optimale, qui finissent parfois au fond d'un garage et que plus personne n'utilise. À ce moment-là, on crée des objets en quelque sorte pour rien. Donc, l'idée c'est de rendre ces objets et produits plus efficaces en augmentant leur taux d'utilisation», résume-t-elle en entrevue à Noovo Info.
Selon elle, ce genre d’application a le potentiel de créer des liens sociaux, de favoriser les interactions entre les membres d’une communauté et de renforcer les relations de confiance et d’entraide.
Parmi les défis auxquels fera face ce genre d’initiative, la professeure basée à Chicoutimi cite la difficulté de s’implanter en région plus rurale, où les déplacements pour aller chercher un objet risquent d’être plus long et pourraient poser un frein. Elle cite également l’enjeu de la confiance entre utilisateurs qui doivent prêter leurs biens à des inconnus. Elle mentionne aussi le risque que l’engagement des utilisateurs soit plus faible pour prêter un objet que pour en emprunter un, ce qui causerait un déséquilibre entre l’offre et la demande.